Nul ne peut nier la contribution de la civilisation dite arabo-musulmane au savoir et aux sciences universelles.Mais nul ne peut non plus nier que les arabes ne sont pas à l’origine directe des richesses scientifiques, médicales et astronomiques qu’on leur a attribuées à tort et dont ils n’ont été que des simples transmetteurs. Personne non plus ne peut nier que sans l’immense apport des prêtres syriaques traducteurs de la pensée philosophique grecque, ainsi que les multiples et énormes influences des juifs, des perses, des hindous, des berbères, des byzantins et de tant d’autres peuples arabisés, les arabes auraient fini par s’évanouir tel un mirage dans le désert arabique. Si véritablement, cette civilisation avait atteint les sommets himalayens dont ses laudateurs l’affublent, il est surprenant qu’elle ait raté les quatre grandes révolutions de notre temps. De même que les arabes n’auraient pas fait le choix du rationalisme au profit de la passion hystérique et auraient voué aux gémonies Avicenne et Averroès dont les œuvres furent pour la majorité détruites et sans l’Occident chrétien, ils ne seraient jamais passés à la postérité. Une civilisation qui réprime, opprime, castre, aliène, et censure la pensée humaine au nom des pseudos valeurs du sacré ne peut prétendre au statut de civilisation. Une civilisation qui n’est novatrice, ni innovante et ni créatrice ne peut se targuer d’être une source de développement humain et d’amélioration des conditions de vie des hommes.
Enfin, une civilisation qui ne dissocie pas le savoir religieux de l’instruction publique, niant à l’homme la prise en charge de son destin humain, ne peut favoriser l’épanouissement humain. Cependant, rarement une civilisation n’a été aussi glorifiée et mythifiée comme ladite civilisation arabo-musulmane au point que ses zélateurs occultent la civilisation chinoise contemporaine à leur pouliche. S il y a un pays qui a véritablement régné en maitre sur le monde de – 220 jusqu’au 18ème siècle et la Révolution industrielle, c’est bien la Chine avec le niveau de vie le plus élevé de la planète. Premier pays de l’histoire à avoir introduit le papier monnaie. Ni la Perse, Ni Byzance, Ni Rome, ni l’Empire Ottoman contemporains à la Chine ne pouvaient rivaliser avec elle et lui faire de l’ombre. Ce petit rappel est destiné à tous les chantres de la civilisation arabo musulmane qui prétendent que l’occident lui est redevable de tout surtout de sa Renaissance, et qu’elle est à l’origine de toutes les découvertes et innovations scientifiques, techniques, médicales etc. Elle aurait été même le catalyseur de la démocratie en Occident.
La Renaissance, le Siècle des Lumières et la Révolution Industrielle enclenchée en Angleterre porteraient ainsi le sceau de la civilisation arabo musulmane. On dit même que sans elle, l’Occident n’aurait jamais découvert la civilisation grecque et la pensée hellénique dont la civilisation arabo-musulmane serait la continuatrice voire la digne héritière. Personne ne saurait nier ce rôle de transmetteur joué par les traducteurs arabes mais qui sont surtout arabisants et majoritairement des Grecs Orthodoxes Syriens. Ce qui va de soi quant on connait la proximité culturelle, intellectuelle, humaine et religieuse entre la Grèce hellénique et la Syrie. Mais peut-on être cette courroie de transmission de la pensée hellénique que les chantres de l’islam triomphant ne ce cessent d en vanter le mérite, si on n’a pas été soi même assimilateur de ce savoir et surtout le premier bénéficiaire. A les entendre, tout se passe comme si la civilisation arabo-musulmane, qu’on devrait plutôt appeler à juste titre la civilisation musulmane arabisante était entièrement fécondée par la religion alors qu’elle a subi de fortes influences extérieures à l’origine directe de son décollage civilisationnel commencé au VIIIème siècle sous le règne des Abbassides dont la plus connue est la source grecque considérée comme la deuxième source de la pensée musulmane fruit des travaux de traduction, d’enrichissement et vulgarisation menés par les traducteurs syriens arabisants appartenant à l’Eglise Syriaque subventionnés par des mécènes éclairés ainsi que les Califes Abbassides. Le célèbre Haroun al Rachid édifia la bibliothèque de khizanat al hikma destiné au recueil des savoirs helléniques. Sans les Syriaques notamment ceux de l’Ecole de théologie d’Edesse de Bassora connue sous le nom de l’Ecole des Perses, jamais la civilisation naissante n’aurait pu accéder à la science médicale, la théologique d’inspiration aristotélicienne et la pensée philosophique dont les principales figures de proue furent Avicenne, Ibn Sinä, et Averroès, Ibn Roschd dont les théories sur le rationalisme de la pensée étaient farouchement combattues et condamnées par l’orthodoxie musulmane.
La qualifiant d’hérésie. Est ce un hasard si l’entame du processus du déclin de la civilisation musulmane arabisante coïncide avec la disparition d’Averroès, grand commentateur d’Aristote et qui voulait concilier la philosophie spéculative, celle de la raison, et la loi divine ? Cet épisode de controverse théologique entre les partisans de l’orthodoxie musulmane pure et dure et ceux qui voulaient appréhender la théologie musulmane avec les outils de la rationalité philosophique et moderniste n’est pas sans intérêt pour ceux qui veulent comprendre l’incapacité de l’Islam à se projeter dans l’avenir et son immobilisme intellectuel. Paradoxalement, l’homme qui a irrigué réellement l’occident de son savoir façonné par l’hellénisme aristotélicien est celui que l’orthodoxie musulmane considérait comme hérétique en l’occurrence Averroès. Son apport pluridisciplinaire est aussi immense que varié: Rhétorique, la science médicale, les mathématiques, astronomie, philosophie, physique et le monde animal. Ceux là-mêmes qui se plaisent à encenser l’apogée de la civilisation musulmane arabisante sont les mêmes qui avaient diabolisé Avicenne, Al Fârâbî, Ibn Khaldun et Averroès et tant d autres. Ne sont ils pas les dignes héritiers de ceux qui avaient réduit en cendres toute la partie méridionale de la Tunisie au 11ème siècle et avaient détruit en 646 la Grande Bibliothèque d Alexandrie, la plus grande bibliothèque de l antiquité fondée au IIème sicle avant notre ère. Celle justement d’Aristote. 700 000(ouvrages) partis en fumée. Non sans avoir mis la ville en feu et en sang au nom de l’éradication du paganisme. Celui du savoir et de la science. Mais tout ce qui n’ a pas un caractère musulman est considéré comme (oeuvres) profanes et sataniques. L’éternelle chasse aux sorcières. Une identité négationniste et négatrice des cultures des peuples conquis ne peut être qu’impérialiste et génocidaire.