On fait « le pauvre » pour susciter la pitié des gens ; Une nouvelle technique pour gagner de l’argent, changer sa vie, trouver un abri et pour d’autres finalités. Le jeu est d’une simplicité absolue: On prétend être nécessiteux, parfois on l’est vraiment, et on attend jusqu’à ce qu’on soit capté par les caméras. On raconte par la suite sa souffrance, ses difficultés, on expose sa situation et surtout on se fait pour des victimes de la société, des circonstances douloureuses voire de la méchanceté de quelques-uns qui sont à savoir souvent -si ce n’est pas toujours-des proches.
En le pratiquant, on perd du temps, on gagne de l’argent. Il parait donc à l’évidence que ce rapport temps/argent est le principe même de tout travail. Par conséquent il s’agit d’un métier. Pour l’exercer, exceller dans ce domaine sept étapes à suivre:
1. Le local: Choisir le lieu: un endroit public (au bord d’une route centrale, près d’un espace vert) ou religieux: à côté d’une mosquée.
2. Le décor: Bien équiper l’espace occupé. Un matelas trouillé à laquelle on ajoute un accessoire suivant la saison (un vieux drap pour l’hiver et une couette pour l’été) feront l’affaire. Soucieux d’accentuer sa souffrance, cherchez une poubelle, fouillez dedans pour récupérer des petits morceaux de pains poussiéreux-Et c’est à vrai dire l’étape la plus dure-, mettez-les enfin dans un sac plastique transparent et présentez-les comme échantillon de votre nourriture. En dehors de ses éléments basiques, vous avez le libre choix pour organiser votre habitat.
3. L’habillement: Soyez le plus misérable possible. Pour se faire, il faut bien choisir son costume: une veste déchirée un peu partout sous laquelle on met une chemise mal boutonnée de préférence de couleur blanche ou pastelle. Et ce dans le dessein de marquer une saleté frappante qui n’échappent point aux passagers. Choisissez n’importe quel bas et pour être parfaitement dans le thème il est exigé d’être déchaussé.
4. Le scénario: peu importe l’histoire (une petite astuce: racontez les faits d’un film ou les évènements d’un feuilleton). Les propos doivent être courts et dotés d’un ton tragique.
5. L’effet sonore: en racontant vos problèmes, toussez et rappelez vos maladies multiples pleurez voire même criez.
6. Un petit accessoire pour ceux qui aiment les voyages et se déplacent d’une région à une autre: le bébé. Oui ! Voir un petit enfant dans une telle situation est très touchant.
7. Ultime étape: installez-vous tranquillement et attendez les caméras d’Hannibal Tv ou d’Attounisia. Vous ferez certainement l’objet d’un épisode de « fil samim » « 3andi man9ollék », « elmousama7 kérim » ou d’un reportage. Après médiatiser votre cas vous serez la vedette, la star de la télé.
Essayez c’est fabuleux !
Nb: Je respecte tous ceux qui souffrent pour survivre. On se trouve souvent face à un tas de difficultés mais il y a toujours un moyen pour s’en sortir. Jouer la victime n’est certainement pas la solution. On est tous responsables de ce que l’on fait.