Au milieu d’un jardin qui tel un destin se remplit se vide
Au matin aguerri, au soir au regard limpide
D’une pause…Il se disait des choses
Tout au goût des roses
Qui fanent.
Pas très loin de ce lieu un peu en dos d’âne
Un poète s’accrochait à un dernier hameçon de vie.
Un homme assez simple, sans histoires
Un chagrin mouvant au tremplin des nuits.
Et de chaque bord allongé dans son âme
Fuyait telle une idée une flamme
Que ne contenait guère l’urgence.
Le jardin s’offrait un obscur amusant
Les arbres se prêtaient des parfums de transe
Et tout un peuple de fourmis se mettait en marche.
Comme dans sa tête
Le peuple n’a que faire de tous ces chemins sous-vide
C’est d’air qu’il a besoin et moins de pensées arides
Et plus cela fourmillait
Et plus il y est.
Une cigale
Encore une de ces créatures très amicales
Récitait une chanson bien peu lucrative.
Mourant à petit feu de ses ambitions hâtives
Le ciel penchait voir d’en haut.
Un jardin, des arbres, des roses, un début de château
L’infinité des marches
Et mille et un ruisseaux.
Un poète…
Sans illusions…
Et des espoirs qui se tiennent.
Ce n’est presque rien pour du ciel
Pour la terre, c’est l’aubaine.
Et pour la poésie bien davantage.
Seul, le jardin râvi de ses plages
Ne se plaignait de son âge:
Des passants, des amants, des oiseaux,
Des vies qui chutent, d’autres qui montent
Et plein de prévisions à l’eau.
C’est alors que le poète
Trop naturel pour la fête
Ria d’une seule chose qu’il trouvait trop banale:
La pierre…
Et à plus forte raison tombale.
Pierre, misérable, ô toi qui ne sent qui ne bouge
N’as -tu vu ces peuples en voeux
si dépeints de leurs peurs des feux rouges
Et du jadis interdit?
Ô pierre
Vieille misère
Remue-toi un peu.
IL n’ignorait encore que ce n’était qu’un voeu
Mais fierté humaine oblige.
L’Homme vrai n’est que l’évolution de sa tige
La moins hivernale!