Pourquoi la Tunisie et pourquoi maintenant?
Réponse: Une simple affaire de gros sous !Depuis la fin des années 60 la Tunisie a toujours vécu dans une relative quiétude de la balance énergétique constamment excédentaire. En 1994 la Tunisie enregistre, pour la première fois, un déficit de sa balance énergétique. Avec le dédoublement du gazoduc Algéro-Italien, en 1995, et l’entrée en exploitation du gisement de gaz de Miskar, en 1996, la balance est redevenue excédentaire jusqu’en 2001, quand le déficit réapparait à cause de la progression de la demande et la stagnation de l’offre.
La politique énergétique du pays s’était, alors, fixé comme objectif essentiel, l’indépendance et la sécurité énergétique, moyennant la diversification des sources énergétiques, l’amélioration du niveau de compétitivité des entreprises Tunisiennes, la rationalisation des dépenses énergétiques, le développement des énergies renouvelables et la production de biocarburants à partir de ressources naturelles renouvelables.
Ainsi, la politique énergétique actuelle (2009-2014) a les objectifs suivants:
1-l’amélioration du rendement énergétique des secteurs énergivores comme l’industrie er le transport.
2- L’orientation vers les énergies locales les moins coûteuses comme le gaz naturel, bien que nos gisements ne soient pas importants.
3- L’élargissement de la notion de maitrise de l’énergie, notamment par l’encouragement des comportements positifs comme le remplacement des ampoules à incandescence par les ampoules fluo-compactes.
4- Le développement de la recherche scientifique pour mettre en explorer et mettre en exploitation les énergies dites alternatives qui comprennent les énergies renouvelables (solaire) et les énergies non conventionnelles comme la géothermie.
La piste des biocarburants n’a pas été retenue pour ne pas entrer en compétition avec la production des produits agricoles alimentaires nos terres agricoles n’étant pas si vastes que ça et le manque d’eau est récurrent dans le pays.
Reste une autre piste qui n’a pas été retenue non plus à cause de son coup prohibitif. Il s’agit du gaz de schiste qui est un gaz d’origine naturelle, engendré par la décomposition d’argile riche en matières organiques, et extrait à partir de terrains marineux ou argileux. Contrairement au gaz naturel, il est piégé dans les roches poreuses où il se forme, et il est donc nécessaire de fracturer ces roches pour pouvoir l’extraire.
Pourtant, la production du gaz de schiste en Tunisie, a commencé en 2010. Plusieurs sociétés comme Winstar Resources, PERENCO ou Cygam Energy ont déjà commencé à utiliser la méthode de la fracturation hydraulique mais à petite échelle. Le gouvernement actuel abandonne la prudence de mise, dans ce domaine, et passe à la grande échelle. Il a confié à Shell, en septembre 2012, la prospection dans la région de Kairouan. Cette décision ne trouve pas l’unanimité et des voix commencent à se lever contre ce projet. Le choix politique du gouvernement Tunisien de conclure ce marché, d’apparence fructueux avec la possibilité de créer de nombreux emplois, n’a, probablement, pas pris en considération les risques environnementaux et sanitaires qu’un tel projet peut engendrer. Pour mieux comprendre ces risques, une explication scientifique et technique s’impose.
Ce gaz est, en fait, source de problèmes à cause de la technique d’extraction utilisée. Cette technique s’appuie sur le forage directionnel (souvent horizontal),associé à la fracturation hydraulique, d’un grand nombre de puits. Le forage directionnel consiste à forer non pas verticalement, mais à une profondeur et un angle qui permettent au puits de rester confiné dans la zone potentiellement productrice.
La fracturation hydraulique consiste à provoquer un grand nombre de micro-fractures dans la roche contenant le gaz, permettant à celui-ci de se déplacer jusqu’au puits afin d’être récupéré en surface. La fracturation est obtenue par l’injection d’eau à haute pression dans la formation géologique et autour du point d’injection.
Cette technique d’extraction a, en premier lieu, un impact sur l’eau et sur l’air du site. Des préoccupations officielles quant aux impacts environnementaux et sanitaires générés par la fracturation hydraulique ainsi que ses conséquences sur les eaux potables et la santé publique, ont conduit à l’émission de plusieurs alertes par des scientifiques et des chercheurs. Ces alertes portent sur les émissions importantes de gaz carcinogènes dans l’environnement et sur la contamination des nappes phréatiques superficielles par du gaz et des fluides de fracturation.
Selon des études récentes, on a recours à l’utilisation, dans les techniques de forage, de centaines de produits chimiques qui sont pour la plupart toxiques, voire cancérigènes. Ces polluants peuvent s’infiltrer dans les nappes phréatiques, contaminer l’eau que nous consommons et donc avoir des effets sur notre santé. A cela s’ajoute la question du retraitement des eaux usées qui remontent à la surface et que nous ne savons pas traiter…. En outre, l’extraction du gaz de schiste nécessite une quantité importante d’eau. Or notre pays souffre d’un manque d’eau. Seule une partie de l’eau est récupérée, polluée par les additifs des fluides de fracturation.
