L’heure est grave. Je galope sur les pas de mes enfants-amis. Je les rattrape difficilement. Ils sont sur du neuf non sur du saignant ! Un sang qui ne tarit jamais celui de l’homme martyr et ce n’est pas moi qui l’ai dit ! Yassine Ayari lâche sur Fb une liste sur laquelle bien des gens réfléchissent depuis la révolution.
Les photos me tirent encore une moue, une insurmontable émotion.
Je pense à leurs mamans.
Je reste dans le déni.
Je ne peux pas supporter ni aujourd’hui ni hier lorsqu’ils sont tombés.
Ils en tombent par nuée lorsque zaba et ses voyous ont tiré.
Voyou est un faible mot.
Le mot est crime et interrogations.
Le mot est crime et châtiment.
Le mot est justice sans appel ni cassation.Mais où est cette justice pour faire lumière sur nos enfants ravis en un clin d’œil par nos normalemnt protecteurs.
Nous sommes dans le registre du borderline ou suis-je entrain de délirer.
Je ne retrouve qu’ ambivalence et doutes, vide et insondable fossé.Questionnements et non réponses, où le protecteur est persécuteur, criminel et exécuteur.
IL ya lieu de s’emmêler ou de s’en mêler.
Je la revois cette maman de kasserine dans son deuil dans la soirée mortuaire de son enfant. Elle hurle encore dans mes tympans dans se yous yous à une chaîne télévisée: « j’en ai offert un à mon pays mais c’est pas fini dites à ce hakir de ben ali que j’en ai encore quatre à mettre devant moi pour ma Tunisie. »Les mots n’ont jamais été autant magiques forts puissants et plus terribles.
Je la revois et hante mes nuits.
Je suis son exemple car je ne peux être que dans la puissance de son geste.
Je sors à mon tour mon unique en larmes et l’offre aussi dans cette journée ineffaçable du 14 janvier. Va JE TE CONFIE AU RAHMENE QUI NE PERD JAMAIS SES CONSIGNES que je lui ai dit.
Je l’accompagne avec une prière et jette de l’eau derrière lui.Secrètement follement dangereusement pour qu’il me revienne dans une vieille tradition encore de mes femmes qui m’ont si bien élevée.
Il me revient le puceau mais en lionceau, je dirai.
Transformé et transformateur ! Je suis libérée.
La peur est immondice.
La peur est fauve et sans cœur.
Elle ne me terrorise plus.
Je l’ai définitivement perdue.Ce matin lorsque je lis la dépêche de Yassine, je comprends que le combat est encore long et qu’il n’a pas lieu de s’essouffler maintenant.
Nos martyrs ces enfants baignent encore dans leur sang.
J’ai appelé avec tous les autres dans des lettres plus ou moins acharnées à ce que justice soit faite.Nos cris semblent ne rien donner ou tout au plus dans une volonté faible molle, nos responsables semblent SE PERDRE.
Six mois déjà et aucune enquête sérieuse ne semble émerger ni vrais interrogatoires ni vrais coupables juste du pipo du pipo et encore du pipo.
Les mamans endeuillées s’agitent réclament des procès.Un autre sériati joue à l’ascète forcé barbe et cheveux en broussaille s’entoure de livres et de journaux.
De sa cellule qu’il est le seul à ne pas vouloir quitter, il réclame ce même procès.Les autres les trabelsi et les hauts gradés arrêtés se la coulent douce entre beauté de corps et petits sommes mérités.
Je n’invente rien, c‘est la vérité !
Oui tant qu’on y est qu’on les tire nos martyrs non encore inventoriés qu’on les tire en présence de leurs familles ce qui a été fait mais nous exigeons une commission internationale de médecins et nos compétences pourront également participer.
J’ai eu il y a quelques temps un passage à la morgue de part mon parcours.Je sais que nous sommes dotés de beaucoup de compétences, d’élites probablement cela je ne doute pas mais ce dont je doute fébrilement, c’est des abus qui peuvent avoir lieu de la stérilisation des preuves du limogeage de la vérité et surtout surtout de ce bâton dont ils peuvent encore fouetter les personnes pour imposer le silence !PS: JE COMPTE COMME MARTYRS DE LA REVOLUTION AUSSI CEUX QUI SONT MORTS EN PRISON COMME CEUX DE KASSERINE AUJOURDHUI CARBONISES DANS LES FEUX SUSPECTS ET CRIMINELS A CHAQUE FOIS QUUNE REVENDICATION POPULAIRE DEVIENT MENACANTE !Nous devons auusi établir leurs noms et liste