Confirmant la continuité du régime policier et totalitaire tiers-mondiste dans lequel sombre la Tunisie depuis plus d’un demi-siècle, au nom du fallacieux réformisme et de l’illusoire identité arabo-musulmane, le ministère de l’intérieur passe officiellement aux commandes du dernier gouvernement avant l’instauration définitive du califat islamique.En effet, grâce à l’islam d’état, la Tunisie ne cesse de régresser en matière de développement humain, social, économique et scientifique depuis l’adoption de l’article premier de sa constitution postcoloniale datée de 1959, où toute sa classe politique et intellectuelle ont décidé par consentement mutuel de s’offrir les ressources de ses terres et de tout ce qui suscite un intérêt vendable au dessus et en dessous d’elles. Vendre plus pour gagner plus, dirait un certain francophile d’origine « corporatiste ».
Un complot que le tunisien appauvri n’a pas encore réussi à dévoiler ses tenants et ses aboutissants. Bien au contraire, après chaque cycle d’escroquerie de haut vol, on le voit réclamer plus d’islam d’état pour se retrouver aussitôt dans un autre cycle d’indigence, perfectionné davantage quant aux outils et stratégies de son assujettissement.
Même ZABA, l’ennemi présumé des islamistes, a précipitamment fait appel à son arsenal de lois islamiques à sa première crise socio-économique importante qui commençait à se sentir dès 2004. Suite à laquelle les « Trabelsi » ont doublé leur cadence de dépouillement des caisses de l’état, du capital privé et des richesses du pays.
Le poison de l’islam d’état, dans sa version fataliste, où la volonté du gouvernant, qu’il soit député, ministre ou calife se mêle avec celle de Dieu, comme l’a habilement rappelé une certaine Meherezia Laabidi lors du festival de la légitimité à l’avenue Bourguiba, a désormais transmis ses effets paralysant à travers des générations entières, déformant les sens de leurs noms et dépouillant les valeurs de leurs universalités.
Ainsi, le tunisien hypnotisé par son système de croyance, communiquera avec son espace-temps sans réellement y appartenir.
Ce déphasage civilisationnel accentuera dramatiquement la dépersonnalisation du tunisien, l’empêchant de se mettre au centre de l’univers et d’œuvrer pour son propre épanouissement au lieu de celui qui s’autoproclame représentant de ses croyances et garant de ses traditions, synonymes d’ailleurs de momification face aux évolutions mondiales.
A la fin, le système se voit mieux gardé et recyclé par cette invention ingénieusement cancéreuse qu’est l’islam d’état, se proposant comme seul remède possible à toute forme de crise.
Les doses se suivent et s’héritent, se prolongent et s’approfondissent. Les politiques et les intellectuels s’en sont bien servis et continuent tranquillement à le faire, avec ou sans barbes, voilées ou non voilées.
La vraie révolution contre ce système est donc celle qui se prononcera directement et clairement contre l’islam d’état, ce qui signifierait la dissolution de toute institution fondée sur cette supercherie avant de la rebâtir sur un socle purement laïc, à commencer bien évidemment par l’ANC et ses dérivés.
Autrement, Tunis passera de l’âge de la pierre polie à l’âge de la pierre taillée sans même pouvoir troquer « pierre contre nourriture » selon la bonne formule de la sainte trinité: ONU-FMI-BM.