A qui veut le nier de l’intérieur à son extérieur, la Tunisie n’est ni protectorat ni colonie. Le peuple y est encore souverainAprès la fuite du déchu le tunisien fut choqué par des découvertes macabres de tout genre, de l’étendue des pratiques mafieuses, à l’ampleur des victimes et leur diversité, en passant par les poches de pauvreté découvertes ci et là dans la Tunisie profonde, sans oublier bien entendu la vérité sur le chômage et le fameux pourcentage de 25% de tunisiens vivant au dessous du seuil de la pauvreté. Il ne s’attendait cependant guère à ce que les institutions du pays soient à nouveau frappées par la médiocrité, au point que les citoyens soient ôtés en bloc de tout droit à la dignité, et que la patrie soit mise en enchères pour être dépouillé de ce que devrait en jouir tout pays se considérant souverain.
Dix huit mois après la fuite du déchu, force est de constater que la situation n’est guère réconfortante. Face aux maux qui pleuvent sur la patrie jour après jour et heure après heure, nous nous interrogeons légitimement sur l’inertie des universitaires qui ne sont pas encore foutus de s’improviser en task forces, pour mener des études scientifiques dont les résultats seraient e nature à contrer les crimes administrés à la nation par une horde d’obscurantistes illettrée ayant investi les pouvoirs sans compétences, et dont les conseillers sont plus incompétents les uns que les autres.
La déconfiture de la patrie et de la société atteint une gravité telle que comme on dit en arabe « Chay ynattak il hjar », patrie et peuple sont en droit d’exiger que les milieux de recherches manifestent le sursaut patriotique en menant les études qui s’imposent pour affronter la catastrophe par l’argument rationnel, puisque nos dirigeants semblent avoir perdu en bloc la raison, engageant le peuple dans le labyrinthe de la désinformation, de la manipulation et des fausses propagandes, via la manipulation des chiffres et des vérités, pour présenter de fausses réalités, alors que le pays a atteint un niveau de banqueroute telle que nos dirigeants en arrivent à marchander avec le sang des humains.
Où sont les sociologues tunisiens? Où sont les psychologues tunisiens? Où sont les médecins tunisiens? Où sont les juristes tunisiens? Où sont tous ces diplômés en sciences politiques? Où sont les financiers et les mathématiciens?
Bon sang, comment peut-on encore se maintenir ans le silence et s’interdire les études systémiques, pour en étaler ensuite les résultats à tout le public, en en vulgarisant le contenu pour le rendre accessible au commun des tunisiens, en vu qu’il se rende compte de la catastrophe qui s’abat sur lui, de telle sorte à ce qu’il exige le départ de ces criminels, dont chaque jour supplémentaire au pouvoir représente pour la Tunisie et son peuple un recul de plusieurs années?
Face à l’insoutenable dont une partie a été révélée par les institutions internationales démontrant que la régression de la situation financière du pays nous place au rouge, nul ne devrait se permettre le luxe de sombrer dans le mutisme. Alors que la situation est à ce point critique que dirigeants et forces vives du pays devraient faire du sauvetage de la nation la priorité de leur priorité, nous sommes de jour en jour désillusionnés. Quand la goûte qui fait déborder le vase est là, et que le devenir du tunisien est pris en otage, le cri de ras le bol ne peut s’empêcher d’être lancé avec raison et détermination pour dire haut et fort « HALTE ». Attribuer la citoyenneté aux maghrébins sans conditions, en dehors de tout cadre législatif, sans consultation et sans information, reviendrait à assassiner le tunisien à plus d’un titre. Cette réalité ne doit pourtant pas échapper à beaucoup de tunisiens ayant sillonné les institutions internationales, et sachant par expérience que de telles décisions ayant une portée sur le devenir des sociétés et touchant de surcroît aux relations bilatérales et multilatérales, ne se prennent à la hâte, et encore moins à huis clos, pour être annoncées quelques jours avant leur entrée en vigueur, prenant de cours le peuple. Nul ne doit et ne peut se sentir le droit de placer le peuple devant le fait accompli, sur une question aussi cruciale que l’accord de la citoyenneté à tout maghrébin, sans conditions, en cette période de crise socio économique et politique, teintée de hauts risques sécuritaires.
