Depuis le 14 janvier 2011, Il ne passe jamais un jour sans que vous entendez le mot « Thawra, thawra…thawra »…la fameuse « révolution »: Dans la rue, les cafés, les boulangeries, les marchés, les bureaux, les métros, les télévisions, les radios…c’est drôle le peuple y croit toujours. Pas moi.J’ai suivi comme tous les tunisiens le discours alarmant du premier ministre, Hamdi Jebali lors de la soirée du 21 janvier. Un discours à la « Economie droit au mûr » mais logique à vrai dire vu la situation du pays.
Je me disais que le gouvernement va enfin assumer ses responsabilités et revenir sur ses erreurs mais ce qui s’est passé par la suite m’a complètement terrorisé et m’a mis hors de moi.
Revenons au discours incitant à la haine et à la violence du député nahdhoui « Sadok chourou »: Monsieur le député je ne vous ai pas vu auparavant nous sortir des versets du saint Coran, pour menacer de mort les traitres qui se mettaient au travers du chemin de la révolution ! C’est le cas des salafistes de la faculté des lettres de la Manouba n’est ce pas ?
Bien que je condamne les manières de certains citoyens pour manifester, en barrant les routes et en entrant dans des grèves infinies, je vous informe monsieur que leurs demandes sont plus légitimes que celles des extrémistes que vous et votre gouvernement essayez de protéger.
Quand le peuple réclame son droit, vous le menacez avec des versets du saint Coran, que vous avez adapté à votre guise par contre vous restez indifférent face au terrorisme salafiste dont les habitants de Sejnan, les étudiants et les professeurs de la faculté de la Manouba ou encore les journalistes présents lors du procès de « Nessma », ont été les victimes.
Cette révolution a été faite pour la justice sociale, le droit au travail…mais certainement pas pour le port du Niqab et l’instauration d’un régime obscurantiste.
Certes, la durée d’un mois, comme vous le dites, ne permet pas au gouvernement de changer les choses, mais au moins on s’attendait à des décisions et des mesures en faveur du peuple.
Le gouvernement, ou plus précisément, Ennahdha, en a déjà pris mais cette fois ci pour s’assurer une certaine immunité politique, en l’absence d’un président supposé faire le contre poids et dont ses pouvoirs ne lui permettent que de faire le guide touristique au palais de Carthage.
Il fallait absolument à Ennahadha contrôler l’opinion publique en commençant par la nomination des ex-RCDistes à la tête de certains médias. Des experts en matière de censure et de propagande, puis il ne manquait que de tirer une certaine légitimité et soutien populaires à travers des manifestations pro-gouvernementales, et c’est ce qui est arrivé le lendemain du discours de Hamadi Jebali. Ça me rappelle le beau vieux temps.
Certains disent que la « révolution » s’est déclenchée le 17 décembre 2010, d’autres affirment que les premières étincelles reviennent aux évènements du bassin minier en 2008, mais une chose est sure, le peuple a élu sa nouvelle dictature un certain 23 octobre 2011, la révolution a été avortée.