A Tunis une manifestation le 16 octobre pour la liberté d’expression. Le fait même de pouvoir aujourd’hui en Tunisie sortir avec le droit de manifester librement sans subir des répressions par les autorités en place est une aubaine.Cette manifestation a réuni essentiellement des journalistes, corps de métier en tant que tel, brandissant des banderoles par des inscriptions apposant le mot « médias » accolé à « quatrième pouvoir ». Les médias un quatrième pouvoir, est-ce une toute nouvelle conception du pouvoir ?
Les trois pouvoirs sont ceux établis et régis par la loi suprême, la constitution: le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire. Est-ce à dire que dans la nouvelle constitution future tunisienne apparaîtra une quatrième institution: les médias ?
Fausse problématique d’ailleurs. Le quatrième pouvoir est un concept. Un concept tant qu’il n’est pas devenu une réalité. Aux Etats-Unis d’Amériques, les médias constituent un quatrième pouvoir. Le scandale du Watergate, par exemple, a poussé le président Nixon à la démission. Donc les médias américains, par leur poids, parviennent à exercer une pression sur un pouvoir, légitimement établi et régi par la constitution. Ici le pouvoir exécutif. Seule la constitution dispose en principe d’un tel pouvoir qui consiste par la pression à agir contre une institution en place. A titre d’exemple, La constitution française, donne le pouvoir au président de la République française, de dissoudre l’assemblée nationale. En Tunisie, le peuple a renversé le régime dictatorial en place.
Le peuple, opinion publique, médias, même combat ? Ou autrement dit quelle est la part de responsabilité des médias dans la société ?
Une chose est sûre l’expression « liberté d’expression » doit impérativement figurer dans la constitution tunisienne. Il est du devoir de la République tunisienne de poser les bases d’un système qui permet à tout un chacun de s’exprimer librement. Tout pouvoir pour être accepté doit être légitime. Il doit tirer sa légitimité du peuple. La république tunisienne ne peut assurer sa survie que dans le cadre d’un espace libre et démocratique où elle tire sa légitimité du peuple. L’histoire nous l’a prouvé.
Or, les mass médias forgent l’opinion publique, de telles sortes qu’ils exercent un réel contre pouvoir face aux institutions. « La liberté d’expression » c’est bien, mais Il est de la responsabilité des médias de donner une information sans verser dans la « démagogie » ou le « populisme », en allant dans le sens du peuple. Avant que de scander des slogans réclamant la liberté d’expression, sortons de nos carcans, libérons nous des nos propres chaînes. Abolissons tout mode de « pensée unique » qui veut que, bien satisfait du peu que nous sommes, nous nous caressons les uns et les autres dans le sens du poil.