LES EXPERTS ont longuement fait des éloges au miracle tunisien sous ZABA. Quand, d’un coup, le monde découvre le tas de misère que cache ce mirage mensonger, les mêmes experts hypocrites trouvent le culot de sauter d’une rive à l’autre.Cette fois, la «Révolution des Jasmins» est, pour eux un bouleversement majeur, non seulement en Tunisie ou à la région arabe, mais aussi dans le monde entier. La démocratie, la transparence et la liberté de circulation des capitaux vont faire compagnie pour faire de la Tunisie une merveille! La révolution a ouvert une ère de prospérité et de développement. Pour cela, il suffit de se fier aux forces de l’ordre hérités du régime de Zaba, pour rétablir la sécurité, se mettre au travail sous la direction des valets du capital mondialisé et espérer que la situation sociale changera à terme. Il faut surtout, tout de suite, arrêter le processus révolutionnaire qui menace d’un aboutissement qui mettra le «pays» (il faut lire: leur système) en péril. Quel culot!
Mais les directives des experts en économie ne suffisent pas pour arrêter le processus révolutionnaire. Le peuple n’est pas assez doué pour comprendre leurs hiéroglyphes. Pour lui, la question se résout, d’abord, sur le plan politique. Balayer le pouvoir politique en place qui confisque ses richesses, et le réduit en esclavage, et instaurer son propre pouvoir qui se réapproprie ses biens et ses services publics. C’est là le début d’une vraie solution.
Face à cette situation, on fait appel à un autre lot d’EXPERTS, ceux des politiques, des journalistes, des propagandistes de tous poils. La révolution est présentée, alors, comme une merveilleuse manœuvre missionnaire canalisée et accompagnée pour se limiter à des tâches mesurées? en continuité avec le régime en place. Ce qui est, traditionnellement, appelé une manœuvre réformiste!
La fin de cette révolution sociale se limite, en gros, à une démocratie bourgeoise centraliste, formelle et élitiste. Là, le dispositif est incroyable. Les capitaux se mobilisent, les médiats se déchainent et les EXPERTS s’épanouissent.
Parfois recrutés parmi les victimes d’hier, les EXPERTS se basent, souvent, sur certaine popularité pour tenir les ficelles entre la révolution à manipuler et le système manipulateur. Sont-ils aussi fort que ça, ces EXPERTS de la démocratie mesurée? En tout cas l’enjeu est majeur; l’argent est là à les financer, les partis, les ONG et les syndicats corrompus font de même. Mais le plèbe n’a pas dit son dernier mot ; et le processus révolutionnaire, actuellement trébuchant, est loin d’être achevé.
Reste un mot à dire, Ces minables ont une appellation bien connue: vendus. Un mot qu’on peut ajouter au dictionnaire parmi les synonymes du mot: expert.
Mohamed Amami