Le porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor, a vivement critiqué l’attitude des autorités tunisiennes face à la découverte récente de dizaines de corps de migrants sur les côtes de Sfax et de Mahdia.
Invité de l’émission Le Mag Express sur Express FM, le 10 juin 2025, il a dénoncé un black-out médiatique et institutionnel sur la question migratoire.
Un sujet devenu censuré
Selon Ben Amor, la migration est devenue un sujet censuré, suscitant la peur des citoyens, des journalistes et des témoins potentiels. Il a regretté l’absence totale de communication officielle depuis juin 2024 sur les disparitions en mer, alors qu’en 2023, le FTDES avait recensé plus de 1 300 disparus. En 2024, faute d’informations officielles, seules 630 disparitions ont été signalées grâce aux efforts du Forum.
Une politique répressive sans alternatives
Le porte-parole a également critiqué les opérations d’évacuation de migrants menées dans les zones agricoles, sans proposition de solution de relogement. Il a dénoncé une approche sécuritaire, fondée sur les expulsions et les refoulements, qui met en péril les organisations et les citoyens solidaires avec les migrants.
Appel à la transparence
Romdhane Ben Amor a exhorté les autorités tunisiennes à publier des données précises sur :
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le nombre de migrants interceptés en mer,
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les conditions dans lesquelles les camps ont été évacués,
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le sort des migrants déplacés,
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les lieux de détention ou de regroupement.
La Tunisie pointée du doigt
Enfin, il a affirmé que la Tunisie se trouve aujourd’hui au centre des critiques internationales, perçue comme un acteur de plus en plus répressif dans sa gestion migratoire. La Méditerranée, selon lui, s’est transformée en un « cimetière », et les migrants sont poussés à fuir une situation devenue invivable, quitte à risquer leur vie en mer. Il a aussi alerté sur leur exploitation par les réseaux de passeurs.
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