Tunisie: Comment redonner au pays un second souffle pour le sauver de son naufrage en cours ? Le temps de l’indignation est révolu vient l’heure de la reprise en main de sa destinée avant que la démocratie ne soit pas qu’une simple fleur de jasmin et le dernier chant du Cygne en Tunisie, il revient à la société civile du pays de sortir de son mutisme et de reprendre sa place sur le nouvel échiquier politique tunisien qui se trouve être aujourd’ hui entre les mains des personnes dont la légitimité est douteuse du fait de leur quasi-absence du soulèvement du peuple tunisien contre la mise sous coupe réglée de son pays pendant 23 ans.
Elle se doit d’agir en tant que nouvelle force de proposition, d’ action militante et de porter la voix de la majorité du peuple tunisien quasi-absente du débat politique actuellement. Se désintéressant des enjeux politiques, juridiques, sociétaux et humains inhérents au scrutin apparenté à une véritable mascarade électorale. La démocratie ne se confine pas au Palais de Bardo apparenté plutôt à un lieu d’exhibitionnisme mystico-religieux, un espace de rassemblement de dévots plus péroccupés de leurs devoris cultuels que de leurs devoirs de constituants-citoyens, l’opinion publique est en mesure de peser et d’influer sur le débat politique, elle peut en changer le cours et le contrecarrer s’il va à l’encontre de l’intérêt général et à la souveraineté nationale. Or, qui peut affirmer que l’opinion publique en phase de ggestation en Tunisie a rempli son devoir de garde-fou de sa Révolution alors qu’elle était quasiment inaudible pendant la période de transition ?
En aucun moment, elle n’a exprimé ses doutes et ses craintes à l’égard de la création d’organes auto-recrutés, anti-démocratiques, opaques et abscons chargés par des tiers tels des administrateurs liquidateurs judiciaires de sceller le sort de la démocratie en Tunisie et de baillonner la voix du peuple. Abandonnant les rênes de leur nouvel attelage démocratique entre des mains inconnues et à l’innocence et à la compétence des plus aléatoires et incertaines comme si elle était déjà pour elle un fardeau trop lourd à porter, oubliant ainsi que la démocratie exige des sacrifices, une extrême vigilance et une rigueur morale et intellectuelle sans faille. L’opinion publique tunisienne semble s’être parfaitement accommodée de l’architecture conçue par des intrus, ces visiteurs impromptus, autoproclamés simultanèment maîtres d’oeuvre de son nouveau chantier électoral. Un mélange des genres copable et irresponsable et révélateur de leur nature prédatrice et leurs desseins sombres et inavoués pour faire prendre une autre voie à l’attelage démocratique dont ils se sont autosaisis. Elle s’est laissée prendre au piège tendu par tous ces contre-révolutionnaires dont le but était de poser les jalons et de créer un cordon sanitaire pour étouffer les vélléités démocratiques en Tunisie afin de faire perdurer l’ancien système de Ben Ali. Fait de népotisme, clientélisme, corruption, abus de pouvoir et de privilèges, mafia familiale, arbitraire, trucage, fraudes en tout genre etc…
Le processus révolutionnaire s’apparente plutôt à une mise sous tutelle qualifiée du pays où le peuple dépourvu de discernement et incapable de s’autogérer n’avait d’autre recours que de laisser ces agents de la contre-révolution prendre en mains son destin politique. A défaut d’avoir démontré son réel engagement et implication révolutionnaires et donner du sens à sa révolution le peuple tunisien a fait preuve d’une apathie et une indifférence troublante quant à sa profonde volonté de rompre avec la culture du despotisme totaltaire dans laquelle il s’est intallé depuis 1400 ans pour lui subsituer la culture de la démocratie. Un peuple qui s’est indigné semble avoir oublié la valeur de ce mot. Il donne l’impression d’être tétanisé et anesthésié par les nouveaux enjeux et défis politiques, économiques, institutionnels et sociaux résultants de ce bouleversement politique inattendu et mystérieux intervenu un soir du 14 janvier 2011. Comme si cette secousse brutale et de forte intensité a eu des effets soporifique sur lui, le rendant amoprhe et avachi l’inhibant dans la prise en charge par lui-même de son nouveau destin politique. Paralysé par le syndrôme du stress post-révolutionnaire, il est nécessaire de l’aiguillonner pour le sortir de sa torpeur et le remettre dans le sens de la marche de son histoire, celle qui lui revient de plein droit, qu’il se doit de l’écrire lui-même et non de la faire écrire par des nègres aux talents d’écrivains improbables, médiocres et surtout partisans. Il est étonnant qu’un peuple réputé pour le talent de ses élites fassent l’économie de ses élites pour les associer à la mise en oeuvre de sa nouvelle feuille de route qui doit traduire dans la réalité l’esprit né de sa Révolution. Marquée par un attachement indéfectible pourtant aux valeurs universelles telles que la démocratie, la laïcité, la dignité, la justice, la solidarité, l’égalité, la citoyenneté, la liberté. Jamais, il n’ a été fait référence dans le cadre du mouvement révolutionnaire tunisien -porté par les jeunes et la société civile bénéficiant d’une neutralité bienveillante de l’armée- à une quelconque idéologie politique ou religieuse. Une révolution véritablement pacifiste, non-violente et humaniste dans le sens ghandien du terme, dénuée de toute arrière-pensée régressive, archaïque, vénale obscurantiste, réactionnaire et dévote.
