Rendons à César ce qui appartient à César…Les représentants improvisés du peuple qui se sont amassés à l’extérieur de l’hémicycle au cour de ces derniers jours pour crier haut et fort des revendications longtemps entendues au plus fort de la révolution tunisienne comme pour réitérer l’attachement du peuple au leitmotiv « Démocratie, Dignité, Emploie et Libertés » afin de mettre la pression sur les élus de la constituante. Pour leur rappeler, si besoin était, que la nation toute entière est à l’affut pour guetter le moindre dérapage à l’encontre des objectifs de la révolution.
Ni les médias étrangers, ni les modernistes, ni les salafistes ni les pro Nahdha n’ont jamais réussi à décaler les débats pour en faire un face à face entre laïcs et islamistes, pourtant ce n’est pas la volonté qui leur manquait. Toutes les tentatives visant à diviser les manifestants, à les embarquer vers le terrain mouvant des idéologies contradictoires avaient été avortées. Bien qu’au début on pouvait voir les prémices d’une fracture entre les Bardolais et leurs détracteurs qui provoqua quelques escarmouches, pas bien méchantes. Les Sit-inners ont su recadrer les débats au bénéfice de dialogues parfois de sourds, mais à force de persévérance et d’explications, petit à petit, les malentendus se sont dissipés, les querelles estampées et les haches de guerre enterrées.
Force est de constater que seul le dialogue entre des gens civilisés a permis aux uns et aux autres d’étaler sur la place les raisons du mouvement auquel il veulent donner un sens exclusivement politique pour la majorité, si on n’excluait pas les jeunes chômeurs du bassin minier du sud ouest tunisien qui sont venus quant à eux défendre leur future bifteck. Il ont réussi à montrer que leurs revendications ne sont pas contre la Nahdha en tant que parti islamiste, mais plutôt contre la Nahdha en tant que parti politique qui se prépare au affaires en présentant un programme de constitution pour le moins inadmissible pour la majorité des tunisiens à telle point que beaucoup de gens ayant voté pour eux par sympathie ne se sont pas identifiés dans plusieurs propositions litigieuses du dit programme.
Si le qualificatif « inadmissible » n’est pas du goût de certains, je me dois de leur rappeler que les dictatures naissent sous les régimes qui s’accaparent tous les pouvoirs ou donnent un simili de contre pouvoir, un trompe-l’œil qu’ils gardent sous tutelle, et c’est parti pour un règne sans partage sans motion de censure ni mal de tête, en prenant le soin de mettre l’armée sous leurs ailes, et on referme le cadenas.
A ceux-là même que le qualificatif « inadmissible » dérange, je les invite à relire le programme tel qu’il a été présente aux commissions ad hoc afin d’en tirer les traits de ressemblance avec les feuilles de routes des dictatures tristement célèbres, de comparer et de juger par eux mêmes, que le parallèle n’est pas que dans les esprits des Sit-inners.
Eh! Bien, non, je suis désolé, le parallèle existe, il est là, écrit noir sur blanc sur le document présenté par la Nahdha.
Heureusement pour nous, si ce programme n’est pas passé, du moins dans ces lignes les plus discutables, c’est à mon avis grâce à la vigilance du citoyen qu’il soit député de la coalition ou de l’opposition, qu’il soit Sit-inner ou Facebooker, qu’il soit
chroniqueur ou blogeur, et faut-il le préciser à la Nahdha elle même qui a assimilé le message « Plus jamais ça » et a généreusement mis un peu d’eau dans son vin (sans alcool),pour apporter des changements notoires.
Un immense merci aux citoyens de toutes tendances de la place de la constitution du Bardo.
Un immense merci à tous leurs détracteurs qui sont venus, qui ont vu et qui se sont convaincus qu’il n’y a pas en Tunisie un haine primaire du citoyen lambda à l’égard de la Nahdha, contrairement aux idées véhiculées par une minorité frappée par le complexe de persécution qui les égare.
Un immense merci aux députés qui nous montrent cet an ci que nous pouvons enfin espérer un avenir radieux pour nos enfants, nos femmes et pour tous dans la dignité la liberté et la démocratie.
Un immense merci au mouvement politique Nahdha qui témoigne d’une grande tolérance au dialogue, les erreurs de jeunesse sont inévitables, il en fera d’autres, soit, le tout est qu’elles ne seront que de bonnes guerres.