Sans parler des risques sismiques également liés à cette extraction de gaz de schiste. Selon des études britanniques, il existe un lien bien connu entre fracturation hydraulique et les tremblements de terre. Plus qu’à la fracturation des roches, ces séismes seraient, principalement, dus à l’injection d’eau.
De plus, cette technique a un fort impact sur le réchauffement climatique. En effet, chaque puits de gaz de schiste perd de 3, 6 % à 7, 9 % de son méthane dans l’atmosphère (c’est 30 % à 200 % de plus qu’un puits conventionnel). Le pouvoir réchauffant du méthane étant 72 fois plus élevé que celui du CO2.
Alors pourquoi la Tunisie ?
Il faut savoir que l’on trouve le gaz de schiste dans presque tous les pays du monde, même si de grands gisements sont déjà identifiés en Afrique du Nord ce sont la Libye et l’Algérie qui disposent des plus grands gisements. Les réserves de la Tunisie sont si insignifiantes qu’elles ne sont même pas signalées sur les cartes des réserves mondiales de gaz de schiste. Si une grande compagnie comme Shell s’intéresse à la Tunisie ce n’est certainement pas pour la fortune qu’elle espère y trouver. Il est tout simplement stratégique, pour les grandes compagnies pétrolières, d’être présentes sur ce segment et de développer les techniques les plus pointues, les plus efficaces et les plus rentables pour être compétitives sur ce marché d’avenir. Divers analystes s’attendent aussi à ce que le gaz de schiste puisse accroître considérablement les approvisionnements énergétiques mondiaux. Au rythme de la consommation mondiale actuelle les réserves de gaz de schiste prouvées permettraient de tenir 450 ans ! Mais le plus drôle c’est que les réserves de gaz classiques permettraient de tenir encore plus de 150 ans. Rien, ne presse, donc, si ce n’est que ces réserves sont détenues, essentiellement, par… la Russie, l’Iran et le Qatar. Les grandes puissances occidentales ont horreur de dépendre de pays « non amis » pour leur approvisionnement en énergie. Les Etas Unis, en tête, elles se sont mises à exploiter le gaz de schiste alors que la technologie n’est pas encore mure pour cela. N’empêche, là, aussi, les plus grandes réserves de gaz de schiste, sont là aussi détenues par la Russie !
Dans cette logique de confrontation et de géostratégie, la petite Tunisie va, tout simplement, servir de polygone d’essai pour Shell ce qui ne va, nullement, enrichir le pays, bien évidemment. Quant au rêve d’atteindre l’autosuffisance en matière énergétique et dégager, pourquoi pas, un excédant exportable, eh bien il risque, fort bien, de rester un rêve à jamais car il est, déjà, démontré que la Tunisie n’a pas de réserves de gaz de schiste dans son sous sol. Par contre les conséquences néfastes de cette expérience vont nous gâcher la vie pour longtemps !!
Le ministre de l’Industrie, a précisé, dans une interview accordée, mercredi 19 septembre 2012, à Express FM, qu’en application du contrat liant Shell et le gouvernement tunisien, le groupe effectuera des travaux de prospection dans la zone allant de la région Kairouanaise jusqu’à El Djem en passant la région de Sfax. La multinationale utilisera des techniques de forage sur une profondeur de plus de 4500 mètres par fragmentation hydraulique de la roche. Ce ministre est-il au courant des retombées néfastes sur le sol, la nappe phréatique, la santé des humains et de la biodiversité ?
Quelques questions préliminaires: d’abord pourquoi on en a jamais parlé avant, pourquoi aujourd’hui, quel serait le bénéfice de cette opération pour la population, quels risques, ce genre d’exploitation, peut il faire courir à notre santé et notre environnement ?
Pour notre ministre de l’industrie les choses sont claires: l’exploitation du gaz de schiste ne présenterait aucun danger, alors que la Tunisie a besoin de cet investissement de 20 Milliards de Dinars proposé par Shell qui aurait accepté tous les conditions du comité technique national. De quel comité technique, s’agit-il ? Ce qui est en jeu, ce n’est pas l’observation et le respect de quelques précautions techniques. NON ce qui est en jeu, c’est l’ensemble de la Tunisie, c’est notre propre survie. Je m’explique:
L’exploitation du gaz de schiste nous exposerait à des risques économiques des risques environnementaux et des risques sanitaires.
