La marginalisation de l’université n’a cessé d’augmenter crescendo. Une université délaissée et manipulée par une volonté politique.Une université à la dérive dominée et commandée par des réformettes décidées sans aucune concertation avec le corps enseignants et les experts. Des réformes qui se décident à la va vite et à coup de tête sans études préalables, sans évaluations et sans débats participatifs. Des lois accablantes pour la recherche scientifique qui anéantissent tout développement et ce malgré la volonté de la plupart de nos enseignants et chercheurs.
Devant cette situation confuse une seule réalité, à goût amer, est concrète: l’Université tunisienne est en crise à la fois véridique et profonde. Plusieurs constatations attestent de ce désarroi calamiteux accablant cette institution.
Le corps enseignant est régi par un statut et des pratiques dont la devise et le mot d’ordre est ‘diviser pour régner’, un statut synonyme de blocage de carrière, il place toujours l’enseignant universitaire à la merci du Système et du bon vouloir des politiques. La plupart des universitaires abandonnent en cours de route, les rescapés continuent à subir les abus du Système mais restent confiant et convaincus de leur noble cause à savoir: transmission des connaissances et préparation des jeunes étudiants et chercheurs à assurer la relève et à promouvoir le savoir; mission qui ne peut être quantifiée par de l’argent mais qui contribue à la richesse et au progrès de notre pays. Faut-il rappeler que la plupart des pays développés ont misé sur l’enseignement et la recherche scientifique véritables garants pour une indépendance économique, technologique, énergétique…
Désormais il est temps de tirer la sonnette d’alarme, l’université tunisienne est de plus en plus vidée de ses compétences. Ne s’apercevant d’aucune lueur d’un véritable changement, certains universitaires ont décidé de quitter le navire et ont opté soit pour l’immigration soit pour un changement d’emploi en rejoignant le secteur industriel plus rémunérateur et plus valorisant. Le salut de notre université et la valorisation de l’université publique doit passer par une valorisation de l’universitaire. Les conséquences d’une université publique vidée de ses compétences seront désastreuses et auront des répercussions négatives surtout sur les plus démunis de nos concitoyens.
La lueur d’espoir de sauver notre chère université renaît de ses cendres le 14 Janvier 2011, notre université doit relever les défis pour se maintenir dans la compétition mondiale et nourrir notre économie de ses recherches. Mais espoir aussitôt apparu aussitôt disparu car le Système continu à fonctionner avec ses mêmes lobbies qui empêchent continuellement l’université à aller de l’avant.
Le syndicat des enseignants universitaires chercheurs tunisiens IJABA appelle tous les universitaires à participer massivement à la grève ouverte à partir du 5 novembre 2012 ; la couverture syndicale étant offerte alors soyons unis pour le bien des générations futures. Appelons à voix unique Stop à la marginalisation de l’universitaire, Stop aux atteintes perpétuelles à l’université tunisienne et Stop à la politique d’abrègement du savoir !
Dhaouadi Zoubeida
Membre du bureau exécutif du syndicat IJABA