J’ai comme le révolution bluesJe démêle devant l’actualité mes incompréhensions
Une marée remonte insolente avec beaucoup de déceptions
Certains s’appliquent à dévorer le monde, d’autres à le regarder
Les geôles de l’esprit reprennent de l’élan
Les jeux de cirque reviennent audacieusement
La bêtise dégrafe son ceinturon, la répression également
Les arènes sont ouvertes, les pugilats reprennent indécents
Crêpages de chignons, faux bonds et guerres mesquines
De beaux candidats en costards –cravates étincelants
Posent en donneurs de leçon drapés dans d’affreuses toges et de fausses modesties
De faux sourires ou implants nous vendent mal leurs idées
Plus d’arabesque ni de grandes symphonie
Dignité en sautoir, démocratie en captivité
De petits sentiments sur de petits adjectifs sans lyrisme ni grande surprise
Un désert depuis quelques temps
De longs discours avec d’effroyables sommets
Une pente abrupte sur des pas hésitants
Des terreurs diurnes sur des chutes houleuses
Ne plus être le jouet de personne
Ne plus être une doublure de soi même
Ne plus se consumer vainement
Ne plus se vendre lâchement
Pouvoir se regarder autrement
Marcher dans sa vie sans honte ni ombrage
Pouvoir parler de déblaiement et de reconstruction
Ne plus penser à la possible contre révolution
Buter contre les infinis de mes prisons
Reprendre la rue, hurler ma peur et mon non renoncement
Car il n’y a de pire solitude que celle de rester figé en un terrible tête à tête avec soi même, spectateur de sa propre destinée.