Ce n’est pas Ennhahdha qui a gagné la première manche, c’est l’I.SI.E qui a trompé les électeurs tunisiens.Si cette instance fossoyeuse des espoirs démocratiques en Tunisie, dont la création et la mission sont juridiquement inepties et abscons, avaient réellement fait preuve de rigueur professionnelle, de respect de l’éthique démocratique, d’impartialité absolue, de maîtrise de son sujet, d’autorité sans faille, et surtout d’avoir rempli son devoir de police (je suis sûr qu’elle n’en connaît pas le sens),d’une véritable indépendance vis-à-vis de la secte au passé terroriste avéré et antipatriotique. En quoi cette instance surgie du néant est-elle indépendante ? Vis-à-vis du gouvernement de Béji Caïd Essebssi dont certains disent que c’est lui qui aurait favorisé le président de l’I.S.I.E. ? A supposer que ce soit le cas, en quoi cet homme est es qualité pour un poste aussi pointu ?
Qui dit indépendance, dit neutralité totale et absolue et ne pas avoir entretenu une quelconque relation de quelque sorte que ce soit passée et présente avec les partis en lice et leurs dirigeants ? Personne en Tunisie ne s’est donné la peine de vérifier s’il y avait un conflit d’intérêt entre les membres de cette instance fantoche et les Ghannouchi, Marzouki, Ben Jaâfar et tous les autres. Il ne s’agit pas de faire un procès d’intention à cette instance, mais de mettre en garde les tunisiens contre les éventuelles dérives qui pourraient se produire de nouveau si l’on garde cette instance dans sa formation actuelle. Un simple constat, il semble que dans certains bureaux de vote que le nombre de votants représenteraient jusqu’à 8 fois le nombre d’inscrits. Et beaucoup d’autres aberrations et anomalies, telle que l’absence de contrôle strict de l’origine des fonds conformément à la loi tunisienne sur le financement des partis politiques, qui devraient nous interpeller et nous inquiéter quant à la sincérité du scrutin.
La cause de l’échec de ce scrutin est avant tout organique liée à de nombreuses défaillances fonctionnelles et juridiques. Ce n’est pas qu’un problème d’amateurisme, on ne gère pas d’ailleurs un scrutin majeur et crucial pour le destin politique du comme une simple concours d’égo, le problème est de chercher et d’analyser les vraies causes de l’échec cuisant du scrutin du 23 octobre. Ennahdha a profité du système que l’I.S.I.E. a fait fonctionner avec beaucoup de maladresses, d’atermoiements, d’inexpérience, de laxisme, de mansuétude et bien d’autres raisons dont la principale qui en dit long sur les dérives juridiques de cette instance: la confusion coupable entre la carte nationale d’identité et la carte d’électeurs. Un tel manquement au droit électoral aurait dû faire l’objet d’un recours pour annulation dudit scrutin devant le tribunal administratif tunisien. Ce qui vous identifie ne vous qualifie pas. Nombreux sont les électeurs tunisiens qui ont dû voter sans qu’ils jouissent de leurs droits civiques de même que certains candidats d’Ennahdha qui ne sont ni électeurs, ni éligibles et que par la grâce de l’I.S.I.E. ils le sont devenus. La violation de cette règle fondamentale se suffit à elle-même pour illustrer les vraies causes du scrutin. Ennahdha n’a pas gagné, ce sont les électeurs tunisiens qui se sont déplacés pour moitié dans les bureaux de vote qui ont été abusés et dont la moitié de leurs voix se sont paradoxalement perdues dans les méandres de la cuisine électorale au goût amer et nauséabond que l’I.S.I.E. a servi aux électeurs tunisiens.