Maman, ma chère militante, ma fierté de mon existence, ma lumière éclatante, tu as toujours été parmi les combattants, celle qui se met à l’évidence, à l’œuvre, aux premières lignes, au front et même plus en avant…Aujourd’hui, c’était encore le cas, face à de laids ingrats, qui observaient devant toi un profil très bas, levaient leurs bras, et avec une haine ancestrale, visant la tête avant les pieds, ils te matraquaient jusqu’à ce que ta posture d’émancipée soit inclinée, tout un symbole pour eux et leurs maudits parrains, mais tu résistais…
Tu pensais à moi, à papa, aux autres enfants, à ce qu’ils ne puissent confisquer notre avenir, notre progrès, notre devenir, tu enterrais tes cris, tu essuyais ton sang, tu cachais tes larmes et tu masquais tes bleus…
Les mots fuient la scène, et je ne trouve de quoi soigner tes blessures…je me mets à genoux face à ta grandeur, et à travers ton âme, je rends hommage à toutes les femmes qui ont été sauvagement tabassées…sur le chemin de la liberté…
Seif Ben Kheder
