Angelo est mort et son meurtrier est en prison. C’est faire un raccourci trop rapide et indécent. Angelo mort et les autorités tunisiennes de transition se réjouissent de l’arrestation de son meurtrier.Le besoin de comprendre et d’analyser les dessous de ce meurtre va au-delà d’une simple déclaration de façade. Les faits c’est une chose mais le climat délétère que connaît la Tunisie en est une autre. Les dissocier revient à nier l’existence même des faits. La dégradation du climat sécuritaire en Tunisie est un secret de polichinelle comme la montée du racisme, du sexisme, de la misogynie, de l’antisémitisme et de l’homophobie. Ce crime recèle en tous les germes de la crise aiguë que traverse le pays depuis le coup d’État institutionnel du 23 octobre 2011. En confisquant tous les pouvoirs, Ennahdha aidée par le C.P.R. et Ettakatol est en train de répandre les semis de la haine sur le sol tunisien devenu de plus en plus infertile au bien vivre ensemble légendaire des tunisiens et de leur tolérance pour les homosexuels tel le chanteur homosexuel affiché Ali Riahi vénéré et adulé par tout un peuple dans les années 50 et 60. Mais sans pour autant dire que les tunisiens étaient tous homophiles. Le meurtre d’Angelo apporte un éclairage sur la place des homosexuels dans la nouvelle Tunisie plutôt la nouvelle suzeraineté wahhabite de Tunisie.
La question est moins de chercher l’existence d’un lien direct entre le crime lui-même et les motifs dudit crime. Exécuter un homme avec une telle folie meurtrière et dans l’indifférence obséquieuse de ses voisins ne doit pas manquer de nous inquiéter tous sur le virage dangereux que négocie actuellement la Tunisie, qui semble emprunter la voie de la barbarie plutôt que celle de la civilisation. Qu’il y ait ou pas un lien direct entre les motivations du tueur et le caractère homophobe du crime, cela pas être selon un adage tunisien le tamis qui voile le soleil. Le fait même de ne pas voir dans ce meurtre un crime homophobe revient à nier le crime lui-même compte-tenu du fléau homophobe qui ravage le pays. Occulter la portée homophobe du crime c’est dédouaner Ennahdha de toute responsabilité morale et factuelle dans tous les actes les violences criminelles qui frappent le pays depuis de nombreux mois. C’est pourquoi, il est indécent dissocier ce crime de cette atmosphère nauséabonde dans laquelle a plongé Ennahdha le pays. Incapable de gouverner le pays Ennahdha exacerbe les passions, attisant la haine et mène une politique d’intolérance et de stigmatisation des homosexuels, les femmes, les juifs, les démocrates, les tunisiens adeptes du bien vivre ensemble.
Ce crime quel que soit son caractère est aussi le crime de l’indifférence des voisins musulmans comme cela peut arriver partout dans le monde quand la victime est différente de soi. Quel être humain digne de ce nom peut se garder de dénoncer le comportement lâche et ignoble de ces voisins qui sont aussi pères, mères, cousins, amis d’homosexuels ? Doit-on se garder d’exprimer notre dégoût face à l’attitude obséquieuse de ces enfants, dont certains d’entre eux seront à n’en pas douter des futurs gays, qui trépignaient de joie à la vue de la sortie du corps d’Angelo de chez lui ? Le moquant à l’envi et l’abreuvant d’injures homophobes comme s’il pouvait les entendre. Évidemment qu’aux yeux des bonnes âmes tunisiennes ils sont innocents et inconscients de la gravité de leurs paroles. Une drôle de conception de l’innocence toutefois. Cependant, ils sont sans rappeler ces enfants libyens que leurs pères indignes les ont amenés pour leur montrer le cadavre de Kadhafi enveloppé dans un linceul de mouches et de moucherons. En les laissant jouir de la vue du spectacle du corps sans vie d’Angelo, leurs parents sont aussi coupables que le meurtrier d’Angelo. Le cadavre d’un homme n’a pas à être exhibé à la vue des enfants. Il est impossible que l’on fasse abstraction de tout cela et de réduire ce crime ignoble et barbare à sa seule dimension factuelle. Comme on peut se demander si Angelo était musulman, est-ce que ces voisins seraient venus à son secours ? Se poser une telle question c’est y répondre.
