Tunisie: D’un coup d’État institutionnel à l’autre après celui de 1987 se trame aujourd’hui celui de la troïka Ennahdha, CPR et Ettakatol. »
Et si la révolution tunisienne était tout simplement un coup d’État de palais qui a mal tourné. De même qu’on est droit de considérer que la matrice politique et institutionnelle actuelle a toutes les caractéristiques d’un coup d État institutionnel dans le sens où les électeurs tunisiens n’ont pas voté pour élire leurs députés et encore moins pour élire un nouvel exécutif fût-il de transitoire. Il y’a tout lieu à penser qu’il y a une véritable tentative d’O.P.A. sur la Tunisie orchestrée par le triumvirat d’Ennahdha, C.P.R. et Ettakatol sous l’égide du couple américano-wahhabite. Après la main mise d’Ennahdha et ses acolytes opportunistes sur le vaudeville politique depuis la chute de Ben Ali, aujourd’hui on assiste à un véritable coup de force politique de partage de pouvoirs organisée la Troïka en question. Alors qu’en toute logique, on devrait laisser la constituante le soin d’élaborer la nouvelle constitution et le gouvernement actuel de transition le soin de gouverner jusqu’aux prochaines élections législatives. D’autant plus que ledit gouvernement a une légitimité institutionnelle à défaut de légitimité politique tandis que celui que concocte la Troïka n’a aucune légitimité institutionnelle et surtout qu’il n’est pas en droit de solliciter un quelconque pouvoir ou détenir un ersatz de pouvoir de la part de la constituante qui n est aucunement habilitée de par ses statuts à lui voter les pleins pouvoirs. Sa supposée légitimité politique ne lui confère aucune légitimité juridique. Les électeurs tunisiens n’ont pas voté pour la désignation d’un nouveau gouvernement de transition auquel cas on aurait commencé par voter pour une nouvelle assemblée nationale. Ce qui n’a pas été l’objet du scrutin du 23 octobre 2011 que la Troïka s’efforce de vider de son contenu et de faire passer ces élections pour des élections législatives. Cet amalgame coupable que la Troïka entretient entre les élections législatives et les élections pour la constituante est la parfaite illustration d’un complot ourdi contre la souveraineté populaire. Tout dévoiement de leur vote est un véritable attentat politique contre la Tunisie et une trahison du contrat électoral passé avec l’électorat tunisien.