1- Risques environnementaux:
-Les risques pour l’homme et pour son environnement semblent assez importants tels que les risques géologiques, géochimiques, géo mécaniques comme les tremblements de terre, et autres risques incontrôlables inhérents à l’extraction du gaz de schiste, les risques imputés à l’extraction du pétrole sont essentiellement dus à la migration des hydrocarbures vers les réserves hydriques souterraines à cause de la modification de la porosité de la roche en question ( exemple de l’eau du robinet qui s’enflamme),
L’usage de grandes quantités d’eau pour procéder à l’extraction. L’extraction du gaz de schiste nécessite des millions de litres d’eau dont la majeure partie devient contaminée. Il semblerait qu’il existe de nouvelles technologies permettant de « modéliser » la fracturation de la roche-mère en diminuant la quantité d’eau nécessaire à la production de gaz de schiste, on ne sait pas si ces méthodes sont utilisées par la compagnie Shell. En réalité on n’en sait rien du tout !!
-L’Injection de solvants chimiques dans le sol pour fractionner le schiste et en extraire les bulles de gaz avec risque de contamination des sols et de la nappe phréatique. 2500 produits chimiques non conventionnels et dangereux (Benzène, toluène, plomb, cuivre, diesel) sont généralement utilisés par l’industrie des gaz de schiste !
– Dommages à la surface des sols et aux équipements routiers en raison de la circulation continue de camions citernes.
L’Association tunisienne de la transparence dans l’énergie et les mines, ATTEM, fondée au lendemain de la Révolution, a demandé des comptes au gouvernement, le 19 septembre, en rappelant les dangers de la fracturation hydraulique pour l’environnement. L’association aurait rappelé que la production d’hydrocarbures non conventionnels, notamment le gaz de schiste, nécessite l’utilisation de grandes quantités d’eau et de produits chimiques dangereux, ce qui menace les ressources hydriques et l’environnement.
Il faut savoir que, pour récupérer la même quantité de gaz, on fore 10 à 20 fois plus de puits sur un gisement de gaz de schiste que sur un gisement de gaz classique. De plus, et alors qu’un puits de gaz classique ne prend qu’une emprise de 1 à 2 hectares, un puits de gaz de schiste prend plus de 10 hectares à cause du stockage des centaines de produits toxiques nécessaires au forage et qui doivent être éloignés les uns des autres pour de raisons de sécurité.
Enfin, et alors qu’à la fin de l’exploitation d’un puits de gaz classique le terrain est tout de suite récupéré pour d’autres usages agricoles ou urbanistiques, ce n’est pas le cas d’un terrain où a été foré un puits d’exploitation de gaz de schiste qui reste pollué pour des centaines années et pollue, avec le temps qui passe, les terrains environnants. On estime ainsi, que sur une période de 20 à 50 ans, ce terrain peut polluer une surface 5 à 10 fois plus grande et la rendre impropre à toute autre utilisation.
En résumé, sur le terrain qui fait l’objet d’une concession à Shell il devrait y avoir, en dix ans, forage de quelques 500 à 1000 puits qui pollueraient 5000 à 10 000 hectares. A leur abandon, ces terrains pollueraient, à leur tour 50 000 à 100 000 hectares soit 25 % de la superficie de la région concernée, et ce pour plusieurs centaines d’années. Le joli cadeau que nous allons laisser aux prochaines générations et tout cela pour diminuer notre facture énergétique pour à peine 10 à 15 % !!!
-Le gisement de Miskar profite à 100% à British Gaz qui le revend à la STEG depuis 40 ans au seul bénéfice de BG !!!Un contrat top secret a été signé entre BG et le ministère de l’industrie, il y a quelques mois ; ce contrat a été proposé à l’ANC les députés l’auraient refusé !
– l’absence de cadres juridique et fiscal adaptés. Les compagnies telles que Shell ou British Gaz semblent s’intéresser, uniquement, à leurs profits financiers, en essayant d’imposer ce genre d’investissement à notre pays, il s’agit tout simplement d’une opération financière occulte!
Le 24 Septembre dernier, Shell signe un contrat avec la Jordanie 100 Milliards de dollars, soit disant, pour sécuriser le potentiel énergétique du royaume de Jordanie, personne ne connait les dessous de l’affaire !
En Tunisie, certains pensent qu’on ne devrait pas passer à côté d’une telle manne énergétique, le Qatar et sa Cie « el féni » est à l’œuvre dans la région de Kairouan et personne n’en sait plus que ça sur ce que fait cette compagnie !!
ON doit exiger la transparence au ministère de l’industrie et à l’Etat !!!
