Madame, je viens de lire les trois premiers chapitres de « votre » livre « Ma vérité » et je ne peut garder pour moi l’indignation et la stupéfaction que vos propos ont engendré. Plusieurs questions me taraudent, doutez-vous à ce point de l’intelligence du peuple tunisien ?
Pensez-vous que ce peuple que vous avez dénigré et humilié durant un quart de siècle est incapable de raisonnement, de déduction, de révolte ? Ont-ils réellement besoin d’être manipulé et influencer pour réclamer leur droit, réclamer leur liberté et l’application des droits fondamentaux qui régissent notre pays ? Ou bien les pensiez vous lâches, soumis, incultes, incapables de se soulever et de vous propulser hors de votre trône ? Vous, vous pensiez peut-être inaccessible du haut de votre arrogance dans l’ombre de cet homme infâme qui sous votre joug n’était plus qu’un pantin de bois, incapable d’humanité, de foi, de discernement et encore moins de conscience professionnelle. Cette conscience qui pousse un homme de valeur à accomplir ses devoirs dans le respect de la morale, de la loi et de l’humanité, cette conscience dont votre mari a manqué cruellement et dont les conséquences ont impacter « mon » peuple. Oui « mon » peuple dont vous ne faites pas partie car une première dame digne de ce nom n’aurais pas fait passer le bien-être des siens avant le bien-être de son pays, de ces concitoyens, cela même qui ont élu votre mari et qui par conséquent vous ont « choisie » comme première dame.
Votre rôle ne vous a sans doute pas été dicter, le protocole ne prévoit pas d’initier une première dame aux devoirs qui lui incombent. Cependant votre conscience, votre éducation, votre foi si toutefois vous en étiez dotées, auraient dû vous dicter la conduite à tenir. L’histoire à mis en avant des premières dames dignes et intègres qui forte de leur rôle dans la société ont contribué à faire évoluer le monde, à aider les plus démunis, à donner l’exemple à toutes ces femmes qui se sont identifiées à elles. Ces femmes là étaient pourtant « bien nées » contrairement à vous ! Elles n’avaient aucune idée de la pauvreté elles ne l’avaient pas connue et pourtant elles ont utilisé leur pouvoir à bon escient, elles ont crée des fondations, des associations humanitaires elles ont propagé autour d’elles un vent de solidarité.
Certes aucune n’a changé le monde, mais chacune à mis sa pierre à l’édifice à laisser une trace honorable, une empreinte indélébile de son passage. Et vous Madame qu’avez vous fait ? Quelle empreinte avec vous laissée sur le sol tunisien ? Si ce n’est celle de vos chaussures hautes couture dont le prix aurait pu nourrir toute une famille pendant plusieurs mois. Vous, vous offusquez que les journalistes daignent parler de votre garde-robe, de votre train de vie, de vos voyages, qu’ils vous diabolisent dans les médias et qu’ils étalent vos souvenirs sur la toile. En quoi cela est-il anormal ? Vous avez pillé le peuple, vous avez semé autour de vous la pauvreté, la corruption et les passe-droits. Vous avez enrichi vos proches au détriment des tunisiens. Vos souvenirs leurs appartiennent un peu non ? Vos maisons, vos voitures et vos voyages ont été payé avec la sueur de l’ouvrier et les larmes de l’orphelin. Et vous savez ce qu’on dit « Bien mal acquis ne profite jamais » Quant à vos souvenirs personnels diffusés sur le net ce n’est que justice Madame, et pour des gens qui ont espionné les Tunisiens pendants 25 ans à leur insu je vous trouve bien culotté de vous indignez de la sorte avouez tout de même que c’est de bonne guerre !
Vous avez manipulé votre mari afin d’être la seule décisionnaire, agissant dans l’ombre et toujours dans votre propre intérêt et celui de votre famille. Ou devrais-je dire votre clan de mafieux ? Vous avez tiré les ficelles de la politique chaque fois que vous en avez eu l’occasion. D’où vous vient cette soif de pouvoir, cette avidité ? Est ce vos années de misère qui vous ont rendue si vorace ?
En lisant le livre la « Régente de Carthage» j’ai été consternée, j’ai souvent refermé le livre et observée votre photo en couverture et chaque fois votre regard me glacé le sang. J’y ai décelé, de l’arrogance, du dédain, une ambition démesurée. Vos dents ne se contentent pas de rayer le plancher Madame, elles creusent un puits !