A croire que cet esprit qui portait en lui les germes du changement n’a fait en réalité que raviver la chienlit qui mine le pays depuis toujours. Fort probablement, si leur corps révolutionnaire tunisien avait assuré lui-même sa phase de transition, il l’aurait certainement dotée d’une ossature, une assise et des structures politiques et juridiques suffisamment fortes et en totale adéquation de l’esprit de sa Révolution. Il est inique et irrationnel que les vrais acteurs du changement n’aient pas accompagné le changement. Ils se sont trouvés marginalisés et réduits au simple rôle de figurants, eux qui ont pourtant écrit la nouvelle partition musicale de nature politique et auxquels il incomberait légitimement de la mettre en musique. Après avoir été les acteurs et les pionniers du Printemps dit Arabe, ils sont devenus des spectateurs passifs de la nouvelle histoire de leur pays qui est en train de s’écrire sans eux et qui a toutes les apparences d’une nouvelle O.P.A. sur la Tunisie organisée par des forces politiques inamicales et hostiles aux intérêts du peuple tunisien. Seule une contre-offensive menée par un chevalier blanc peut contrer cette O.P.A. qui fera tomber si l’on y prend pas garde le pays sous la coupe de nouveaux prédateurs plus dangereux que les prédéceseurs du fait de leurs incompétences avérées et leur incurie politique et intellectuelle ainsi que leur coté bigot et illuminé. Au point que cette nouvelle mise sous tutelle tripartite consacrée de surcroît par un scrutin électoral boycotté par la majorité des électeurs s’apparente à un nouveau coup d’Etat institutionnel au profit de la Troïka Ennahdha, C.P.R. et Ettakatol sous la houlette de Rachid Ghannouchi, agent notoire du terrorisme jihadiste selon les sources judiciaires canadiennes. Cette Troïka n’a pas manqué de révéler aux tunisiens son faible attachement à l’esprit de leur Révolution. Sa déloyauté est à la mesure de son esprit réactionnaire, anti-populaire, anti-souverainiste, et ses attaques indignes contre les droits de la femme tunisienne la couvrant d’injures attentaires à sa moralité et probité. Voulant d’ores et déjà brader le patrimoine national.
Le pays rendu exsangue par sa révolution, sous perfusion financière, avec une croissance négative, une inflation galopante, des pénuries des produits de première nécessité et un nombre de chômeurs, cette plaie endémique du pays, qui a plus que triplé en l’espace de 11 mois, autant d’indicateurs qui devraient pourtant inciter les nouveaux gouvernants à une rigueur budgétaire de mise en période de vache maigre, et c’est tout le contrire qui s’est produit avec l’annonce d’un gouvernement pléthorique de 50 membres. Ce qui rprésente un ministre pour 200 000 habitants. Un record digne du Guiness des records. De même que le chiffre de 217 membres de l’Assemblée Consituante est un indice qui ne doit tromper personne sur l’avenir incertain de la démocratie en Tunisie et le bon usage de l’argent public surtout quand le pays est en état de faillite. Dépenser l’argent qu’on en pas est assimilé à une banqueroute frauduleuse susceptible d’exposer le contravenant à de lourdes sanctions pénales. Dans le cas d’espèce, cela devait se traduire par la sanction démocratique portant sur déchéance de leurs mandats électifs. Les laisser faire c’est se rendre complice de leurs dérives et gabegie incompatible avec les exigences de bonne gestion des affaires publiques. Il revient au peuple souverain d’y remédier sous peine de s’exposer à la pire désillusion politique qu’il ait jamais connue celle qui ouvrira la voie au despotisme théoctatique dont les signes avant-coureurs comment à se faire sentir. La Troïka avant même d’avoir pris effectivement les commandes des affaires patinent et tanguent sérieusement poussant le délire jusqu’à réclamer une période de trêve des confiseurs de 6 mois ne manquant pas de se comporter au demeurant comme si elle était la nouvelle propriétaire du pays alors qu’elle est telle locatrice pourvue d’un bail à durée déterminé et qu’elle est tenue juridiquement et politiquement à gérer les lieux comme un bon père de famille.
Tout indique que la tentation totalitaire et despotique est en train de se réenraciner dans le paysage politique tunisien d’où une nécessité absolue de donner un nouveau coup de vis sévère pour préserver la pérennité du pays. Le fait que cette assemblée constituante ait les prérogatives d’une assemblée législative en dit long sur les intentions hégémoniques de la Troïka et irrévérencieuses de la volonté du peuple. Sa volonté affichée de mettre sous son étoignoir toutes les sphères du pouvoir en Tunisie témoigne de son projet antidémocratique et liberticide. Une démocratie sans séparation entre les pouvoirs perd sa substance et son sens pour devenir une dictature politique fascisante et totalitaire. Il est à craindre que la Tunisie ne soit pas en train d’emprunter cette voie.
