Dans la religion musulmane Allah n’aime pas la fitna et passer outre sa volonté constitue un sacrilège.Une façon très pernicieuse pour mettre une chape de plomb sur les revendications sociales et politiques. Le bon fidèle musulman serait ainsi celui qui ne se révolte pas contre les injustices qui l’étouffent et l’étranglent, il est celui qui se résigne et accepte son sort comme étant l’expression de la volonté divine. En quelque sorte, heureux les soumis et les pigeons, le paradis d’Allah est pour vous. Mener un combat pour la dignité humaine en terre musulmane revient à transgresser les dogmes de la foi. Ainsi, on se sert de la fitna comme une épée de Damoclès pour interdire aux travailleurs de proclamer leurs droits fondamentaux à une vie décente et honorable et empêcher les peuples de disposer de leur propre destin politique.
Seul Allah peut changer l’ordre qu’il avait dessiné pour les hommes qui n’ont pas à être acteurs de leur vie ici-bas. La fitna est un feu d’artifice tout simplement pour embrouiller les esprits des centaines des millions de musulmans plongés dans la misère noire, souffrant d’injustice, privés de libertés les plus élémentaires, maintenus dans l’ignorance et l’analphabétisme, endoctrinés et abrutis par la pire idéologie religieuse qui soit au monde, pire que le nazisme. La fitna est un poison létal qu’on injecte dans le corps social musulman pour le paralyser dans son action pour prendre les armes contre ses oppresseurs et ses bourreaux. Si Dieu châtie ceux qui se rebellent, c’est qu’il est injuste et partial et a fait le choix des riches et les puissants contre les damnés de la terre. La fitna est un jeu pervers, une duperie, une supercherie destinés à mettre une chape de plomb sur les revendications sociales. Le vrai ordre social est l’œuvre de l’homme et l’expression de sa volonté et en aucun cas celle de Dieu qui se sert de la fitna comme d’autres se servaient des armes de dissuasion à l’époque de la guerre froide.
L’homme n’est pas né pour être assujetti à l’homme au nom de la religion…
Plutôt la fitna que la soumission à Dieu, ennemi des hommes en butte à la misère et au dénuement. Ne tombez pas dans le piège de la culpabilisation de la fitna, Les grèves, les débrayages, les luttes sociales et politiques, les révoltes sont un mal nécessaire pour donner aux travailleurs leur dignité et seuls moyens pour rompre les chaînes du despotisme. Un peuple qui ne revendique pas et ne combat pas pour ses droits est un peuple dépourvu de moelle épinière, il est sans foi ni loi. Lâche et mauviette. Un peuple peureux et indigne de sa condition humaine. Une religion qui prohibe les luttes sociales et politiques n’est pas une religion, elle est tout simplement une idéologie fasciste et totalitaire. Un dieu qui soi-disant prohibe les hommes d’agir pour changer l’ordre social et arracher leurs droits, n’est pas un dieu juste et égalitaire. Il est l’ennemi du peuple et l’allié du pouvoir. La fitna est un mal nécessaire pour ceux qui veulent se battre pour leur bien et sortir de leur condition misérable. Ce n’est qu’un subterfuge du pouvoir pour imposer sa dictature politique au nom des valeurs du sacré. La vraie fitna est de se laisser prendre dans le piège de l’inaction et de renoncer à ses droits de peur du Jugement dernier. La misère, les injustices, ne sont pas une fatalité, c’est la manipulation des hommes au nom de la religion qui les rend. La fitna brandie par le pouvoir n’est rien d’autre qu’une manœuvre pour renforcer le pouvoir des nantis sur les classes démunies et laborieuses. Un peuple qui veut se battre pour ses droits fondamentaux n’en a cure des prescrits de sa religion qui l’enchaînent aux dogmes de l’indignité humaine. Plutôt la fitna et la colère de ce dieu invisible et liberticide que de se soumettre à un ordre politique qui instrumentalise la religion pour avilir et asservir les hommes pour en faire des lopettes.
Si Dieu n’aime pas la fitna, qu’il lâche donc du leste à ses hommes et leur redonne la première place au cœur de la société. Le spectre de la fitna est une histoire de croque mitaine, un personnage maléfique qu’on raconte aux enfants juste pour leur faire peur afin de les envoyer au lit. De la même façon que les procureurs de Dieu la serinent pour assimiler à un sacrilège tout acte noble et honorable, de rupture avec le système qui permet à l’homme d’agir pour son honneur et sa dignité. En conclusion, quand la classe dominante ou en voie de l’être a peur de perdre sa position et ses privilèges, il ne lui reste que l’arme de la fitna pour son propre salut.