Feu le Président Bourguiba, dont je respecte l’immense œuvre de bâtisseur et ses qualités hors du commun de visionnaire a laissé derrière lui un bilan remarquable ancré à tout jamais dans le conscient collectif tunisien que la Troïka tel un Don Quichotte s’emploie à anéantir.Mais effacer Bourguiba de l’histoire de la Tunisie reviendrait à effacer d’un seul coup de sabre wahhabite l’histoire millénaire de la Tunisie. Autant pour elle qu’elle aille propager son virus nihiliste dans le désert d’Arabie. Comme si l’on cherchait à effacer Gandhi de l’histoire de l’Inde ou Mandela de celle de l’Afrique du Sud.
Qu’il n’en déplaise à tous ceux qui font de la haine de Bourguiba un mode de gouvernement de la Tunisie, Habib Bourguiba a autant marqué l’histoire de son peuple que celle de l’humanité à travers son combat pour le droit à la dignité et la liberté des peuples à disposer de leur destin politique et humain.
Ce ne sont pas islamistes au pouvoir en Tunisie actuellement qui peuvent en dire autant. Eux, dont l’idéologie est synonyme de charia, terreur, félonie, ignominie, barbarie humaine, antipatriotisme, imposture, traite des blanches (fornication halal pour la Syrie) violation des droits de l’enfance, pédophilie et nécrophilie.
Ils sont pour l’histoire du 21ème siècle ce que furent les nazis pour elle au 20ème siècle.
Quant au despotisme dont on accuse Bourguiba, j’aimerais que beaucoup de vrais démocrates puissent lui ressembler.
La vraie démocratie est la culture et l’ouverture des esprits. Celle de l’égalité des chances, de l’accès au savoir, du bien-être humain, de l’affirmation de soi, de la dignité humaine et de l’ascenseur social.
La démocratie consiste à donner au peuple les moyens de sa dignité.
Ni assistanat, ni zakat. L’obole de la veuve et de l’orphelin est avilissante et humiliante pour la condition humaine.
La démocratie ne se décrète pas, elle s’acquiert en donnant au peuple les moyens de se prendre en charge et de s’assumer.
Peu d’hommes politiques dans l’histoire universelle pourraient se prévaloir de son bilan. Si au lieu de créer des écoles et des hôpitaux, il aurait créé des mosquées et des madrassahs (écoles coraniques façon Afghanistan, un nid de terroristes) dédiées au seul endoctrinement idéologique et abrutissement mental des masses, imaginez un seul instant l’héritage qu’il aurait laissé à son peuple.
Bourguiba n’a pas fait que redonner à la Tunisie sa personnalité politique depuis Hannibal en la libérant à la fois des jougs du colonialisme français et du colonialisme Ottoman, il a aussi chercher à l’affranchir de la tutelle de l’obscurantisme religieux.
Il est de la lignée des grands génies de l’histoire humaine un conquérant de la graine d’un Gengis Khan de la libération des esprits fécondateur de la démocratie et des droits fondamentaux.
La chance de la Tunisie à l’époque est d’avoir eu des patriotes-démocrates dans le sens noble et humain du terme, aujourd’hui elle a le malheur d’avoir des hommes félons, lâches, rétrogrades, opportunistes et veules.
La démocratie bourguibienne est celle de la citoyenneté et de l’égalité des droits et devoirs entre les hommes et les femmes.
Un homme qui avait le souci des droits fondamentaux et de créer les conditions pour assurer à chacun sa place dans la société en l’affranchissant de la tutelle rétrograde et aliénatrice des traditions qui visent à enchaîner les hommes et les freiner dans leur quête du progrès.
Bourguiba a posé les jalons pour la promotion et le développement des valeurs démocratiques universalistes en Tunisie afin que chaque tunisienne et tunisien puissent être des acteurs de à part entière du développement de la Tunisie. Parce que Bourguiba avait compris et réalisé que le vrai développement est celui qui s’opère avec toutes les composantes du pays et non au profit d’une minorité.
Un homme généreux et soucieux du devenir de son peuple et de son éducation, n’est pas un despote, il est un démocrate. Il a triomphé de la barbarie islamiste et de ses conséquences néfastes sur la dignité humaine.