La révolution tunisienne caractérisée par sa spontanéité a été l’onde choc pour le monde entier et en premier les occidentaux. Que faire face à cet imprévisible qui surgit de l’improviste, ouragan rapide et probablement contagieux ??? Les réactions des occidentaux au tout début et bien avant le 14 janvier étaient indécises si non contradictoires mais la tempête passe et il faut limiter les dégâts et prendre les décisions les plus avantageuses. Généralement pour réussir son coup et le maquiller sous forme d’ange il faut suivre l’ouragan et être dedans afin de limiter ses dégâts et le jeu a ainsi commencé.
Deux faits se poursuivaient en parallèle:
-le peuple tunisien continue à réclamer haut et fort ‘Dégage’, mot qui implique pour lui dégager la tête pourrie et visible ainsi que sa famille mais aussi dégager tout ce qui accable ce peuple et le prive d’une vie descente, d’une liberté, d’une dignité et surtout d’une justice sociale.
-les pourris cachés et visibles ont pris la décision de s’allier à l’ouragan révolutionnaire pour accélérer une seule des demandes du peuple ‘Dégage ZABA et la famille Trabelsi’. Les bandits de l’ugtt, après négociations d’un avenir meilleur avec les mafieux masqués, s’allient à la révolution en ‘rejoignant tactiquement ’ le processus révolutionnaire et en appelant à 3 grèves bien ciblées en temps et en endroits afin d’accélérer la chute de ZABA et compagnie proche.
Première faute est l’instauration d’un gouvernement provisoire trop image de marque de l’ancien régime qui a soulevé le peuple en un premier sit-in ‘El kasba 1’. Sit-in spontané qui a allié la masse et où une partie des partis politiques n’ont pas encore inscrits leurs empruntes. Ils s’alliaient encore au pouvoir qui n’a jamais réellement dégagé, peut être que leur profit y résidait encore. Ce sit-in a eu une fin tragique et a montré le premier visage du méchant loup qui siégeait bien encore en Tunisie.
Les forces antirévolutionnaires qui espéraient encore un avenir en rose (partis politiques, avocats et juges, ugtt, …) ne s’y sont pas trouvés dans ce gouvernement et celui qui lui a succédé et là le départ d’un deuxième sit-in ‘El Kasba 2’ largement géré par ces forces malignes et de ce sit-in a surgit l’idée d’un conseil constitutionnel, qu’on a souvent évoquée come idée du peuple.
Le peuple en ce moment précis aussi bien avec ses jeunes et ses jeunes étudiants, n’avait aucune idée réellement de ce que c’était un conseil constitutionnel, comment alors peut on lui attribuer une telle demande ????
Bref sans rentrer dans plus de détails, le conseil constitutionnel nommé ‘demande du peuple’ a conduit à un processus de transition démocratique bien précis. L’agenda politique relatif au passage démocratique a été énoncé par le troisième gouvernement provisoire et la haute instance est là pour assurer le passage de cet agenda au nom du peuple. Cette instance regroupe des juristes, des avocats, des partis politiques et quelques personnalités de la société civile que la société civile elle-même n’a pas proposé. Le scénario antirévolutionnaire de fabrication de personnages publics en se servant des médias, de nominations de je ne sais qui, à je ne sais où continue. En fin, la poignée mortelle était le choix de la ‘loi électorale’, choix fait sous le nom d’entente et d’accord démocratique, entre tout ce monde visible et le monde caché qui le gère comme des marionnettes en lui fermant la gueule par de belles promesse d’un avenir en rose.
Les scénarios se succèdent l’un à l’autre et la comédie se poursuit mais elle ne fait qu’accentuer le mécontentement, l’insatisfaction et la colère du peuple tunisien et en particulier de sa jeunesse qui voit s’échapper le rêve… Le peuple perd de jour en jour confiance dans tout ce monde manipulateur, offenseur des libertés et surtout protecteur des voleurs et des assassins. Le peuple l’a clamé haut et fort ‘respect à nos martyrs et au sang qui a coulé’ nous continuons jusqu’au bout, jusqu’à déraciner la mafia du système pourri. Le jeu des médias, était clair dès le début et le jeu des juges corrompus et guidés devient de plus en plus flagrant. Tout ceci dans un climat où le processus de transition démocratique est en train de prendre son cours, transition qu’on peut plutôt qualifier de ‘dictaturique’. Le peuple l’a prouvé par son refus d’inscription aux élections du 23 Octobre 2011 au cours du premier délai accordé, le taux d’inscription est monté en flèche par la suite comme par miracle !