La Tunisie a une constituante chargée de légiférer, comment donc admettre que certaines lois portant sur des questions aussi critiques que celles qui touchent directement à l’élargissement de la citoyenneté soient prises dans des sphères occultes loin d’une instance sensée représenter le peuple? Par ailleurs, toute institution ayant un caractère transitoire n’a nulle vocation de prendre des décisions qui engageraient le pays à long terme.
A-t-on donc résolu la question de la citoyenneté du tunisien pour l’élargir sans nulle condition aux étrangers? A-t-on donc solutionné le problème de notre million de chômeurs pour ouvrir nos frontières sans conditions à une population dont on ne sait ni le passé, ni le mobile l’arrivée dans un pays qui souffre de tous les fléaux sociaux?
Pourquoi le tunisien n’a eu nulle connaissance du désir de ces personnes d’accéder à la citoyenneté, alors que nos dirigeants semblent en être non seulement bien informés, mais surtout bien préoccupés? Pourquoi cherche t-on tant à leur faire cadeau de la citoyenneté alors que nos concitoyens croulent sous le poids de la pauvreté et de la précarité? Qui sont donc ces personnes et qui représentent-ils au juste aux yeux de nos dirigeants pour bénéficier gratuitement du droit à la citoyenneté? De quelle éventuelle contre partie auraient pu bénéficier nos dirigeants, de la part de leurs chouchou nouveaux citoyens ou d’autres tierces parties?
Accorder la citoyenneté à un étranger revient à lui accorder un droit. Et qui dit droit, dit obligations au moins au même titre que le ressortissant du pays qui accorde cette citoyenneté. Comment oser gonfler davantage la bombe sociale alors qu’elle dépasse largement ce qui est de l’ordre du supportable: le ressortissant tunisien est livré à lui-même, des centaines de personnes ne doivent la vie pour ne pas dire la survie qu’à l’assistance familiale qui a finit avec le temps à basculer des centaines de milliers de personnes dans la pauvreté. Une pauvreté méconnue et ignorée de ces dirigeants qui se hasardent pourtant à distribuer des faveurs Dieu seul en connaît les raisons. Ce qui reste encore à la fois plus incompréhensible et plus interpellant, c’est qu’il est d’usage que les personnes demandent la citoyenneté dans un pays qui jouit de conditions socio économiques et de stabilité politique supérieures à celles du pays d’origine, et non le contraire, ce qui est loin d’être le cas dans la présente situation.
Le Maroc et l’Algérie jouissent de meilleures conditions, quant à la Libye, elle a coutume d’être davantage un pays d’accueil de tunisien que le contraire. D’où, ce cadeau soudain de la citoyenneté fait aux nord-africains devient doublement interpellant. Nul n’ignore aujourd’hui que la perméabilité de nos frontières a ouvert la porte à tous les crimes et que l’on devrait légitimement s’attendre à ce que nos dirigeants fassent blocus pour endiguer l’infiltration des extrémistes et tout ce qui s’en suit comme détention illégale d’armes et de drogue, nous sommes pris de court par cette décision d’accorder la citoyenneté aux nord africains. Ces derniers ont-ils eu le temps d’être intégrés que pour connaître le pays et ses rouages institutionnels et son paysage politique que pour prétendre à ce droit?
Au cas où sont vraiment intégrés, il est légitime que la chose soit portée à la connaissance du premier concerné, à savoir le peuple et en premier lieu ses représentants et ceci dans la plus grande transparence. Or, nous n’avions entendu de nord-africains réclamer ce droit à la citoyenneté. Ce droit leur étant accordé dans des sphères louches du pouvoir, c’est dire que la motivation l’est autant. Ce qui donne au tunisien toute la légitimité de remettre en question une décision dont la nature relève de ce qui s’apparente davantage aux pratiques mafieuses, qu’à la notion de droit dans son sens le plus noble.
