Plutôt croire au Monstre du Loch Ness que de croire au sursaut d’orgueil national des tunisiens.Les tunisiens qui ont été rarement acteurs de leur vie politique depuis la destruction de Carthage et pris dans les mailles du filet acéré de l’araignée musulmane ne vont pas résoudre le problème de la quadrature du cercle islamo-terroriste-néo-colonisateur en restant vautrés dans leur fauteuil, assoupis devant leur télévision, à pianoter sur leur clavier en se donnant les allures de cyber-révolutionnaires, à siroter leur tasse de café et à rêvasser au paradis et ses 72 vierges et le vin de datte qui coulerait à flot.
Il vaut mieux parier sur le retour du Messie que de croire au réveil des tunisiens. Un peuple qui s’en remet à une Centrale Syndicale pour le sortir du pétrin dans lequel il s’est fourré lui-même en dit long sur les aptitudes mentales et intellectuelles de ce peuple à s’assumer et à prendre en charge son destin humain et politique. Au regard de tous les facteurs inhibiteurs culturels, psychologiques et cultuels qui le minent et le rongent comme une cellule cancéreuse en phase de métastase, il est à douter que l’organisme tunisien puisse survivre à son état de liquéfication cellulaire.
Quant à sa Révolution, ce n’est qu’une imposture que les manipulateurs américains lui ont imputée histoire de flatter son ego fruste et narcissique. Lui qui adore se vautrer dans son fauteuil les yeux rivés sur la petite lucarne, connu pour être allergique à la lecture, passif et indolent, il préfère garder son énergie à s’enfumer son esprit à la chicha et répondre aux appels à la prière que de se faire violence pour impulser un nouvel élan à son pays. Après avoir été entraîneur et commentateur de football passant la semaine à faire et refaire le match, le voilà devenu analyste politique, sans savoir, ni connaissance, ni méthodologie, ni culture politique, ni formation, mais dans ces pays tout est est affaire d’usurpation et d’ego.
En attendant qu’ils sortent de leur bulle, Ennahdha pragmatique et réaliste se taille la part du diable et rend le problème encore plus insoluble. Avant, le pays était souverain, avait une armée, des frontières inviolables, une police certes corrompue mais une police quand même qui veillait sur la sécurité des citoyens, une administration plus ou moins efficiente, un système éducatif plus ou moins performant, une banque centrale qui faisait bonne figure, une réserve de change significative, un crédit international, une solvabilité sur les marchés financiers, pays attractif pour les investisseurs étrangers et les touristes. Avec Ennahdha et à cause du je-m’en-foutisme des tunisiens, le pays ressemble à une nouvelle Somalie, ce qui va de soi, puisque les Shebabs et Ennahdha ont le même marqueur idéologique et ne sont que les faux nez de la Qaïda, la force de frappe militaire chargée de préparer l’édification du 6éme Califat musulman. Pour y parvenir, il faut l’imposer par la puissance du feu et les américains seront les premiers à s’en réjouir à cause des retombées politiques et économiques escomptées. L’Empire américain a prospéré lui-même sur les cendres de ses citoyens, ce n’est pas le sang et les larmes des musulmans qui vont le rebuter. Quant aux terroristes, selon les préceptes de l’Islam, ils ne font que leur travail de bons musulmans et faire régner l’ordre d’Allah sur la terre musulmane. Par conséquent, ils ne sont pas des terroristes dans le sens essentialiste de l’islam, ils sont des combattants d’Allah, des djihadistes. La preuve, les tunisiens ont bien absous Ghanouchi de ses faits et méfaits destructeurs et meurtriers. Les tunisiens peuvent toujours continuer de rêver, la Tunisie sera tôt ou tard dissoute dans le bain nazi du Califat de la barbarie humaine. Il leur faut beaucoup de courage et d’intelligence pour résoudre ce casse-tête de la quadrature du cercle de leur inertie légendaire.