La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) a exprimé, samedi, sa grande préoccupation quant à l’aggravation inquiétante de la condition des migrants venant des pays subsahariens en Tunisie.
Ces individus, qui subissent des attaques et des atteintes à leurs droits, se retrouvent dans une situation de plus
en plus fragile, exposés à des actes violents qui portent atteinte à leur dignité et mettent en péril leur sécurité.
La LTDH a, dans une déclaration, critiqué la gestion désorganisée d’une crise migratoire qui alimente constamment les frictions économiques et sociales, touchant tant les migrants que les citoyens tunisiens, notamment les groupes vulnérables.
La Ligue a critiqué la situation dans certaines zones, telles que la localité d’AlAmra (dans le gouvernorat de Sfax), où des résidents sont privés de leur droit d’utiliser leurs terres à cause d’une mauvaise gestion du dossier
migratoire.

La LTDH, tout en admettant les problèmes causés par l’arrivée massive de migrants, a catégoriquement refusé toute réponse répressive axée sur la sécurité ou discours raciste qui dévient l’attention d’une crise mal gérée.
L’organisme d’aide humanitaire a souligné l’importance de mettre en œuvre des politiques inclusives, conformes aux engagements internationaux de la Tunisie, pour maintenir la cohésion sociale et assurer la sauvegarde des droits essentiels de chacun. Dans ce contexte, la LTDH a lancé un appel à :
• L’arrêt immédiat de toutes formes de violence, abus et pratiques discriminatoires dirigées contre les migrants.
• Les autorités tunisiennes assument pleinement leurs décisions défaillantes concernant la gestion du dossier migratoire, qui ont contribué à l’intensification de la crise.
• L’établissement de politiques migratoires justes et humaines, qui équilibrent la sauvegarde des droits des migrants avec les exigences économiques et sociales
du pays.
• Il est impératif d’améliorer la collaboration entre l’État et la société civile afin de gérer le problème migratoire sans avoir recours à des propos haineux et discriminatoires, qui ne font qu’accentuer les tensions.
• Une dénonciation claire du racisme systémique et des propos stigmatisants provenant de certains acteurs politiques, en particulier les députés, considérés comme contraires aux valeurs démocratiques et aux droits humains.
• La formulation d’une stratégie nationale claire et collaborative pour gérer les mouvements migratoires,
en collaboration avec les nations concernées et les organisations internationales, dans le but de trouver
un équilibre entre la préservation de la souveraineté nationale et les obligations internationales de la Tunisie.
Dans sa déclaration, la LTDH a de nouveau souligné l’importance du respect des droits fondamentaux sans
aucune discrimination.
Elle a appelé les responsables à mettre en place des politiques migratoires judicieuses, qui doivent concilier la
défense des droits de l’homme avec l’impérieuse nécessité de préserver l’équilibre socio-économique, tout en mettant en garde contre toute utilisation populiste ou discours incitant à la haine raciale.
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