Printemps Va vite dévorer au clair les herbes encore anciennes.On labourait trop mal ces vieux champs d’hier
On s’épargnait la peine
et l’on s’en foutait comme du nettoyage des pierres.
Vieux printemps d’aujourd’hui
Fameux printemps d’hier.
Pas loin de ma fenêtre
Au creux assez pervers des néants trop abrégés de l’Etre
Une plante neuve s’offrait la joie des découvertes:
‘Ils sont gris, je suis verte.’
ET de plus loin encore
Là au fin fond du champ clos d’une certaine allure
Un figuier patient pensait à sa mesure:
‘Comme à tout Homme
A tout arbre usure
L’essentiel n’est-il pas encore
que les meilleurs durent?’
De joie d’enfance
D’esprit d’éveil, de reflet d’alerte
La plante verte
S’offrait encore à ses premières hantises:
‘Du gris, du vert, des gourmandises
Des choses certaines
Des couleurs de brise…’
Et emportée par sa jeunesse:
‘Ceux qui meurent, ceux qui naissent
Ceux s’y mettant et ceux qui cessent…’
Et elle chantait ses idées tranquilles.
De loin,
le figuier…
Sentait la voix, la tige fragile
Et à son tour
S’enlisait dans des sagesses:
‘Printemps d’hier
Le champ est autre
Ces jeunes d’aujourd’hui
Printemps ou pas
ne sont plus des vôtres.’
Et comme par hasard
Il résonnait encore en haut lieu de haie
En terre bien haute
Un bruit de bottes!
La plante
Elle
S’en souciait trop peu
Avertie verte
Sans gants de soie et sans l’alerte
Que le monde lui appartient déjà.
La révolution est là.
Le figuier…
Se ratrrapant par d’autres feuilles qui tombent
Attend sa colombe
Et la fenêtre…
défiait les revers de son bois
‘Chantez, fenêtres, la plante est là…’
Et tout le ciel qui se meut
comme tout toît d’intermittences.
Printemps d’hier
Finie l’abondance
des réticences!
La plante est là
La plante est là.