L’inflation est une augmentation de l’indice des prix de biens et de services. Elle apparait lorsque la demande dépasse l’offre, notamment suite à une injection de masse monétaire dans les marchés (comme c’est la décision de la Troïka), ou à une défaillance de la production ou à des évènements socio-politico-culturels faisant monter la demande.La déflation est exactement le phénomène inverse. La baisse générale des prix est provoquée par une chute considérable de l’activité économique ; mais il faut rappeler que depuis la crise de 1929, les marchés n’ont jamais connu de déflation à l’échelle macroéconomique.
Le rôle de la banque centrale et de sa politique monétaire consiste justement à maintenir l’indice des prix stable en veillant à la relativité entre croissance de la masse monétaire et celle de la productivité réelle de l’économie.
Conséquences de l’inflation
L’inflation commence par accroître les bénéfices commerciaux car les salaires augmentent moins vite que les prix. De plus les recettes fiscales et celles provenant de l’exportation seront gonflées temporairement par l’effet de cette inflation (juste le temps de passer les élections). Ce n’est là qu’une fausse impression d’amélioration de la situation économique au profit d’une classe sociale largement minoritaire.
En fait, les effets dévastateurs ne font que commencer: Hausse des taux d’intérêts freinant l’investissement ; détérioration du pouvoir d’achat, réduisant la consommation ; revendications sociales et agitations des classes pauvres et moyennes grandissantes ; augmentation des prix des matières premières et des coûts d’exploitation aggravant le déficit des exportations par rapport aux importations entrainant une dévaluation inquiétante de la monnaie.
Bref, une spirale de catastrophes et de violences meublera le quotidien du consommateur réduit à son statut de salarié précaire sans parler du chômage qui battra tous les records historiques et la perte de confiance sur le marché financier international.
Quelles mesures à prendre par les prochains gouvernants
Dans toutes les périodes de récession, c’est aux dépenses publiques et à la politique fiscale d’être cohérentes avec la politique monétaire et non pas le contraire comme le prétend la présidence de la république tunisienne. Financer le déficit budgétaire de Carthage, la Qasba et le Bardo par le recours à la planche à billets ne peut que provoquer une pression inflationniste sur tous les rayons.
Ceci dit, pour rectifier et réparer ce qui semble une fatalité pour la Tunisie du moins d’ici jusqu’aux prochaines élections, des moyens de régulation existent.
D’abord agir en urgence sur l’importation de biens considérés comme accessoires ou de deuxième nécessité couplé par des mesures d’incitation à l’épargne, à l’investissement et à consommer et produire tunisien.
Ensuite orienter les financements dans les secteurs qui dégagent une forte plus-value telles que les nouvelles technologies. L’amélioration de la productivité par l’amélioration des techniques de gestion et de la qualité des ressources humaines à travers la formation actualisée, normalisée et continue. Enfin nous ne pouvons rétablir ces équilibres entre l’offre et la demande sans avoir assuré le primordial, à savoir le renouvellement des ressources énergétiques à moindre coûts en production et en dégâts environnementaux.
Certains économistes préconisent aussi le retour en force de l’intervention de l’état dans la fixation des prix et même dans les décisions économiques privées.
En conclusion, sensibiliser l’opinion publique sur les conséquences d’une telle option prise par la Troïka, aveuglée par la prise du pouvoir au dépend de la majorité dispersée et des plus vulnérables des classes ainsi qu’avancer l’alternative réparatrice du débâcle annoncé, devrait définir la ligne éditoriale commune de toutes les autres forces politiques et celles de la société civile pour les prochaines élections.