Capitaine flam tu n’es pas de notre galaxie ! Mais du fond de la nuit, d’aussi loin que l’infini tu descends jusqu’ici pour sauver les hommes ! Au fond de l’Univers, à des années et des années lumières de la Terre, veille celui que le gouvernement appelle quand il n’est plus capable de trouver une solution à ses problèmes, quand il ne reste plus aucun espoir, le capitaine flam !
Quand le monde se révèle injuste, ou pire sans justice ou une justice qui prend parti, ou pire encore un Etat dans le vide juridique, il faut bien se réfugier dans le monde de l’enfance pour faire front et revenir à des justiciers de l’espace intersidéral: le capitaine flam !
En Tunisie c’est belle et bien notre cher FLAHM (Faculté de lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba) qui est menacée à travers le procès qui est intenté contre son doyen monsieur Habib Kazdaghli.
Le procès du doyen de la faculté de Manouba est reporté au 15 novembre à la demande des avocats de la défense, et pour cause, le chef d’accusation étant désormais celui d’ « actes de violences commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions » alors qu’il comparaissait en juillet pour « violence légère à l’égard d’une étudiante ».
Le juge tunisien n’a-t-il jamais entendu parler de la présomption d’innocence, « le principe selon lequel toute personne qui se voit reprocher une infraction est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement établie. »
Monsieur Habib Kazdaghli aurait giflé une étudiante en Niqab. Or, le chef d’accusation qui porte le mot « violence » ou le qualificatif de « violence légère » en premier lieu, porte en lui-même un jugement qui condamne par sa connotation, avant même qu’il y’ait eu une instruction dûment menée en justice.
Des affaires similaires de gifles portées en justice apportent un éclairage sur la question, notamment en France quand le maire de Coursole a giflé à un adolescent qui connu pour ses incivilités, essayait d’escalader un grillage pour récupérer un ballon parachuté sur un terrain communal. Certes il fut condamné à une amende de 1000 € d’amende avec sursis et 250€ de dommages intérêts, mais le rendu médiatique suite à cette affaire, est que la correction du maire est « une claque pédagogique ».
L’homme politique François Bayrou a lui-même, pendant sa campagne aux présidentielles de 2002, administré une gifle a un enfant de 11ans qui tentait de lui dérober son portefeuille. Cet enfant fût condamné dix ans après dans une affaire de vol.
C’est dire si Monsieur Bayrou a tenté à juste titre de le corriger. Pourquoi dit-on en français « administré » une gifle ? Cela renvoie à toute la symbolique de la « gifle -institution » qui a une valeur éducative.
Qui plus est, dans notre système éducatif, le recours à la punition par la coercition n’est pas prohibé.
Ce qui étonne le plus dans le procès intenté à l’encontre de Monsieur Kazdaghli, est la peine encourue de 5ans de prisons depuis le chef d’accusation « actes de violences commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. » Est-ce par ce que l’étudiante en question porte le Niqab ?
Le procès du doyen de la faculté de la Manouba renvoie inéluctablement à l’impératif de haut droit fondamental, de juridictions d’Etat libres et indépendantes qui jugent en dehors de toute « passion » sous toutes ses formes, dans un Etat laïc.