Le spectacle politico-médiatique continue. Mais encore une fois, circulez, il n’y a rien à voir. Juste des choses et d’autres. Bref, du passe, passe mais passe, temps. La Tunisie a ses chaînes et ce n’est pas une métaphore. Elle a ses ‘cordons’ et ce n’est pas que de l’ombilical.La Turquie, pour ceux qui souffrent d’associations d’idées, avait déjà son Nour, son Ali, son Mouhannad et son Asmar. La Tunisie, tous ses bruns de peau ou de tête et ses blonds de coeur. L’écran pleurait à gogo. Il cuisait dans ses scènes; à commencer bien vu ou entendu, par la scène politique.
Dans moins de cinq jours, c’est le 7. Et quel sept, comme dirait un bon Cheikh égyptien? Le 7 novem. Novem quoi? Novembre.
Il y eut entre-temps, Décembre, Janvier, quelques mois encore et, mon Dieu, Octobre. Le fameux post-scriptum de feu Mohamed Bouazizi. A Sidi Bou- une ambiguité géopolitique désormais enlevée – on riait assis. A Sidi Bou, à l’autre boût du monde (tunisien) on pleurait debout. De Londres, on apprenait par satellite que La Tunisie pouvait comme de toujours avoir un père ‘protecteur’, gentil, feqih, Djebba-kabbous-Képi, Coco, c’est qui? Et toutes sortes d’onomaetopées circonstancielles. J’allais écire Sir-constant-Ciel mais je m’interdisis de nourrir le spectacle hachi-mi-chiite.
Et puis, il y en a d’autres. Je lisais ce soir un texte qui évoquait un Najiboullah. Ce doit être un politicien nouvelle non-cru(e). A défaut de je ne sais quelle matière à ne plus penser, je m’enlisais dans l’image (pourtant assez car-ashmatique) de voir l’inventeur de cette autre forme de néologisme nominal ajouter Ghaleb à Najouboullah. Cela n’aurait cependant rien ajouté au Progrès, me dis-je, et peut-être encore moins à la fibre démocratique.
J’avais eu de ces jours et nuits où je me disais que cette révolution est terriblement nominale: d’un Chebbi l’autre, d’un Hammami l’autre et d’un Ghannouch l’autre. Poètes, avocats, ministres, chefs, vice-chef ou chef-vice, éternel et provisoire; bref tout un chacun de ces noms y trouvait son compte. Et il me revenait chaque fois cette chanson d’un autre Cheikh mais tunisien qui racontait du vent, les jours et la Berrima. Je me disais un peu, mais plutôt somnolant: Tiens, à chaque temps tunisien son Efritte. Mais bref, Najiboullah 007 me collait à la joie de vivre; ce manuel scolaire que de certtains doivent toujours avoir en arrière-plan. Dans la foulée, il me revint aussi, et comment, les larmes de Ghannouchi Ier. Je me demandais toujours ce qu’il fera de son sept novembre. Du méchoui, sans doute et un bain de ‘foul’. Le temps devait passer si vite – un peu à l’inverse du temps tout chronique de la TV- que je ne sais même plus si c’était le 56 ou le 57. L’histoire tunisienne se répétait tellement qu’il suffisait d’ajouter un 19 avant l’un ou l’autre pour ne plus savoir si l’on faisait dans le mouvement national ou le movie constitutionnel; bref dans l’articulation ou dans l’article.
Et c’est toujours ce même 7, novem quoi?, qui creuse dans les curiosités. Alors, me disais-je, et si l’on parlait chiffres. 21= 3 fois 7; bref 3Xrien pour Sidi Bou. 21-21= 2 fois trois fois rien. Pour Sidi Bou. Non, pas la chaîne, car ce serait, dans l’ordre, juste comme un Président déchu. Tout juste sans la moindre multiplication: 21= 2 en 1. Déchu, c’est la lessive.C’est presque de la politique tunisienne, la graphie! Vous commencez à gauche, vous avez le président, un vrai 2 en 1. Vous lisez à l’arabe, la présidente: 1 pour 2., bref comme si Deux plus un font la UNE, ou, pour le dire autrement, la régente ou que 2 n’est plus puisqu’il n’y avait déjà que 2 en un ou une pour les deux.