Que faire dans tout ça ! Nous sommes tous conscients qu’il nous faut une nouvelle constitution, mais est-ce celle déjà préfabriquée émanant de personnages qui n’ont rien à avoir avec les aspirations du peuple tunisien et qui n’ont montré jusque-là que l’image de coureurs d’intérêts ???
Une opération mathématique simple peut se faire sur la population en âge de maturité et capable de se présenter un jour pour voter l’avenir: nous avons au moins 50% de jeune qui n’aspirent qu’à un bel avenir pour la Tunisie, nous avons au plus 10% de la population qui s’allient avec les partis politiques et 2% au plus qui ont des intérêts antécédents à protéger, quitte à ce qu’ils tuent le peuple en se servant de l’armée et du ministère de l’intérieur, ces gens sont forcément aidé de l’extérieur afin d’installer la politique qui convienne à leurs maîtres et qui assure la continuité de la colonisation politico-économique. Reste dans tout ça une partie silencieuse qui ne s’est jamais déclarée et qui peut s’allier avec l’une ou l’autre des deux causes et cette partie silencieuse possède la clef du puzzle et peut décider un jour de réagir ou de s’abstenir. La balance pourra se déséquilibrer dans un sens ou dans l’autre, vers la vraie démocratie ou vers la certaine dictature.
La réponse à l’impasse, à mon sens, est au sein de la masse des civiles qui est soit directement impliquée dans le processus révolutionnaire soit qui lui adhère. Cette masse émane de courants révolutionnaires sans idéologies préfabriquées, sans intérêts pré –envisagés, ayant l’âme de reconstruire la Tunisie nouvelle de demain. Une Tunisie qui donnera l’exemple au monde entier et qui sera le modèle des peuples arabes dans leur chemin vers une vraie démocratie et une vraie justice sociale. Une Tunisie qui relancera son économie en minimisant le plus ses dettes, en se servant de ses ressources naturelles et en impliquant son peuple dans la production responsable et efficace dont le fruit concernera aussi bien l’employé que l’employeur. Une Tunisie qui se servira de son potentiel jeunesse, majeur atout, en le guidant vers la liberté responsable et en l’impliquant dans l’innovation, l’invention et à l’apprentissage judicieux ainsi que la production et la consommation locale. Une Tunisie qui fera de ses systèmes éducationnel, économique et politico-social des systèmes à convier par le monde entier. Les groupes révolutionnaires et leurs alliés appartenant à toutes les villes de la Tunisie doivent s’unir en un réseau dont le but est en premier d’arrêter les comédies, d’affaiblir la mafia afin de la déraciner au cours du temps, d’aider le peuple à élire ses représentants du bas de l’échelle, dans les régions et les localités, élections sur la base d’individus et de pousser les plus honnêtes et les plus sérieux à se présenter et à représenter leurs régions. Nous cherchons des gens qui pour l’amour de ce pays donneront leur temps (plus précieux que l’or et le diamant car compté et ne peux jamais s’acheter) sans attente de récompenses en perspective. Ce réseau doit se restructurer et aider à la restructuration du peuple pour qu’il en sorte des représentants par des élections directes et c’est ainsi que nous pouvons donner confiance en ceux qui écrirons notre constitution. L’ouragan du 14 janvier ne pourra être qu’un ouragan de force 4 comparé à celui qui arrachera la mafia cancérigène qui tue notre pays, nous attendons cet ouragan de force 8 qui renversera efficacement et judicieusement le visage politique de la transition dictaturique et qui fera que la constitution du peuple émanera des vrais représentants du peuple Tunisien!
Tunis le 7 Septembre 2011Dhaouadi Zoubeida