Contrairement aux pays de la théocratie musulmane où aucune liberté n’est accordée aux hommes assimilés à des fidèles avec des droits restreints, voire quasiment absents, les Etats-Unis dès le lendemain de leur Révolution furent le premier pays au monde à conférer à la liberté ses lettres de noblesse.En tant que pionniers des libertés publiques et politiques, ils ne tolèrent aucun manquement à des valeurs inaliénables qui font leur fierté et leur orgueil national. En effet, la liberté de religion, la liberté de la presse,
la liberté de s’assembler pacifiquement ainsi que la liberté d’expression sont inscrites en lettres d’or dans le premier amendement de la Constitution américaine, connu sous le nom de la Déclaration des Droits (Bill of Rights) adopté le 15 décembre 1791. Cet amendement toujours en vigueur aux E.U. est la pierre angulaire de la démocratie américaine. Il constitue le seul garant des libertés publiques aux E.U., ne tolérant aucune atteinte ou entorse aux libertés fondamentales dont jouissent les citoyens américains pour quelque motif que ce soit. Ainsi ni le Congrès fédéral américain, seul pouvoir législatif aux E.U. à légiférer, ni le pouvoir judiciaire, ni le pouvoir exécutif qui n’ont de surcroît aucun pouvoir à interférer dans le champ législatif en vertu de la règle de séparation absolue des pouvoirs, ne bénéficient d’aucune prérogative pour modifier, restreindre et limiter le champ d’application au motif de la raison d’Etat ou des intérêts supérieurs des E.U. En d’autres termes et à titre d’exemple, il n’existe aucun organe officiel de censure aux E.U. susceptible d’interdire la liberté d’expression dont la liberté de création est une composante essentielle au motif qu’elle serait attentatoire à la liberté de religion. En fixant à chaque citoyen le cadre légal de l’exercice de ses libertés dans toutes leurs formes, le législateur américain a fait en sorte à ce que les libertés soient égales entre elles, et par conséquent, il ne doit pas y avoir une hiérarchie entre elles du fait de leurs essences ou leur caractère. Les libertés aux E.U. ne sont pas concurrentielles et en opposition les unes avec les autres et encore moins ne s’annulent entre elles, elles se complètent pour former le paysage des libertés publiques et politiques dont jouit le citoyen américain. Elles sont le socle de la démocratie américaine, dotées d’un statut juridique commun. C’est pourquoi, nul ne peut invoquer sa propre liberté pour réclamer la dissolution ou la condamnation de la liberté de l’autre. Dans un système juridique libéral, non seulement tous les citoyens sont égaux en droits mais surtout, ils le sont dans l’exercice de la mise en œuvre de leurs droits et le contenu qui s’y rattache. Au regard du modèle constitutionnel américain dans son premier amendement, il n’y a pas pire gageure politique et juridique que d’imputer au Gouvernement américain une quelconque responsabilité, ou manipulation, dans la réalisation et la diffusion de la vidéo anti-Islam qui relève du simple champ de la liberté d’expression quand bien même elle présenterait un caractère outrageant et diffamatoire pour la foi musulmane qui revient au pouvoir judiciaire d’en définir sa portée pénale. Toutes ces attaques scélérates et criminelles contre les locaux des Ambassades américaines en Tunisie comme ailleurs sont bien la preuve irréfragable de l’absence de l’état de droit dans les pays que l’Etat fédéral américain vient d’inscrire à juste titre sur sa liste noire des Etats infréquentables dont en premier chef la Tunisie. Nonobstant le fait que les actes de pillage, et des objets volés qui sont autant de butins de guerre dont se rendus coupables les assaillants islamistes, rappellent étrangement la pure tradition des razzias au temps du Prophète et de ses affidés, lesquels lui vouent un culte immodéré.
Ils sont aussi symptomatiques de leur avidité pathologique, de leur background délictuel que de l’état de cécité mentale et intellectuelle de leurs auteurs et de leurs commanditaires. Leur forfaiture du 14 septembre dont la vidéo n’est qu’un prétexte fallacieux, un faux-alibi, car le motif est ailleurs. En effet, il s’agit surtout de faire écho à l’appel de leur cerveau le n°1 de Al-Qaïda Al Zawahiri qui n’a pas eu de cesse à les haranguer depuis la date de commémoration des attentats du 11 septembre 2001 pour venger la mort de son n° 2 le libyen Abou Yahia al Libi abattu par un drone américain. Ce débordement de violences et d’actes de barbarie inconnus sur le sol tunisien jusqu’alors, en dit long sur l’état de déliquescence politique, juridique et sécuritaire de la Tunisie. Mais le plus inquiétant, est que le pays est devenu aujourd’hui un nouveau sanctuaire de Al-Qaïda dont Ennahdha est une officine locale. Plus aucun doute n’est permis quant à l’identité des vrais maîtres du pays dont Ennahdha est une simple exécutante, facilitatrice de troubles et de sédition dont Al-Qaïda est incontestablement la première bénéficiaire. Comme au Yémen, en Somalie et notamment en Afghanistan, cette dernière a l’art de prospérer sur le terreau de l’anarchie, de l’insécurité, du désordre, de la division, de la terreur et du chaos. Plus le climat général d’un pays est rendu délétère et exsangue, plus cette organisation des escadrons de la mort a des chances de s’enraciner et de se fondre dans le paysage local. En résumé, en prenant l’Ambassade américaine pour cible, les agents locaux de Al-Qaïda ont permis de lever le voile sur la collusion entre Ennahdha et Al-Qaïda et, sans le savoir, les électeurs tunisiens qui avaient voté en ce jour-là du 23 octobre 2011 de triste mémoire ne savaient pas qu’ils ne faisaient qu’apporter leurs voix à Al-Qaïda pour en faire la vraie maîtresse du pays. La défaillance du Ministère de l’intérieur et son manque d’anticipation ne sont pas seulement symptomatiques de son incurie et de son incompétence, mais surtout ils ne laissent plus subsister aucun doute quant à la complicité évidente du Ministre de l’intérieur dans les actes velléitaires et bellicistes à l’égard des E.U. Il est étonnant qui ni cet homme ni son Premier Ministre de tutelle ni le Ministre des Affaires Etrangères qui ont brillé par leur laxisme et leur complaisance criminelle n’aient pensé un seul instant à présenter leur démission pour avoir failli à leurs obligations sécuritaires et de protection des locaux diplomatiques. Ils semblent oublier que la violation des locaux est considérée comme un acte hostile voire de guerre aux termes de la Convention de Vienne. Comme ils semblent ignorer que c’est au peuple tunisien d’assumer le coût des réparations des dégâts occasionnés par leurs hommes de main. Il est inutile de leur rappeler la liste de l’ensemble des répercussions auxquelles s’exposent désormais la Tunisie: droit pénal international, coûts financiers, économiques et commerciaux, perte de recette touristique, en terme d’image. Le gouvernement tunisien de transition faute d’avoir redonné le sourire aux tunisiens et leur faire redorer leur blason d’avant la Révolution, a plongé le pays dans les limbes de l’histoire. En couvrant le pays de honte et d’ignominie, il a changé le statut du pays de la douceur de vivre et du respect de la souveraineté des pays tiers et des lois internationales en pays hors-la-loi, celui des lois de la jungle et de l’Etat-terroriste.