Les jeunes tunisiens et en particulier les lycéens ont acclamé et inscrit partout avec leur angélique silhouette le mot Liberté « El Horria » pendant la révolution tunisienne.Liberté de pensée, de dire, d’écrire, d’informer et d’accéder à l’information, liberté d’agir pour révolutionner les vieilles et incompréhensibles notions de soi-disant règles d’or du comportement respectable et non respectueux de la dignité humaine, liberté d’être, de paraître et de s’en sortir des cages invisibles qui ligotent nos corps et nos esprits sous le dictat d’une morale civique ou religieuse qui nous enfonce dans un tunnel interminable sombre dont la fin reste toujours introuvable et inaccessible. La liberté c’est l’aspiration principale de notre jeunesse, c’est elle qui l’a poussé à la révolte.
Cette jeunesse a toujours cherché à nous faire passer le message par des habits, un langage et un comportement non conformes à l’éthique de la société et de ses traditions et restrictions. Cette jeunesse a été marginalisée par le pouvoir déchu et exclue de toute action associative citoyenne. Avec les moyens de bord, chacun de son côté et à sa façon a essayé de lever cette lourde charge de plomb et de creuser son propre sillage vers la liberté et la dignité en bravant toute forme de censure et de manipulation.
Cette jeunesse n’a cessé de manifester son dégout face à un système éducatif archaïque et ennuyeusement répétitif qui reproduit, année après année, l’échec, le désespoir et les inégalités. Dans l’ère des nouvelles technologies de l’information, ce système éducatif doit être, plus que jamais, au service du citoyen sans distinction aucune de sa provenance et de sa richesse. Il doit absolument considérer l’apprenant comme le partenaire privilégié de l’équation en l’impliquant directement dans la soif de la construction du savoir d’une façon simple, intelligente et efficace.
Cette jeunesse a inventé son propre langage de communication, pas seulement en Tunisie mais dans le monde entier, en contre partie tout le monde se désintéresse en faisant la sourde oreille sous le prétexte qu’il ne faut pas sortir des règles de grammaire, de conjugaison et de l’orthographe établies et choyées par les linguistes conservateurs. Cette jeunesse a dit d’une manière nette et sans équivoque non à la dictature et au despotisme non aux corrompus et aux esclavagistes des temps modernes. Cette jeunesse s’est révoltée à sa manière par ses moyens et continue de le faire pour bâtir et édifier un avenir meilleur.
Je me pose sincèrement la question suivante: peut-on imaginer que l’esprit de révolte et de liberté qui a animé notre jeunesse cadre avec les traditions, les ‘ bonnes manières’ et les idéologies qui emprisonnent et tuent, ces idéologies qui représentent une arme destructive de l’esprit d’invention, de création et d’innovation, ces idéologies politiques ou religieuses qui n’ont eu pour mérite que nous diviser et encore nous diviser pour faciliter l’accès des colonisations politico-économique et des dictatures certaines.
La jeunesse tunisienne a certes besoin de voir ressurgir les valeurs, valeurs humanitaires qui mettent l’Homme au dessus de tout autre considération et qui sont tout simplement et tout banalement: liberté, justice, égalité, respect, considération et dignité. Notre jeunesse peut-elle un jour réaliser son rêve de liberté ou doit elle lui dire adieu à jamais???
Tunis le 24 Septembre 2011
Dhaouadi Zoubeida