Lorsque j’ai écrit sur cette méprise du drapeau, je n’ai jamais pensé en diminuer ou rajouter.Lorsque j’ai soulevé le problème de l’islamisme envahissant, je n’ai jamais pensé m’en prendre à notre religion belle souveraine et incontestée.
Lorsque j’ai tiré la sonnette d’alarme sur les propos haineux anti-juifs à l’aéroport lors de l’arrivée de Henia, je n’ai point voulu mettre du feu sur la braise chez ces illuminés.
Lorsque j’ai parlé du break down ou de l’attaque du corps par nous même de notre révolution fraîchement pubère, je n’ai fait que recommander une attention particulière à notre ère pour ne pas la tuer car les attaques du corps répétés finissent par tuer.
Lorsque j’ai parlé des abus, des oublis, des bavures, des laisser pour compte de nos blessés de la révolution, là je ne peux me pardonner si je me tais.
Une belle propagande cette action, certains même en font un fond de commerce. Une nullité lorsque chaque jour que Dieu fait des gosses souffrent et continuent à souffrir parce que nos commissions font leur boulot certes mais avec une certaine ataxie qui met leurs nerfs à fleur de peau et leur vie en danger.
Je ne répéterai pas que les blessés libyens ont rapidement été dirigés et cela dés les premiers jours de leur révolution.
Je ne citerai point les prestigieux hôpitaux et les maisons de rééducation de part le monde de hautes technicités qui leur ont été réservés.
Nos blessés ont besoin d’un séjour dans un centre de réhabilitation, très spécialisé qui peut améliorer sensiblement la qualité de leur vie.
C’est la moindre des choses que nous pourrons leur offrir en tant que libérateurs de la nation du joug d’un dictateur.s i vraiment nous restons dignes et aussi solidaires de ce drapeau.
Quelqu’un m’a dit le vendredi 2 mars à la Kasba lors du sit-in de ces blessés:ton infirme s’est blessé pendant qu’il volait, un autre m’a encore sorti: Ce sont pour la plupart des bandits en passant par Bouazizi le fameux immolé.
Je veux bien le croire mais comme elle est unique notre révolution !
En effet, elle est belle par ces fameux « bandits » tous fils d’un peuple que la pauvreté a rendu mécréant et poussé à la débauche.
Sans cautionner le vol et les rixes, je me reprends à penser honteusement pour nous avec un pincement qui gifle ma réalité.
Cette révolution a été dans sa majorité faite par ces enfants du peuple pour la plupart peu scolarisés chômeurs et marginalisés.
Qui a brandi l’étendard de la révolte si ce ne sont ces enfants des cités non huppées !
Ne me dites point les vôtres ou les miens ou les enfants de parents friquets.
Nous à quelques exceptions près, nous nous calfeutrions lâchement pour la plupart derrière nos écrans géants à suivre les événements pendant que torse nu face aux balles, ces enfants se faisaient tuer.
Il est bien beau de récolter les fruits lorsqu’ils sont mûrs mais le travail de dure haleine de confrontation de face à face violents et sans pitié, c’était le lot des gosses du kram ouest du ethadhamone de bouzid de téla et kasserine.
Et maintenant parceque nous devons la reconnaissance et la réparation à ces enfants qui nous ont libérés, permis des élections libres et d’assoir ce gouvernement, nous leur devons impérativement les soins dans les meilleurs institutions du monde et ne venez pas me parler de caisse vide ou d’économie au bas point.
Nous gratterons dans nos provisions, nous diminuerons le nombre de visite à l’étranger, d’invités des partis qui doivent certainement peser en hôtellerie billetterie et je ne sais.
Lorsque la jeune fille s’est faite bousculée à la manouba pour le même drapeau que ces blessés ont coloré de leur sang, la plupart des gens ont accouru avec beaucoup d’hystérie sinon comment expliquer le paradoxe de l’important contre le primordial, le grave contre le prioritaire.
Une médiatisation intense incisive à détrôner l’illuminé.
Cet acte de désacralisation en lui même n’a pas lieu d’être comme tous les pré-cités d’ailleurs mais je juge qu’ils n’ont pas la priorité ni la même intensité que ces jambes pourrissantes qu’on risque d’amputer du jour au lendemain de nos blessés ni de ces queues de cheval handicapantes à jamais ni de ces paralysies invalidantes ni de cette mâchoire défoncée par une balle traitresse sortie de je ne sais où un certain 26 FEVRIER 2011 PENDANT QUE Nabil Habléni rentrait de son boulot passant parla rue de russie juste à proximité de l’ambassade d’Italie. Une mâchoire déflagrée ni dents ni langue dans son solde juste une paille pour aspirer et cela depuis plus de un an que cela dure chez un homme de moins de trente ans.
Le nombre de nos blessés graves sont sur la liste de transfert pour la plupart sauf pour Moslem Kasdali dont la jambe fait un buzz sur facebook MON DIEU ce qu’il est fabuleux ce facebook: notre arme celle des faibles et sans voix et Jihed Mabrouk originaire de Chebba qui souffre l’impensable par cette blessure du nerf spinal une première en Tunisie.4
Nos chirurgiens se sont prêtés de leur mieux pour le faire mais nous les citoyens respectons la volonté et les angoisses de ce gosse de 24 ans qui a peur que sa greffe foire, qu’elle ne réussisse pas et qu’il soit condamné à vivre sous drogue forte toute sa vie.
Il a raison d’avoir peur.
Sa peur est légitime, la nôtre aussi.
Nous sommes dans l’angoisse de les perdre un à un soit à cause leurs blessures graves qui saignent encore soit à cause de ce moral, une santé mentale dépérissante dont personne ne s’est réellement préoccupée ou souciée.
Nous citoyens de ce pays avons accompagné ces blessés graves dans un sit-in à la Kasba du 2 mars 2011 non pour foutre une pagaille quelconque comme certains aiment répèter mauvaisement.
Notre nombre ne dépassait pas la quinzaine mais pour accélérer les démarches et les procédures administratives qui trainent depuis plus de un an.
Nous citoyens avertis jaloux de notre drapeau rouge du sang vrai de ces gosses meurtris par notre négligence et notre mauvaise foi clamons et clamerons en non stop leur prise en charge urgente et sans tarder jusqu’à vous harceler.
Nous irons jusqu’à vos rêves pour les hanter puis nous oserons alors vous décommander !