Peuple de Tunisie, te voilà à la croisée des chemins, peut être la plus importante de ton histoire, où tu seras seul décideur et responsable de ton choix à faire, soit pour la dignité de tes enfants soit pour leur humiliation à tout jamais.Tu t’es battu héroïquement depuis trois milles ans d’histoire garnie par un métissage civilisationnel et pigmentée par la palette des valeurs universelles, telles que l’ouverture, le progrès et la tolérance.
Désormais c’est l’heure du couronnement pour l’ensemble de ton œuvre et pour ce que tu as apporté à l’humanité. Tes enfants sont déjà fiers de toi et à aucun moment de leur innocence ne pensent que tu pourrais les trahir.
Sauf qu’il est un moment dans la vie où l’on doit agir et intervenir de toutes nos forces afin de changer le cours des choses qui ne cohabitent plus avec nos croyances, nos rêves, nos acquis et nos ambitions.
Car L’histoire ne pardonne pas aux indifférents comme la loi ne protège pas les ignorants. Hélas ce moment est bel et bien là. A la même date qu’aujourd’hui, dans un mois précisément, jour pour jour, les yeux dans les yeux.
Peuple de Tunisie, tu as sacrifié plus de trois cents âmes de tes âmes et plus de trois milles blessés de tes blessés au nom de la dignité, de la liberté et du travail sacré. Tu as été au bout de tes sacrifices, brave parmi les braves, fidèle à tes supplices.
Peuple de Tunisie, tu te bats encore aujourd’hui, jour après jour, et cela dure depuis exactement six cent dix sept jours, mais tu ne trouves guère ton nom, même pas inscrit à ta constitution.
Tu as compris que « créer » est un verbe transitif, qui signifie être la cause de, imaginer et réaliser, ou encore donner une existence à une situation, tout en gardant sa signification de pouvoir changer les choses.
Tu as compris que démocratie est créatrice de développement, que justice fiscale est créatrice de justice sociale, qu’état sécularisé est créateur d’égalité, que transparence est créatrice de bonne gouvernance, que service public dépolitisé est créateur d’équité, que liberté individuelle est créatrice d’épanouissement, que justice indépendante est créatrice de paix, que liberté d’expression est créatrice de démocratie, que le peuple est créateur de souveraineté.
Tu as compris mais tu ne comprends plus, de ce qui s’est bien pu se passer pour s’être aussi éloigné de ce que tu as compris. Alors il est grand temps de faire les choses par toi-même.
Peuple de Tunisie remets les pendules à l’heure. Regagne le prix de tes martyrs et tes blessés, de tes disparus et tes oubliés.
Peuple de Tunisie, je t’en supplie, Instaure ta conférence et rappelle à l’ordre tes élites. Reprends ta souveraineté, tu n’as rien d’un jésuite.