Contrairement à ces monstres terrifiants de la mythologie grecque qui se reproduisent au fur et à mesure qu’on les éradique, des serpents des marais à 100 têtes que si on leur coupait une tête, il en repoussait deux nouvelles telle l’hydre de Lerne près d’Argos combattue et terrassée par Hercule, les hydres des temps modernes se reproduisent à une vitesse-éclairnées en 1744 à Nejd entre un illuminé monolithique Mohamed ben Abdelwahhab faisant de l’anthropomorphe d’Ibn Taymiya la figure tutélaire de l’Islam et un patriarche tyrannique Mohamed ibn Soaoud sous la haute surveillance de la perfide Albion qui voyait dans cet accouplement une aubaine pour affaiblir l’empire ottoman et dévoyer l’Islam qu’elle exécrait tant en lui inoculant un nouveau virus létal de nature sectaire portant le nom de wahhabisme.
Depuis ses premiers pas, il n’a jamais dissimulé ses desseins hégémoniques sur le monde musulman détruisant ses symboles forts et sacrés telle que la Maison natale du Prophète, menaçant de l’envahir avec ses meutes de serpents de marais. Grâce à la manne pétrolière, le sectarisme wahhabite connu sous le vocable de Salaf, ultraconservateur, ultraréactionnaire, ultra-collaborationniste avec le monde anglo-saxon et les sionistes, ultra-rigoriste, est entrain de se substituer à l’Islam lui-même prêchant un retour aux sources ancestrales de l’Islam, conçu par le Prophète lui-même comme étant une rupture avec le passé et une vision novatrice du monde.
L’amalgame entretenu outrageusement et outrancièrement avec l’Islam appuyé sur un prosélytisme agressif et vénal suscite une confusion telle dans l’esprit des musulmans incultes pour la plupart que le wahhabisme pur produit des anglo-saxons connus pour leur hostilité légendaire à l’Islam est en passe de reléguer l’Islam au chapitre d’une secte hérétique dont il était lui-même affublé.
D’un statut de secte, le wahhabisme semble devenir la nouvelle religion des musulmans doté de son propre clergé, transfigurant le Message du Prophète et des dogmes de la foi. Ce qu’on aurait pu qualifier d’Antémohamed à l’instar de l’Antéchrist fait force aujourd’hui de doctrine religieuse suprême de tous les musulmans. D’une théologie du libre-arbitre, on passe à une théologie castratrice, aliénatrice et mortifère. A un Islam dépouillé de scories et de guides de la foi ou des directeurs de conscience, se substitue un Islam inconnu à l’Islam lui-même, avec son armada de prédicateurs, d’intermédiaires, de gourous, de pontifes et de kamikazes.
De l’Islam de la discrétion érigée en dogme, on assiste à l’explosion d’un Islam de l’exubérance, des escrocs de la foi, de l’impudeur, de l’insolence, de la violence, de l’immodération et des excès. De l’Islam contenu à la seule sphère privée où chaque croyant est maître de sa relation avec l’Incréé, on a un Islam des clichés vestimentaires, provocateur, arrogant, expansionniste et envahisseur des agoras laïcs, lieux d’expression de la volonté générale. De l’Islam de la prière dans les lieux dédiés à cet effet, on est entrain de transformer la prière en un spectacle.
L’Islam se meurt au profit du wahhabisme à la solde des puissances impérialistes qui l’instrumentalisent pour s’accaparer les richesses énergétiques du sous-sol musulman. Les wahhabites seront vaincus par nos valeurs démocratiques et notre engagement politique fondamentalement humaniste. Celui du combat de la raison humaine contre la passion et la supercherie.
De l’action réfléchie contre la forte dépendance irrationnelle des hydres wahhabites vis- à-vis d’un système de pensée liberticide et messianique. Les valeurs auxquelles nous sommes attachées et qui sont le ferment de notre combat sont des valeurs universelles de paix et du vivre ensemble. Elles sont tout simplement humaines et qui sont notre antidote contre toutes les formes de dogmatisme politico-religieux, de fanatisme barbare et d’extrémisme haineux et agressif.
Mais notre tolérance face à l’intolérance pathologique des hydres wahhabites ne doit pas demain paver de rose le chemin au totalitarisme religieux d’une part et devenir par voie de conséquence le chemin escarpé qui mène à de l’enfer des libertés d’autre part.