N’est-il pas temps de renoncer à l’arrestation des non-jeûneurs en Tunisie ?
Suite à l’arrestation de quatre non-jeuneurs dans le gouvernorat de la Manouba jeudi dernier, plusieurs associations et organisations nationales se sont révoltées contre l’harcèlement des non-jeuneurs tunisiens pendant le mois de Ramadan.
Suite à une dénonce à la police faite par les voisins, les autorités ont interpelé les responsables de l’établissement ouvert, sans autorisation, pendant la période du jeûne ainsi que les non-jeuneurs qui ont été présents. Comparus ce jeudi devant le Tribunal de première instance de la Manouba, les quatre détenus ont reçu un non-lieu, selon Sondes Nouioui, Porte parole du Tribunal.
En effet, pendant tout le mois de Ramadan, la police se lance dans une chasse sans fin pour traquer les citoyens non-jeûneurs dans les quartiers populaires et dans les grandes villes. Selon eux et suivant à la circulaire Mzali de 1981, il s’agit d’une vraie atteinte publique à la pudeur dans le pays. Sauf que, plusieurs organisations affirment que ce sont des pratiques qui battent en brèche la liberté de conscience, le droit à la différence et les libertés individuelles protégés par la Constitution en Tunisie.
les organisations signataires comme l’Association des Libres Penseurs, Association tunisienne de soutien des minorités,… ont manifesté leur désaccord devant le Tribunal en soulignant que ces arrestations menacent gravement la liberté des minorités en Tunisie. Ceci s’inscrit dans un mouvement de revalorisation des valeurs et des droits de la démocratie tunisienne qui doit impérativement inciter à la coexistence paisible des citoyens et respecter les traités internationaux de la liberté de l’Homme.
Les protestataires réclament le respect des non-pratiquants qui, par le simple fait de boire et de manger pendant le Ramadan, n’outragent en aucune manière les pratiques religieuses de la société. Hichem Ajbouni, député, déclare sur les réseaux sociaux qu’il s’agit d’un comportement schizophrène et scandaleux qui porte atteinte à la Constitution. D’autres organisations souhaitent par ces contestations pousser les autorités à réviser les décrets et les lois discriminantes pour protéger le droit à la différence dans le pays.