Pire 26-26, c’est plus compliqué. C’est tout bonnement à l’image du fameux bombardier anglais, la B52. La charge, la longétivité et surtout ça rase (ou écrase) large. Disons ça ratisse. Je trouvais tous les chiffres tunisiens des derniers temps; voire des 6 dernières décennies, à base de 7. Parfois juste avec l’impression du 6. Sauf 26, et à plus forte raison, 26 deux fois. Je me demandais si le président et la présidente n’avaient de l’union que ce trait qu’ils mettaient entre mon 21 et ton 21, mon 26 et ton 26. La confiance, pour ces deux intellectuels-nés devait règner jusqu’à l’écrit(en arabe le
Mektoub). Le peuple partageait à Facebook. Le couple à Carthage!
Mais alors, la paire, la chaise, des bienfaiteurs nationaux, se disputaient déjà le 13.(jour court du discours),juste avant le 14 (cours toujours). 26 par deux, ou par avion, c’est bien 13. Nos amis les français diront que c’est un chiffre porte-malheur. Sauf que Marie n’était déjà plus là. Pire, avec tous les Vendredi qui suivirent et continuent. Mais alors, que faire donc de ce 26, tout divisible par 2. Juste un 13. Et comme c’est 2X26 (26-26),il va bien falloir sortir tous les 7 – comme clamait le public- et au maximum possible;, soit dans 52, 7X7 pour n’avoir enfin que 3; donc 2+1; ce qui, sans la multiplication et dans le même ordre ZABA, nous ramène à 21. Le tour est joué ou Game over, comme dirait un tunisien de souche. (Tiens, toujours cet avion que tu chasses par la porte et qui revient par la fais-naître). Mon Dieu, pas même un biscuit pour nourrir Mohamed! Pas même un petit (one man) show-co-las!
Non, mais que fera-t-il de son 7 novembre, ce peuple? En principe, c’est le jour du vrai méchoui. Zaba et Zabette (excusez l’emprunt) l’ont dejà dans le 14; ce qui n’est finalement qu’un 7-7; avec toujours le même trait de désunion. Ils vont joliment de pair, de père en fils., dit-on, le Zaba et la Zabette! Pauvre Mohamed. et je ne dirai pas lequel, tellement ce pays en compte. Je ne dirai même pas si c’est le fils de Leila ou le Président d’une Laila. Après tout, Laila en arabe, c’est bien une nuit. J’étouffais mon rire à cette pensée que des mille et une nuits, les tunisiens ont certainement eu la dernière. La littérature d’après 14 inventera une autre oeuvre et un nouveau titre: Une et mille nuits. En arabe tunisien, cela devait se traduire par Laila et ses frères et soeurs. Ali Zaba et les 40 voleurs n’est au bout du compte qu’une approche minimaliste Mais va pour le chiffre 1040 et une nuits. Pauvre Chahriar, la nuit du 13, ils ne se parlaient déjà plus. Le 14 la nuit, ils ne parlaient plus. Pas en Tunisie en tout cas. Cela faisait même encore plus mouche que le bateau, l’avion qui; tournant en rond, se décida enfin à faire la Omra. Il ne devait manquer qu’un joint à ce janvier si volant. Certaines mauvaises langues chamito-sémitiques disaient qu’elle l’avait poussé. Depuis, il pousse, en silence, comme un cheveau noir sur blanc. A propos.
Pauvre Mohamed, le vrai 7 sur 7, en ces temps de Méchoui. Il paraît même que c’est le citoyen et le mouton qui cette année, histoire de prix ou d’égalité, se partagent l’adjectif nominalisé. Plus de chiffres après le 7. Que des lettres (de noblesse). Cela nous sortira au moins des vieux couples du genre 21-21, 26-26, 7-7 pour un M-M comme Mechoui-mechoui, un S-S comme Sidi Bou-Sidi Bou ou je ne sais quelles autres fiction et réalité.
L’écran, lui, il est toujours plat. Et La Tunisie…aussi nominale, par excès.