Le doute n’est pas permis au vu du dévoiement de la nature politique et juridique de la constituante. Son nouveau rôle est en violation flagrante du contrat politique initial dont le but était à l’origine de désigner les futurs constituants sans aucune autre prérogative. Car, il n’ a jamais été question de poser les jalons d’ un futur gouvernement issu des urnes. En toute évidence, la troïka s’est rendu coupable d’une forfaiture juridique et un déni de la démocratie. Afin que cette troïka enfantée par les urnes du cendre démocratique ne fasse pas du pays une nouvelle chasse gardée pour un nouveau contrat à durée indeterminée au profit d’une oligarchie islamo-opportuniste, à l’image de l’ancienne Camora Ben Ali-Trabelsi, il est de la responsabilité historique de la société civile, du secteur associatif et de la jeunesse de s’insérer dans le jeu politique tunisien auquel cas le Grand Soir du 14 janvier 2011 sera plutôt synonyme de la signature de l’ arrêt de mort de leur pays ce soir-là. Par voie de conséquence, la seule voie possible aujourd’hui pour sauver la Tunisie du naufrage politique, économique, juridique et institutionnel qui paraît inexorable et inévitable en l’état actuel des orientations idéologiques à contre-courant de l’histoire néfastes pour son identité et sa souveraineté nationales et qui sont à l’antipode de l’esprit de sa Révolution, il convient plus que jamais de la protéger de cette houle grise et noire qui est en train de l’emporter dans les profondeurs abyssales de l’histoire. Un plan de sauvetage doit d’ ores et déjà être élaboré pour immuniser et protéger le pays contre la lame de fonds islamo-opportuniste, plus soucieuse de ses intérêts particuliers et ceux de ses commanditaires c’est-à-dire ces forces occultes qui la soutiennent et la financent que de l’intérêt commun. Seule l’armée tunisienne qui fait preuve d’un patriotisme irréprochable, véritable gardienne de l’intégrité du territoire national et de la sécurité du peuple tunisien aujourd’hui, qui a su épargner au pays un bain de sang inévitable et donner cette image d’une armée souveraine, indépendante du pouvoir politique, pacifiste et populaire, peut constituer une option crédible pour la sauvegarde des valeurs de libertés appelés de tous leurs voeux par les protestataires civils tunisiens sous la protection active de leur armée. Ainsi, dans un esprit de continuité de l’esprit de cette Révolution, il est impératif d’ exiger des constituants de veiller au renforcement du pouvoir institutionnel de l’ armée non seulement comme protectrice de l’intégrité territoriale de pays, voire comme agent du maintien de l’ordre intérieur, mais également comme garant du caractère civil (laïc) de la future constitution sur le modèle de l’armée turque.
Les Egyptiens ont voulu aussi se prémunir en préalable de leurs prochaines élections législatives contre les dérives séculières qui menacent leur pays sans succès à cause de l’ hostilité épidermique des Frères Musulmans à toute référence au caractère fondamentalement civil de leur nouvelle constitution sous la bonne gardée de l’armée égyptienne. Plus que l’article 1er de la Constitution tunisienne de 1959 à la portée juridique limitée, car il a plutôt une valeur de symbole, le fait de donner une vraie assise constitutionnelle à l’armée en l’inscrivant dans le préambule de ladite constitution constitue un vrai gage juridique et politique que la Tunisie de l’après 14 janvier 2001 offre tant à ces citoyens qu’ à la communauté internationale. En effet, ce verrou qui aurait dû faire l objet d’ un acte de nature constitutionnelle ratifié par les représentants des partis politiques, de la société civile, du gouvernement de transition et de l ‘armé elle-même. Il n’ y a guère d’ autre alternative pour remettre la Tunisie dans le sens de la marche sur la voie d’une démocratie pérenne, son adhésion aux valeurs universelles telles qu’ elles sont définies par la Charte Universelle des Droits de l Homme et du Citoyen de 1948 ainsi que la réaffirmation du peuple tunisien à sa souveraineté nationale qui a été sévèrement malmenée ces derniers mois sans que cela suscite la moindre inquiétude de la part de celles et ceux qui se destinent à la conduite des affaires du pays ainsi que l’opinion publique tunisienne. Il y a une nécessité totale et absolue à ce que le pouvoir de l’armée soit intégré et reconnu dans le nouveau paysage constitutionnel du pays pour rester en cohérence avec l’esprit civil de la Révolution tunisienne dont le credo n’ a jamais été de nature religieuse, loin s’en faut. Le peuple tunisien le jour où il s’est levé comme un seul homme ce n’était pas pour défendre son identité arabo-musulmane qui n’a jamais été facteur d’enrichissement humain, c’était pour réclamer ses droits fondamentaux et le respect inaliénable de sa dignité..