2- Risques économiques
Les vrais risques économiques viennent du fait que la région concernée dispose des meilleures terres pour l’arboriculture fruitière et du meilleur climat aussi. 75% de nos fruits viennent de là et la Tunisie est non seulement devenue autosuffisante en la matière en l’espace de quelques années, mais exporte sur l’Europe l’Algérie et la Libye. La production de la région en la matière est estimée à plus de 500 000 tonnes ou plus 1, 2 million de tonnes si l’on y ajoute les pastèques et les melons et ce sans tenir compte de la production oléicole, la région dispose d’un climat favorable à l’olivier. De plus cette région donne un grande partie, soit 25%, de notre production maraichère, entre pour 15% de notre production céréalière et participe pour un bon pourcentage dans la production animale aussi. L’on peut ainsi estimer qu’elle contribue à hauteur de 20% de la production agricole du pays, soit 4% du PIB du pays !!!
En cas d’exploitation, à grande échelle, du gaz de schiste, tout cela risque d’être perdu, pour des centaines d’années. Ce qui est en balance, donc, c’est une perte sèche et réelle de 4% du PIB contre le gain hypothétique de 0, 5% du PIB dans l’hypothèse la plus favorable !!!
C’est ce qu’on appelle « ja yrbah sadou bou ribbih » et tout cela, sans prendre en ligne de compte les autres pertes sur le plan urbanistique archéologique touristique, santé etc. En fait le bilan est difficile à établir, mais l’on sait qu’il risque d’être lourd et irréparable. Même les ressources halieutiques risquent d’être affectées car les cours d’eau de cette région finissent par rejoindre en cas de grandes crues, le golfe de Gabès où se trouve notre principale richesse maritime.
3- Risques sanitaires:
-Certains procédés ont été utilisé pour limiter la filtration de molécules ou de microorganisme par TOTAL depuis 2010: c’est l’ultrafiltration des eaux de production. Des chercheurs ont mis au point cette technique qui permet de réinjecter les eaux de production après traitement et donc de limiter l’impact sur l’environnement. Cette méthode utilise des membranes céramiques qui permettent de retenir toutes les particules en suspension (8 000 fois plus fin qu’un cheveu) et les bactéries, sans utilisation de produits chimiques. Elle permet d’atteindre des qualités de filtration jamais réalisées dans ce domaine ! Cette méthode s’applique également à l’industrie pétrolière, et dans d’autres domaines comme l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique !!
– Risque d’émissions de méthane et de fuites de sulfure d’hydrogène (H2S),un gaz explosif et toxique, très dangereux pour la santé humaine et animale.
-L’exploration des hydrocarbures non conventionnels a des effets néfastes sur la santé tels que l’apparition de certains cancers !
En fait, il trop tôt pour faire le tour complet des problèmes liés à la santé et ce par manque de recul. Dans le domaine de la santé humaine le facteur risque s’étudie à court, moyen et long terme. Ici, ce que l’on sait c’est que l’on est en présence d’un cocktail de produits nocifs pour la santé en dont la durée de vie est de plusieurs centaines d’années. On est incapable, aujourd’hui, d’évaluer précisément, les risques de santé liés à de si nombreux facteurs, mais, l’on sait une chose, par contre, c’est que quand les réserves d’eau potables sont polluées, la santé de l’homme est en grand danger.
Conclusion
La question du gaz de schiste est une cause nationale qui doit être réglée par des experts nationaux et internationaux!! C’est une grande machine encombrante polluante et très coûteuse, la responsabilité de toute décision de réaliser un tel projet en Tunisie devrait être mise sur le compte du comité chargé de l’étude de ce dossier. Ce dossier ne doit pas être mis entre les mains des politiciens, mais juste entre les mains d’experts, d’académiciens et de sages, un comité d’éthique national !!
Ce projet devrait faire l’objet d’un débat national, En France, devant l’ampleur de la mobilisation citoyenne, le gouvernement a fait marche arrière et a finalement suspendu les travaux de prospection de gaz de schiste.
En Tunisie, la société civile doit s’opposer à ce désastre qui constitue une menace à la biodiversité et à la nappe phréatique. Ce qui nous guette, c’est qu’une grande partie de la Tunisie soit déclarée, dans quelques années inappropriées au genre humain et évacuée pour des centaines d’années comme on a évacué la zone de Tchernobyl. Ce qui risque de nous arriver, c’est un Tchernobyl chimique !!!
En Tunisie, de plus en plus de voix se lèvent, aujourd’hui, pour interdire l’extraction du gaz de schiste comme en France et au Canada!!
Les multinationales de l’énergie cherchent à amortir les technologies de recherches et d’équipements auprès des pays africains et asiatiques. Pour la Tunisie, les bénéfices semblent devoir se limiter à un gain financier conséquent pour nos décideurs provisoires. Vu l’opacité qui caractérise le processus de prise de décision par le gouvernement actuel, je crains le pire à ce niveau là, alors que les conséquences promettent d’être TRAGIQUES sinon carrément DRAMATIQUES.
Si l’on ne fait rien, dans quelques dizaines d’années des hélicoptères géants, bourrés de touristes, en mal de sensations fortes, survoleront, pour « l’admirer », le pays qui n’existe plus.