Ayant suivi de tout près les décisions d’attribution de la citoyenneté aux citoyens européens et extra européens ayant séjourné de longue date dans un des pays européen, je peux donc dire que cette attribution est loin de n’être qu’une décision lancée aux ressortissants du pays en question, à quelques jours de son entrée en vigueur. L’importance de la question à plus d’un titre, a nécessité de longs débats non seulement au sein du pays concerné, mais aussi au sein des institutions communautaires (Union européenne),et dans les milieux associatifs, dans les universités et dans les assemblées régionales et locales, afin que toutes les composantes de la société présentent arguments et contre arguments susceptibles de donner lieu à des réserves objectives, tout en édictant des conditions strictes dans l’élaboration de loi régissant l’accord de la citoyenneté.
Outre le fait que la question n’a été soumise à aucun organe législatif, ce qui parait plus absurde dans la décision qui s’y rapporte et qui a coutume à relever davantage des affaires intérieures que des affaires étrangères, c’est que c’est l’ignare Bouchléka qui la dévoile au public. Du jamais vu!!! Un ministre des affaires étrangères qui s’intéresse à la libre circulation sans conditions des personnes étrangères. Le comble du comble des paradoxes! Chapeau messieurs les ingénieurs de telle décision!!! Sakhta ala ryouskom il kol! Allah la tberkilkom w la tbérik filli ken sbab fi wsoulkom lissolta sans nul mérite bandes de mercenaires, bandes de vendus et bandes de traîtres!!! Vous n’êtes même pas foutu d’examiner le chemin fait par certaines régions du monde avant d’ouvrir leurs frontières. Bandes d’ignares et d’inexpérimentés, osez consulter au moins une fois dans votre vie certains textes pour apprendre un peu de professionnalisme avant que votre ignorance ne foute un pays et un peuple en l’air. Pensiez-vous vraiment que le peuple va se taire face à votre aventurisme assassin, preuve d’un accès immérité au pouvoir?
Vous monsieur le président, vous messieurs les ministres qui avez pour l’essentiel séjourné en Europe quand celle-ci était en train de préparer son accord Schengen, vous qui savez pertinemment les raison qui ont fait que beaucoup de pays avaient refusé d’adhérer à cet accord, vous qui savez qu’entre la préparation du texte de l’accord et sa mise en application il y a eu une longue période consacrée à la familiarisation des populations avec le texte, vous qui savez à quel point il était difficile d’appliquer ce texte malgré la familiarisation des peuples via des conférences, des débats télévisés et des communications des conseils européens et des conseils justice et affaires intérieures, comment aviez-vous osé passer outre un peuple sans lequel vous n’auriez jamais pu accéder à vos fonctions actuelles? Peuple sans lequel beaucoup parmi vous auraient encore été en exil.
Le tunisien est de nature hospitalier, mais il sait également distinguer entre l’hospitalité, et se faire passer pour un pigeon. L’accord de la citoyenneté aux non tunisiens pré suppose la réciprocité, et quand on parle de réciprocité cela devrait normalement se faire dans des instances multilatérales au sein desquelles toutes les parties s’expriment sur pied d’égalité, dans le respect mutuel. Or votre manière de faire démontre à quel point vous sous estimez tellement votre drapeau et votre peuple, que vous êtes prêt à vendre un bloc pays et citoyen à tout le reste du monde. Contrairement à ce que vous pensez tous, monsieur le président et messieurs le ministre, le peuple tunisien s’est révolté pour revendiquer la dignité, et non pour vendre ce qu’il a comme dignité au rabais.
De même, monsieur le président, messieurs les ministres, contrairement à ce que vous pensez le peuple tunisien est loin d’être le troupeau de mouton imaginé par votre totale déconnexion de la réalité d’un pays dont vous n’êtes dignes d’appartenir. Si dans votre imaginaire vous concevez la Tunisie comme une jungle où peuvent venir brouter tous les animaux de votre espèce, détrompez-vous donc. La Tunisie est encore souveraine et le restera par son peuple qui refuse que vous en fassiez la passoire à tous les maux, et un terrain de libre circulation des terroristes, des armes, de la drogue, des pédophiles et des trafiquants et malfaiteurs de tout genre.
Faites-nous donc le plaisir de dégager, vous n’êtes à la hauteur ni du peuple ni de ses aspirations à la dignité et à la souveraineté.