Le tunisien à qui on a offert toute l’ambigüité du monde dans la définition de son identité, de sa nation et de son histoire, ne pourra songer à estimer sa souveraineté qu’après avoir réussi à sortir sa tête de ce bourbier inextricable immortalisé par l’article premier de sa future ancienne constitution.Depuis son indépendance, qui sonne « laissé pour compte » plus qu’une prise en charge par soi même, le pauvre tunisien se voit prisonnier d’une race et d’une croyance qui s’expriment en son nom, le privent de son libre arbitre, tuent sa conscience, pensent et décident à sa place. Sa nation est réduite à un état et son histoire change cycliquement ses couleurs tous les quart de siècle. On l’a fait plonger soigneusement dans un état de dépersonnalisation maligne l’empêchant de saisir sa réalité et réagir en conséquence.
On a même prévu des sédatifs plus forts que l’article premier, le jour où son comportement présenterait des signes d’éveil quelconque. Ce ne sont autres que le renforcement constitutionnel et juridique de sa race et sa croyance, accompagné par l’implantation d’Al Qaïda comme soin palliatif, atténuant les souffrances de notre pauvre tunisien en phase terminale. Et c’est le cas aujourd’hui.
Débattre de son indépendance économique, de son autosuffisance énergétique, de nationaliser l’exploitation de ses richesses, de protéger ses secteurs stratégiques ou de garantir sa souveraineté citoyenne et celle de sa nation, ne peut malheureusement s’effectuer que si et seulement si notre tunisien mort-vivant se réconcilie avec son histoire et sa vraie identité. Il doit enterrer le mort en lui depuis le septième siècle et laisser naître le vivant au vingt et unième siècle.
L’islam d’état des démocrates est la Charia des intégristes:
En effet, le terme « Islam », qualifiant l’état dans la constitution renvoie nécessairement à la Charia. Vous me diriez que votre islam n’est pas leur Charia, je vous dirais que ni votre islam ni leur Charia ne sont les miens. Vous m’expliquez alors qu’un consensus a été établi autour de cet article dont ses architectes forment une majorité écrasante, sans pour autant définir votre islam ni le distinguer de leur Charia.
Je résume pour clore le débat qui n’a jamais eu lieu, en me disant qu’au final, ils se sont convenus sur un état qui gouverne par les lois de l’islam qui ne se distinguent pas de la Charia au nom de leur majorité qui n’a lieu d’être évoquée dans le cadre de l’écriture d’une constitution sauf en cas de coup d’état.
N’est ce pas là tout ce qu’on a vécu depuis plus d’un demi-siècle ?! Alors qu’est ce que vous reprochez aux islamistes ?
Pourtant, le code de l’héritage est conforme à leur Charia, les lois régissant nos relations conjugales sont conformes à leur Charia, les ingérences dans nos rapports sexuels sont conformes à leur Charia, le statut de chef de famille est interdit à la femme conformément à leur Charia, nos relations sociales sont gérées selon leur Charia, notre mode vestimentaire est encadré par leur Charia, le transport d’alcool est bien sanctionné toujours en soumission à leur Charia, l’atteinte à la pudeur est encore en vigueur suivant leur Charia, la femme en grossesse n’a aucun statut ni droit en dehors de chez elle encore en bonne application de la Charia, le tunisien de non confession musulmane n’a nul accès au droit politique comme l’exige leur Charia, la souveraineté ne revient point à l’état tunisien ni à ses citoyens comme le veut la Charia. Ce ne sont que quelques lois de tout un arsenal juridique émanant de l’article premier qui nous dépouille de notre identité tunisienne et de nos richesses souterraines, en vigueur malheureusement depuis l’indépendance et auquel se réfèrent la grande famille des progressistes et modernistes qui passent pour des anti-islamistes mais prônant leur Charia. Qu’est ce que vous leur reprochez à part la similitude de vos projets ? Et qu’est ce que vous revendiquez en dehors de leurs chaises et vos parts des commissions ?
L’anti-démocratique mène forcément à la non-souveraineté au nom de l’esclavagisme Halal:
Or, avant même d’arriver à cette conclusion, il est du bon sens de commencer par le commencement, là où une constituante imposée par les blindés militaires et élue irrégulièrement grâce à l’argent sale, au climat politique défavorable, aux conditions sécuritaires déplorables, à la contre performance de la loi électorale et à l’incompétence de l’instance de tutelle, ne peut aucunement prétendre à un quelconque processus démocratique. Elle est la substance même de l’anti-démocratique. Qu’elle nous promette une constitution ou des élections ne restitue oncques la souveraineté au peuple et à sa nation. Telle est la vérité vraie de la situation politique du pays.
De ce fait, cette instance anti-démocratique produira forcément plus de corruption, plus de sous-développement et plus d’oppression.
Qui de nous, d’ailleurs, qui ne s’est pas heurté à ce constat dans son quotidien ?
Le processus démocratique n’est donc pas celui d’aboutir aux élections ni d’édifier une constitution depuis une institution anti-démocratique. Bien au contraire, il y a devoir de déconstruire avant de bâtir.
D’autre part, force est de constater que si les blindés ont ordonné ce choix, les conditions du tunisien ont bien assuré sa continuité, car l’anti-démocratique tient sa survie de la dépendance des asservis et de leur précarité. Il est l’analogue du ravisseur duquel dépend la survie de ses otages. L’évolution de cette situation causera l’apparition de ce qu’on appelle le syndrome de Stockholm dont le tunisien supporteur de l’assemblée est gravement atteint. A votre santé messieurs les acquéreurs !