J’ai applaudi le départ de zaba tout comme bon tunisien. Je suis sortie chaque jour hurler ma colère dans la rue. J’ai dégainé d’un coup mes déceptions et mes années perdues.J’ai fait toutes les kasba et toutes les autres manif comme pour me rattraper et je m’en suis même félicitée.
Je me suis faite rabrouée comme une gamine pour mes emportements et mes excès.
Je me suis ballotée de droite à gauche et entre les rangs.
Je me suis affranchie de mes peurs et jonglé avec le temps.
Je me suis gardée de pactiser ni de m’endoctriner.
Je me suis ré-ouverte comme un nouveau-né à l’amour sans signe ni parti.
Je suis tenue à déambuler libre et indépendante.
Je ne veux plus être instrumentée dans ma vie par des comiques et des inconnus.
Je ne veux plus vivre fadement dans l’indifférence.
Je ne veux plus d’un retour dans un bain de foules aveugle, sourd et muet.
Je ne veux plus d’une mort en léger différé.
Je ne veux plus supporter de me tenir en apnée.
Je ne veux plus de cage pour mes idées.
Je veux être à la hauteur de mes rêves.
Les passions sont faites pour vivre et non pour être immolées.