Monsieur Larbi Chouikha membre de l’INIRIC, professeur à l’IPSI et ancien militant des droits de l’homme, fût invité à la radio Tunis chaîne internationale (la RTCI) pour aborder la question du rôle des médias dans le processus électoral.Il rappelle que « l’élément fondamental est la confiance qui suppose une adhésion des gens, qui y adhère et en sont convaincus » et il rajoute que cela est « important pour consolider le tissu social ».
Tout en soulignant l’importance des médias dans la bonne tenue des élections, qui « n’ont pas encore de capacité d’analyse » et font preuve de peu d’esprit critique dont doit être doté un journaliste, tout en respectant la déontologie du métier. « Car avant la dictature il y’ avait une chape de plomb qui pesait sur les journalistes qui travaillaient sans réfléchir et étaient réduits à lire des dépêches. » précise-t-il.
Monsieur Chouikha explique que cela est commun à tous les pays qui ont connu une transition démocratique à l’instar de la Pologne.
Il pointe du doigt une situation alarmante car à l’heure actuelle le monde des médias en Tunisie n’a aucun cadre juridique.
Il rappelle qu’il existe bien un décret loi 115 et 116, mais qu’il faut des instances régulatrices et des textes qui les accompagnent, en soulignant « qu’il ne faut pas empêcher les journalistes de faire leur travail. »
Le décret loi 116 prévoit la mise en place d’une Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle garantissant la liberté de la communication audiovisuelle. Monsieur Chouikha explique qu’en période d’élections c’est l’AIKA qui va superviser les élections. L’AIKA est une unité faite de chercheurs qui passe leur temps à contrôler ce qui se passe dans les médias. Il précise que cette instance de contrôle n’a pas pour but premier de sanctionner.
Le décret loi 115 consacre la liberté de la presse.
Monsieur Larbi Chouikha développe la question:
L’AIKA est donc ce qu’on appelle une « unité monitorique » quantitative c’est-à-dire qu’elle compte tout ce qui passe dans les médias et elle a également un aspect qualitatif en contrôlant s’il y ‘a respect de la déontologie du métier journalistique avec, si transgression il y’a, un pouvoir disciplinaire, ce qui est légitime selon lui ( et il donne l’exemple du conseil supérieur de l’audiovisuel en France ).
Monsieur Chouikha conclut sur l’idée que l’argent peut pervertir les élections, si les divers acteurs ont recours à la corruption.
Alors comment y pallier ?
Il explique que c’est par la transparence, et qu’il faut un cadre juridique avec pour obligation dans le cadre des campagnes électorales de savoir quelles sont les sources de financement et l’usage fait de cet argent.