J’avais fréquenté un ophtalmologue pendant 16 ans voire plus, une fois par ans et je ne connais toujours pas ma pathologie !Est-ce une amblyopie, strabisme, stigmatisme, myopie ou autre …
Il ne m’a donné aucune information quant à la malformation de mon œil. Chaque année il l’examine et m’écrit quelques notes en ordonnance avec une écriture bien claire (On connait tous les ordonnances des médecins qui ne sont compréhensibles que par les pharmaciens) ! Je ne connais même pas et jusqu’à présent combien j’ai sur 10 pour chaque œil. Faut-il que je lui demande pour qu’il m’explique d’une manière simpliste ma maladie ou doit-elle rester un secret qu’il le garde à jamais !?
J’avoue j’étais si petite pour que je comprenne de telles choses aussi compliquées mais maman m’avais toujours accompagnée, ne mérite-t-elle pas une analyse bien détaillée de l’état de santé de sa fille. On paie une visite médicale pour sortir du cabinet sans rien comprendre et transmettre le secret -qui nous concerne- aux pharmaciens, toujours sans saisir ce qui se passe.
Peut être faut-il qu’on soit sur la proximité de la mort pour qu’on jouisse du droit de savoir de quoi souffre-t-on, ou peut être on ne saura jamais.
Mieux encore, à l’âge de 7ans on m’a proposé une chirurgie dans le dessein d’améliorer ma vision, enfin j’ai pensé et ma famille que c’est la finalité de cette opération. On a tenté de deviner dès lors que personne ne veut nous informé et qu’on s’est dit ce sont des médecins qui sachent ce qu’il faut faire. Et aujourd’hui à l’âge de 20 ans je découvre que ce n’était qu’une chirurgie esthétique pour que mes yeux soient bien symétriques, sachant que cette opération avait lieu dans une clinique et qu’on a payé tous les frais ! A vous de conclure.
Est-ce le cas de tous les médecins en Tunisie, est-ce une matière que l’on enseigne à la faculté de médecine ayant pour principe: toute maladie est le secret du médecin ?
Or, le principe même du « secret » exige l’existence de deux parties !
Je me suis rendu récemment chez un dentiste avec mon père qui souhaite soigner ses dents, on a passé une heure en attente, sachant qu’on a pris un rendez-vous au préalable- je me demande déjà à quoi sert ce rendez-vous dès lors qu’il n’est pas respecté- pour une consultation qui a duré entre trois et cinq minutes. Ensuite, un dialogue intéressant traduit parfaitement la relation patient-médecin et vient confirmer l’idée que l’identification de la maladie est monopolisée par les médecins:
Lui: je vous donnerai un RDV pour qu’on entame l’étape suivante.
Papa: OK
Moi: Et… au fait vous aller faire quoi exactement, vous aller encore prendre les mesures nécessaires ?
Lui: On va passer à une autre étape. Vous devez Monsieur prendre un déjeuner consistant la prochaine fois parce qu’on va procéder à l’anesthésie.
Moi: Anesthésie pour …
Lui: Pour commencer l’étape suivante.
Et là la seule question qui vient s’imposer: De quelle étape parle-t-il ?