Nous sommes le 11.11 2011, une marche universelle des 99 pour cent dans le monde s’est décidée depuis quelques jours déjà. Occupy the world.Occupy Tunis by occupy the world s’est faite de matin à onze heures bien sonnées de la place des droits de l’homme vers place Mohammed Ali longeant la grande avenue Habib Bourguiba pour revenir vers la place des droits de l ‘homme.
Des jeunes de moins jeunes font bonne figure comme à l’habituée.
Un sens élevé du civisme, de mots d’ordre, de chants engagés cette fois contre l’oligarchie, les bankers, le capitalisme dévorant, le un pour cent dominant suceur de sang et de richesses dans le monde. Des banderoles des graffitis des anonymous avec le fameux masque de Guy Falks, un tamtam en vrai, d’autres d’occasion fait de marmites, de couvercles ou de cuillères pour accompagner cet air de fête jamais réalisé.
Une occasion pacifique pour signer au monde notre courroux et notre désengagement, notre colère et notre désaccord.
Je promène mon regard satisfait à travers la foule hilare et enfiévrée. La police est bien entendu là bien présente comme à son habitude mais ce qui ne lui est pas commun et à nous non plus c’est ce regain de sécurité pour les manifestants.
J’enregistre encore incrédule les siffets dépassés des policiers qui règlent la circulation au rythme déconsidérée de tout ordre giratoire des manifestants. Ils autorisent une ouverture pour nous céder le passage, bouchonnent un autre pour nous laisser passer.Les voitures s’affolent à un rythme fou. Certains automobilistes se rallyent à la manifestation en nous accompagnant de leurs klaxons.
Rien ne vient ni coup de gueule ni bras de fer ni bombes lacrymos.
Je suis comme hébétée devant ces hauts gradés du ministère de l’intérieur qui fignolent les ordres soupèsent à juste titre les ouvertures, arrêtent la circulation automobile pour complétement nous rendre maître de la rue.
Occupy Tunis ou Occupy la rue est une réussite avec une parfaite maîtrise de soi lorsque le cortège accoste sur la place des droits de l’homme après un arrêt au niveau de la banque centrale appuyant ainsi la symbolique de Occupy the world pour chasser les bankers et les banquiers.
Les sifflets se font plus stridents plus nerveux plus rapprochés ainsi que les cordons de sécurité de la part des BOP et de leurs chefs.Une grappe de baltagyas sévissent toujours en soi daisnt fortuite randonnée.Nous nous saisissons de ‘évenement comme d’une véritable fête dans l’insouciance totale de nos encerclants.
Occupy Tunis arrive donc à bon port sans heurt ni affront.
Nous défilons sur la place gazonnée de groupe en groupe et de corpuscule en corpuscule sous le regard presque connivent de nos policiers.
Je voudrai insister que nos gradés étaient des plus chevronnés.Le nombre d’étoile galonnent bien à la fois leur grade et leur âge.
Le reste du personnel de ‘ordre sont des policiers surtout des bop très jeunes certainement de nouvelles recrues.
Cela saute à leur visage encore non endurci, leur regard pas encore mauvais et surtout ces joues presque rosacées. Le stress et tabac n’ayant pas encore certainement eu le dessus sur leurs couleurs personnelles comme c’est le cas de leurs prédécesseurs aujourd’hui absents.
Je vais même jusqu’à dire qu’ils ont le profil bon enfant et que filles et garçons se mêleraient bien à la foule sans grande difficulté tellement que leur manière est des plus relaxes, leur attitude plus décontractes. Je me retranche sur le côté. J’aime prendre du recul et observer.
J’approche sans peur ces policiers femmes assises sur un banc avec un groupe de jeunes bop qui fument une clope et discutent du dernier match ou du prochain à venir.
Je les titille un peu sur le sens de leur matraque et s’ils allaient les utiliser contre nous encore cette fois-ci.
Je les écoute rire et ferme les yeux.
Je n’en reviens pas tellement que j’éructe le plaisir.
Est-ce cela démocratie ?
Est-ce cela la liberté d’expression ?
Est-ce que nous nous sommes définitivement affranchis de notre état policier pour ne plus en être terrorisés ni réprimés.
Une, deux heures ou plus je ne saurai dire pendant que les conversations roulent bon train, les paniers à salades bien rangés sur le côtés, les flics en repos s’éclipsent par petits groupes de deux ou trois pour aller casser une croute sous le regard autorisateur de leurs chefs.