Plus d’un an après la révolution vous revenez remuer le couteau dans la plaie. Vous publiez un démentie, une pseudo « biographie » et je dis bien biographie car vous n’en êtes pas l’auteur évidemment ! Si Leïla Ben Ali avais eu des dons d’écrivain on le saurait ! Pensez vous nous faire avaler une énième couleuvre ? « La Théorie du complot » La pauvre famille présidentielle évincée par les méchants du gouvernement qui avaient orchestré une terrible machination pour les écarter du pouvoir. Je vous recommande Madame de cesser de regarder les série américaines, je sais que les Saoudiennes oisives et désœuvrées en sont très friandes mais tout de même de là à nous servir un Soap Opéra dans l’espoir d’une réhabilitation je trouve cela pathétique !
Votre tentative de retournement de la situation et de victimisation de votre clan est vaine et elle n’aboutira certainement pas à l’effet escompté et je vais vous démontrer pourquoi. En admettant que tout ce que vous dites dans « votre livre » est vrai et que le gouvernement tunisien à bel et bien monté un plan machiavélique pour vous évincer de la tête du pays et que tout ce beau monde c’est ligué contre vous, vous à manipuler et mis dans un avion, en l’espace d’une journée… Et bien je leur dis BRAVO et MERCI. Il était temps Madame ! 25 ans vous rendez vous compte ? Un quart de siècle ! Honnêtement sans cela votre mari aurait-il renoncé à la présidence ? Se serait-il retiré en 2014 ? Soyez lucide et honnête une fois dans votre vie ! Sans tout cela votre mari serait encore au jour d’aujourd’hui le président de la république tunisienne avec à sa suite sa chère épouse et son clan, scrutant la moindre richesse de la Tunisie pour se précipiter et se l’accaparer comme les pies attirées par tout ce qui brille.
Dans « votre livre » vous osez parler des droits de l’homme et de leur indifférence face à la souffrance des membres de votre famille. Quand ça touche à votre sang vous, vous offusquez, pourtant pendant votre règne combien de personne ont été jeté en prison sans raison, torturer, escroquer et humiliés avec votre bénédiction, parfois à votre demande, lorsqu’ils tentaient une quelconque rébellion ? Combien de journaliste, de défenseur des droits de l’homme ou d’homme politique ont été contraint de quitter la Tunisie car ils avaient osé lever le voile sur la dictature que vous infligiez aux tunisiens ? Les droits de l’homme ne semblaient pas être votre principale occupation à l’époque ou votre cruauté n’avait d’égale que la petitesse de votre humanité. Pourquoi quand il s’agissait du peuple tunisien les défenseurs des droits de l’homme se heurtaient aux barbelés que vous avez érigé années après années autours de votre indiscutable pouvoir ? Savez- vous que la liberté d’expression et la liberté de la presse font partie des droits de l’homme et du citoyen ? La censure médiatique infligée aux journalistes ne semblait pas non plus vous empêcher de dormir. Le journalisme Madame est un art et vous avez muselé nos artistes, vous les avez empêchés d’écrire avec leur cœur, les contraignants à ne publier que ce qui vous convenait, ce qui vous faisait éloges. Ne parlez pas de droit de l’homme, ne parlez pas de morale, ne parlez pas de justice, ces mots sont porteurs de bien des symboles pour être ainsi souillé dans la bouche d’une femme égocentrique et hypocrite.
En conclusion sachez que tout ce qui peut advenir de « mon pays » sera toujours mieux que ce que vous nous avez infligé. Les troubles agitants la Tunisie aujourd’hui ne sont rien comparés à la dictature et le mépris, la Tunisie a touché le fond sous votre règne, désormais elle ne peut que remonter, rebondir, renaître de ces cendres et déployer ses ailes vers un avenir radieux. Soyez sure Madame que tout cela cessera et ou que vous soyez vous verrez la Tunisie fière, debout, combattante et LIBRE. Je vous sourie Madame… Je suis la Tunisie de demain et je vous sourie effrontément, insolemment car je sais que vous attendez qu’une chose c’est « ma » défaite » « notre » défaite » votre attente et vaine Madame ! Le sang de nos enfants, de nos frères et sœurs à couler pour cette liberté elle vaut tous les sacrifices du monde !
Cordialement,