Il meurt lentement celui qui ne voyage pas. Il y a des mots qui ne meurent jamais alors que d autres meurent avant d être nés.Il y a des passages dans nos vies que nos mémoires impriment a jamais comme ce matin nuageux qui semble refuser de s’étioler.
Nous prenons le bus numéro 30 pour nous mener au vieux port vers onze heures du matin.
Nous y arrivons gais comme deux jeunes écoliers, mon frangin et moi.
Je suis une personne transformée qui s est volontairement éloignée de tout pour mendier un léger mieux être. Mes années ne me portent plus et je ne les porte plus moi non plus.
J ai comme l’étrange satisfaction de vivre dos au mur au moins pour un cours instant.
Aussi, je happe tout, renifle a plein poumon et rafle au passage le moindre air du temps heureux dénue de tourments.
Le monde ne semble plus m exporter ses tourments pour un moment.
Le bus nous dépose en haut de la rue de la commune ou s érige le vieux port.
La vieille ville renaît de ses mondanités.
Un décor hors pair, une destination touristique pour ses différents styles architecturaux et ses multiples façades.
Je tends une main, une ouie attentive pour accroher lhistoire de ce pays au creux de ma memoire en montant dans l amphibus.
Le guide, une jeune femme nous raconte Jacques Cartier et sa decouverte de cet immense etat, Lachine et son genie pour avoir su mettre au point ce systeme decluses qui a mater le plus grand fleuve au monde le fleuve saint Laurent pour permettre aux bateauxde traverser et daccoster sans danger.Ils lappeleront depuis la smokeen vallee pour ses nombreux bateaux fumant le charbon a ce moment et la grande animation de ce port autrefois si actif.
Nous passons devant la statue de monsieur Young qui tenait les registres de la douane en taxant fermement les chalutiers et les bateaux qui traversaient.
Elle nous raconte le voeu de Paul de chomeday, sieur de Maisonneuve, le fondateur de montreal pour esperer une annee fertile sans innondation d aller de ses mains accrocher une croix au point le plus culminant du mont royal.
Le ciel l a exauce et il est alle planter sa fameuse croix que nous distinguons dici et qui semble se detacher majestueuse hors temps defiant les nouveaux grattes –ciel, les tours et les condos.
Elle nous raconte les premiers conquerants les francophones, les Anglophones, les irlandais et scoths d ou les quatre symbole du drapeau canadien a chaque coin a cote de la fameuse croix. Elle ne nous raconte pas le combat des hommmes de chaque jour pour asservir encore les hommes= les iriquois= les autochthones et la nature..
Elle nous raonte le mont fertile longeant le fleuve, ses champs de ble or et dore, , le ble de linde, , comme ils lappelaient.
Je crois entendre le rire des hommesqui remplissent les silots don’t letat na garde qu un seul gigantesque pour l expo 67comme la guide repete joliment.
Je crois entendre le soufflé puissant des hommes et leurs chants sous terre pour creuser le fameux metro montrealais avant meme que la ville ne soit nee..
Elle oublie de tacher mon après-midi soleil de pensees tristes pour ces hommes assujetis en esclaves ou presque pour creuser et encore creuser a moins de quarante degre.
Elle precise juste car lhistoire s ecrit toujours sans nous que ces homes ont encore deblaye les gravats pour les deporter a travers lle fleuve en faire une ile quils ont par la suite planter en magnifiques jardins et ou ils ont construit les fameuses residences en cuve ou en union de voisinage tellement complexes et modernes quaucun voisin ne pouvait avoir acces sur la vue de lautre par souci dintimite ou de bon voisinage ou encore de non espionage car ces beaux appartements seront destines a recevoir les amiraux et les nobles invites de loccident conquerant qui viendrait temoigner du nouvel etat montrealais moderne et sophistique.Du fleuve encore car notre bus sest engouffre sous nos cris et nos regards eblouis dans ce long fleuve fils de locean majeur.Elle nous designe laville gigantesque dabord le vieux montreal puis vient sy annexer dans un style exquis et harmonieux le nouveau montreal moderne.
Elle nous dresse un inventaire de ses merveilles en pointant du doigt la fameuse croix qui surplombe la ville benite puis l eglise de la saint sulpice qui me rappelle grandement celle de Paris. Elle precise quils ont mis plus dun demi siècle en non stop pour la repliquer.
Elle pointe lancien palais de justice detruit dans un incendie pendant les guerres de rebellion et qui est devenu la retraite des pompiers par ironie du sort.
Elle pointe encore un batiment gratte ciel de ce moment, de huit etage si je ne me trompe et que lingenieur constructeur a flanque de trous pour parer aux eventuels tremblements de terre.un batiment gris en beton sans une once dacier quil a fallu encore aux hommes asservis de monter pour l eriger sous le genie de lhomme savant.
Elle pointe un autre edifice a trois tours gigantesques egalement ou Molson a eu le genie cette fois den faire en quelque sorte les frigos de ces temps la en important sa biere qui a fait de lui lhomme le plus riche.
Elle pique une plaisanterie en pointant la statue du sieur de Maisonneuve qui donne du dos au fleuve parceque repete-t-on avait le mal de mer malgre ses multiples voyages et conquetes.
Quelle honte, ils ont du en plaisanter ou encore une ironie du destin car il donne reellement du dos a son homologue anglais l admiral Nelson.
Ils sont terribles ces anglais en construisant sur lun des quais du vieux port une replique du big ben a Londres.Je lentends encore dici sonner toutes les heures metransportant au Coeur de Time square. Elle pointe du doigt le fameux pont de la concorde une replique de son semblable a Paris puis vers le fameux pont de Jacques cartier qui mene au casino de montreal et qui serait le second pont meurtrier dans le monde par taux de suicide et que les joueurs empruntent dabord en cadillac pour le refaire a plied honteux et scalpes a sang par le maudit jeu.
Elle insiste pour nous montrer une coque noire dun navire delabre centenaire et plus converti en spa ultramoderne ou de jolies jeunes et fraiches creatures drapees de serviettes blanches nous clament en criant.Nous echangeons les bye bye.
Decidement partout dans le monde, il est ecrit que certains samusent la ou dautres galerent.
Elle termine notre croisiere par un commentaire sur le pont dune vielle batisse trouee de six fenetres au plafond.Cetait la prison des femmes la plupart des prostituees.De ces fenetres barricadees entraient les seules lumieres avant la mort.
Decidement, il a toujours fallu des prisons aux hommes pour tenir captifs certains autres hommes.
Notre navire devient alors un vrai bus sous nos regards eblouis et la commence une autre randonnee que je vous raconterai.