A croire que ses voisins musulmans auraient compati s’il était leur coreligionnaire. En quoi sont-ils musulmans quand on connaît réellement la Sirate du Prophète et sa grande sollicitude pour son voisin juif. Quoiqu’il en soit, ils se rendus coupables de crime pour non-assistance de personne en danger, à moins que ce type de forfait n’existe pas dans le droit pénal tunisien. Beaucoup de questions resteront sans doute sans réponses. Pourquoi toute hostilité dogmatique à l’égard de l’homosexualité en Tunisie depuis la colonisation du pays par l’organisation sectaire d’Ennahdha ? Pourquoi ce qui était plus ou moins toléré, ne l’est plus aujourd’hui avec la wahhabisation des esprits ? Pourquoi cette diabolisation de l’autre sur le seul critère sexuel comme si l’on avait peur de découvrir sa propre identité à travers la sienne ? On tue toujours ce qui est trop proche de soi dans les sociétés soi-disant puritaines où règnent pourtant l’inceste et la pédophilie à l’instar de l’Arabie Saoudite ? Ennahdha la chaste à l’hymen recousue est un ramassis de pédophiles à l’image de R. Ghannouchi et son lieutenant Ali Laaraiedh secouru par classer tout simplement la mort d’un homme d’être le reflet de leur identité sexuelle refoulée. La posture islamiste consiste à dire et à faire tout le contraire de ce qu’on est. Les islamistes se drapent dans la vertu pour masquer leur propre nature homosexuelle, et pire encore pédophile. Comme il est fréquent d’entendre les partenaires tunisiens des homosexuels afficher ouvertement leur rejet de leur propre homosexualité en considérant leurs actes comme une simple manifestation de leur virilité masculine. Le paradoxe chez eux, je couche avec les homos mais je ne suis pas moi-même homo. Ce crime à défaut d’être directement imputable à Ennahdha, il révèle l’aversion que les islamistes et non seulement pour les homosexuels. Il suffit d’entendre les réactions de certains qui se veulent modernistes pour mesurer combien la frontière est mince entre les pseudos modernistes et les islamistes en Tunisie face à la question de l’homosexualité. Toujours cette peur phobique de se regarder dans son miroir. Toujours ce déni de soi et de sa propre histoire jalonnée de faits et actes de pédophilie, un véritable fléau chez les arabes depuis la nuit des temps. Al ghulam. La pédophile qui est crime n’est pas perçue comme telle alors que l’homosexualité qui ne l’est pas est assimilée à un crime et un sacrilège. De toutes les façons, les populations arabisées ne sont pas à une tartuferie près. Hypocrites et bigots, ils se voilent la face et se murent dans leurs certitudes pour ne pas se cacher d’eux-mêmes. Capables de tuer leurs semblables qui vivent au grand jour leurs libertés humaines. Ce crime odieux est l’illustration de leur ethnocentrisme érigé en dogme. Et si c’était justement cet ethnocentrisme qui serait le motif du meurtre d’Angelo. C’est le mépris de ce qui est différent de soi, l’indifférence coupable, l’obscurantisme, l’endoctrinement religieux, les appels au meurtre encouragés et initiés par Ennahdha, sont autant de motifs que celui qui a guidé les mains du meurtrier à l’origine de cette mise à mort d’un innocent. En conclusion, Ennahdha qui rêve tant de la renaissance du Califat sait-elle que le plus grand Calife musulman de l’histoire avait pour amant le plus grand poète arabe de tous les temps Abou Nawas ? L’homosexualité ce n’est pas l’autre c’est soi. Mais comme le déni psychotique est une vertu dogmatique, Ennahdha est comme ce chameau qui ne veut pas regarder sa bosse de peur de se couper la tête.