Un bendir rend un son fort et harmonieux sur lequel dansent des filles des garçons aux cheveux longs.
Un tableau peint dans le charme et la nouveauté de cette Tunisie nouvelle, d’une constitution nouvellement élue et des récentes élections que le monde entier voulait accorder la réussite.
Soudain, un coup de tonnerre ébranle ce paysage pacifique.
Le soleil qui s’est levée particulièrement chaud par cette journée de Novembre nous lâche traitement.
Le ciel devient brutalement gris et une pluie drue de matraques s’acharnent sur nos dos, nos personnes hébétées prises de cours dans ce raid de violence sans précédent.
J’abandonne mon banc, ses hôtes aussi mais cette fois, la donne s’inverse et nous redevenons les frères ennemis.
Je nai ouie que des cris et des hurlements des matraques sur le dos de ces jeunes et moins jeunes endoloris.Un garçon est cueilli dans sa course dans les bras de conq ou six flics déchaînés.Ses amis reviennent en arrière pour le repêcher.
En vain, son nez coule, son front est ouvert, son oreille déchirée.
Un autre en moins bon état ne recule pas, déchire son tee shirt mettant à nu son thorax en guise de mépris, et leur hurle de le taper.
Une fille est effondrée, ses amis la tirent pour la mettre à l’abri. Un couple quadragénaire qui tout à l’heure se promenaient main dans la main entre les manifestants écoutant amoureusement et dans le partage absolu les différents conférenciers courent à perdre le souffle pour traverser la rue toujours aussi attachés. J’étends mon regard pour ne plus rencontrer que l’abîme des humains.
Mes pensées viennent torrentielles se briser avec les précautions d’un calme imposé.
Pourquoi ?
Pourquoi à chaque fois que je me croyais sauvée, je repartais forcée vers la case de départ ?
Pourquoi ce bain de violence d’une gratuité sauvage et sans justification aucune ?
Pourquoi ce monde animalier fait de bestialité et de cruauté où les détenteurs du pouvoir décident à chaque fois de nous confiner ?
Pourquoi l‘homme doit-il à chaque fois cravacher l‘autre et le museler ?
Je confirme qu’il ya eu possibilité de dépassement parcequ’un gosse a balancé une bouteille vide vers un bop autant gosse qui a proférée une grossièreté à la copine du premier la traitant de traînée.
Un nuage de mains, de matraques, de coups dans tous les sens se décharge comme s’ils n’attendaient que cela pour dégainer leurs gourdins et s’attaquer aux civils innocents et pacifiques.
Il n’a d’ailleurs pas eu de riposte de leur part ni de jet de pierres ni rien.
Juste une fuite dans tous les sens.
Une fuite honteuse et d’une humiliation cuisante qui nous rappelle à nos tics, nous scotchent à nos peurs, nous griffent de lâcheté et boycottent nos compromis en particulier envers cette constituante qui continue à s’absenter de la cour du peuple et laisse le pouvoir non pas aux gouvernés mais toujours à l’absolu gouverneur.
Nous n’avons pas eu droit cette fois ci aux bombes lacrymo et nous avons été privés de leurs odeurs nauséabondes et de leurs brulures oculaires.Ils ne s’y sont pas préparés.
Je crois même que c’était non prémédité mais d’une maadresse qui fait toujours de l’Habitude la seconde et terrible nature de nos policiers.
J’entends encore ce gradé hurler à sa jeune troupe enragée de revenir et de ne pas frapper.
Il accuse mal dans une jouissance fausse ou pas cet état de désobéissance de la part de ses auxiliaires qui continuent à taper à perte de souffle.
Le monde s’arrête de tourner à cet instant long comme une éternité.
Et puis cette révolution, elle a avancé à quoi si ce n’est pour nous tuer et encore nous tuer.
D’autres pertinentes questions s’imposent comme la symbolique même du soulèvement populaire, le nombre de martyrs tombés pour nous élever et le nombre encore en vie de nos blessés de la révolution à qui on a remis des fleurs mais pas les honneurs, des brioches mais pas le pain et la dignité.
Des miettes, ils ne veulent pas.
Des laissers pour compte, ils ne le voudront pas.
Des oubliés, ils ne le seront jamais !
Aussi, nous continuons la révolution.