Les révolutions durent. Et ce sont toujours les peuples qui vaincront leurs ennemis. Je crois aussi que cela ne relève pas du hasard et encore moins de quelque déterminisme mais de la volonté de changement que ces peuples, doués de patience, portent en eux de par leur simple désir de vivre et leur vouloir de liberté et surtout de dignité.
A déterminisme, je préfère détermination.
Je crois aussi à ce que toute l’histoire des peuples et du monde nous apprend: Les ‘petits bourgeois – de fait ou d’ambition – sont des premiers à appeler à la révolte mais ils sont aussi les premiers à trahir les révolutions. ILs parlent comme ils ne font pas. Ils cèdent très souvent – par cumul de privations mal consommées – à l’opportunisme de premier degré; celui qui permet de les montrer ou, pire, de les porter sur scène publique.
Les Hommes naissent libres et il n’y a que les Etats qui oublient souvent, voire toujours, cette vérité. Ceux qui soutiennent les injustes ne l’oublient pas non plus mais c’est d’abord d’opportunisme qu’ils se nourrissent; ce qui restreint leur sens de la liberté et, pire, celui de la dignité.
La société moderne souffre ainsi de la prédominance ‘artificielle’ de la Réaction se soutenant et de l’indifférence naturelle des analphabètes et des démunis.
Ceux-ci n’ont, de force de fait, d’yeux qu’à leur quotidien accablant et à leur misère programmée. Il n’y a de pauvre qu’appauvri comme il n’y a de libre que le voulant.
Là où les peuples aspirent à leur liberté, à la justice et à la dignité humaine, les ‘élites – exception faite des Hommes convaincus du devoir de l’humanité – penchent pour la facilité. Se comparant aux plus brimés et aux plus pauvres, ils s’admettent en position juste meilleure pour s’ériger, faussement, en donneurs de leçons. Ils optent alors pour ce réalisme qui les confirme dans leur illusion ou pour cet utopisme qu’ils savent capable de satidsfaire leur besoin de compensation.
Les révolutions ont enfin cette capacité que n’a pas un homme seul ou une clique de parti opportunisie; celle de faire montre de toutes les dérives visibles à l’oeil nu: celle de l’Etat qui récupère, des partis qui mentent et des peuples qui n’attendent que le moment venu pour redire qu’ils n’ont d’oeil qui se ferme que tant la poule a des dents pour mordre dans le bois.
Ah, le bois, le bois de toute langue. Et d’abord celle des ennemis de la justice, de l’égalité des hommes et de la dignité de tout un chacun; celles-là mêmes que la Réaction écrase à tout souffle, tout simplement par bêtise inavouée.