Ce texte n’est pas fait pour faire pleurer ou s’apitoyer sur mon sort, c’est juste une info sur les dangers du nucléaire.Chez moi, ici dans l’Est, nous sommes nombreuses à être touchées par ce cancer…nous sommes nombreuses à avoir cette cicatrice qui nous barre la gorge. J’ai de la chance, la mienne est devenue presque invisible, mais, en revanche, je ne parle plus, les chuchotements et l’écriture sont devenus ma seule façon de me faire entendre, alors à bien réfléchir, si j’avais pu choisir…
Quand j’étais petite, j’aimais les regarder ces nuages,
je n’imaginais pas qu’un jour, au détour de ma vie
un nuage, un seul, me jouerait un mauvais tour…
je les entendais me raconter des histoires,
je lisais leur vie, leur mort, leurs amours.
je me lovais dans leur bras cotonneux
Couchée dans leur silence,
je me noyais en eux…
Et puis un jour, au croisement d’un chemin
Dans cette région de l’Est que je n’aime pas,
L’un d’eux, s’est pris d’amour pour moi,
il s’appelait TCHERNOBYL,
il m’a enveloppé de son regard félin
et m’a dis » tu m’appartiens «
Viens !
je l’ai suivis dans une tendre histoire d’amour,
une passion nous a alors réunis,
faisant ombrage à ma vie de sans soucis
il m’a enveloppé de sa suffisance, faisant de moi sa soumise, sa catin, sa chérie.
Il me susurrait des mots tendres
des mots d’ivresse,
des fausses caresses,
je l’ai suivis…je suis devenue son tout,
sa raison de détruire, sa folie meurtrière,
m’a embourbé dans ses galères
moi, l’athée, je suis devenue sa prière,
sa folie passagère, sa folie douce, son univers…
je l’ai cru amant de passage,
il m’a enfermé dans sa cage,
je suis aujourd’hui sa prisonnière…
Mais me posséder ne lui suffisait pas, il m’a laissé un héritage…
une amertume, ses particules,
il m’a fais un enfant dans le dos,
qu’il a appelé Cancer…
C’était gagné, il m’avait contaminé !
Quand enfin un médecin me dit
» ne vous inquiétez pas, on va vite réparer »
La cicatrice se verra à peine, mais je vais vous enlever ces saletés…J’ai pleuré…
Et ma gorge, il à tranché
j’ai cru que j’étais sauvée, que ce médecin était mon sauveur,
Mais ma vie, de son lourd scalpel, il a ruiné.
Et pourtant, c’était sois disant lui le meilleur!
Mes cordes vocales ont cessé de fonctionner.
Imprudence ou connerie humaine,
Que sais je, sur ma gorge, il s’est déchainé,
et de ma voix douce, il m’a dépossédé…
Etait ce dont le prix à payer, pour avoir fauté avec un inconnu?
Une ombre, un naufrager, un nuage déçu.
Aujourd’hui, moi, la femme d’avant, je n’existe plus,
tout le monde vit aux gré de mes humeurs,
tantôt rieuse, tantôt pleureuse,
J’ai un caractère à chier,
Je m’en excuse auprès de mes lecteurs, mais sur mes états d’âme, vous ne faites que passer,
Comme ce nuage que je ne pourrai plus jamais oublié.
Quand dans cette région, il y a 10 ans je suis venue m’installer,
je croyais trouvé le bonheur, je m’y suis même mariée.
Encore une erreur, une rupture, un divorce engendré.
Je vis au milieu des forêts, des fleurs, des montagnes, des lacs, des rivières,
mais c’est de cette région que je voudrais bien divorcer.
Quand je regarde le ciel et que j’y vois des nuages,
je me dis que l’un d’entre eux, plus sombre que ses frères, celui qu’on ne voit pas, celui qui se laisse deviner,
prend d’autres maitresses, et j’en suis attristée.
il continuera à faire ses ravages, sur ces femmes de l’Est ici et ailleurs…
Il a fais de moi une tristesse, une mélancolie passagère qui se cache derrière des sourires que je n’ai pas et que je peux plus assumer.Heureusement, que mes écrits restent quelque part sur certains coeurs,
Mais ça,
je ne fais que le chuchoter…En écrivant ceci, je croyais me soulager,
il n’en ai rien, ce texte est une incommensurable erreur,
Mais, j’avais besoin de le hurler….