Deuxième victime qui succombe à ses blessures lors d’une attaque de milices armées menée au nom de l’éradication par l’élimination physique des ex rcdistes au sein de l’administration tunisienne et partout ailleurs, notamment chez les partis politiques concurrents, alliés dans les coulisses, ennemis sur le terrain.C’est le premier assassinat politique dans l’histoire de la Tunisie post coloniale sous le régime intégriste en ce jour symbolique que représente la date du 18 octobre.
Malheureusement, j’ai à maintes reprises évoqué le spectre de cette spirale de la violence menaçant cette phase transitionnelle d’une guerre civile qui ravagerait tout le pays et toucherait toutes ses classes. Personne n’y croyait ou ne voulait y croire. Pourtant tous les ingrédients étaient réunis.
Dès le premier jour de l’investiture de ce nouveau gouvernement, issu d’une assemblée élue dans un climat défavorable politiquement et sur le plan sécuritaire, l’on assistait d’emblée à la présence d’une brigade vêtue de dossards aux logos du parti au pouvoir, remplaçant les services de police lors des visites d’état officielles et des réunions des ministres à la Kasba.
Le signe était dès le départ, fort et clair. Mais les réactions n’étaient pas à la hauteur de la gravité de cette scène. On a plutôt laissé faire, car peut être qu’on aurait aussi recours à une police parallèle le jour où on accéderait au pouvoir, se disait l’opposition. Surtout que le ministère de l’intérieur s’avère un vrai champ de mines pour les protagonistes et que nul d’entre eux ne maîtrise. La suite vous la connaissez.Sculpter un modèle sociétal par la tronçonneuse salafiste et préparer la prochaine échéance du putsch démocratique par le sabre nahdaoui, deux processus bénis par la police officielle. Tel se présente le cyclone dévastateur, piégeant toute la population dans l’île isolée de la politique politicienne, livrée à elle-même face à une extermination certaine.
Tout ce qui reste à faire est d’appeler l’institution militaire à prendre provisoirement le pouvoir et assurer la souveraineté du peuple dans ses choix politiques, exprimés à travers un comité indépendant et tranchés par les urnes. Autrement, la classe politique n’aura aucun mal à sermonner qu’il fait bon vivre dans l’illusion, lors de nos obsèques.