Tunisie: à des élections truquées un CV tronqué

éléctions tunisie 2011

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André Malraux disait: « on ne fait pas de la politique avec de la morale mais on n’en fait d’avantage sans », c’est pourquoi cette affaire du Curriculum Vitae de Kamel Jendoubi n’est pas une banale affaire de CV d’un pauvre demandeur d’emploi qui se doit par nécessité absolue de maquiller et des travestir son parcours professionnel et sa formation initiale. C’est une affaire qui soulève des questions de probité, d’éthique, de népotisme, transparence, de régularité, de favoritisme, d’arbitraire, de manipulation, de clientélisme, voire pire encore dont souffre cruellement la Tunisie.

Lorsque un individu comme dans le cas d’espèce n’est pas en situation d’urgence alimentaire impérieuse aurait manipulé et maquillé son CV, il y a effectivement matière à s’interroger sur sa vertu morale, son intégrité, son honnêteté et sur ses capacités personnelles à remplir une mission qui ne tolère pourtant aucune légèreté ni écart de conduite.

Quant à cette affaire qui n’en est pas une en l’état actuel des choses et qui le deviendrait en l’absence de preuves matérielles récusant les accusations de maquillage de CV s’inscrit dans la droite ligne d’autres affaires similaires telles celles de Rachida Dati et son D.E.A. imaginaire, Mr le Traîne-Savate Sinistre des Affaires Qatatriennes en Tunisie gendre du terroriste R. Ghannouchi expert en faux diplômes et enfin le Premier Sinistre H. Jébali et son faux diplôme d’ingénieur.

Ces affaires en disent long sur l’état de déliquescence morale de la Tunisie. Comme si le mensonge est érigé en règle de vie en société et en mode de gouvernement.

Mentir sur son CV n’est pas un acte innocent et vertueux en soi, loin s’en faut. Il est surtout symptomatique de l’état d’esprit de son auteur et qui laisse subsister des doutes sur ses scrupules et ses capacités intellectuelles. Le mal est moins dans la réaction hostile du public que dans les informations fallacieuses qui lui sont fournies.

S’interroger sur la sincérité du CV de tel ou tel personnage public n’est ni le calomnier ni jeter l’opprobre sur lui. En revanche, il se discrédite lui-même en usant de méthodes dolosives et trompeuses qui l’exposent à une rupture du contrat moral avec l’opinion publique si les soupçons de mensonges qui entachent son CV s’avèrent fondés.

La Tunisie est exsangue et agonise, et souffre plus que jamais de l’aggravation de ses plaies. Et dire que Ben Ali a chuté pour moins que ça ! On dit que les tunisiens s’étaient indignés comme un seul homme pour dégager leur ancien despote à cause des excès immoraux de son entourage alors que le pays occupait en 2010 le 37ème rang mondial à l’indice du bien-être tandis qu’aujourd’hui, il est passé au 96ème rang mondial, une chute vertigineuse caractéristique de l’état de délabrement du pays et du grand désordre moral qui y règne.

C’est pourquoi, cette affaire de CV n’est pas anodine, elle est le reflet, le baromètre du climat délétère général qui empoisonne le quotidien des tunisiens. Ce Monsieur Kamel Jendoubi, inconnu sur la scène politique tunisienne et que ses laudateurs les plus zélés le dotent de tous les attributs militantistes, à moins qu’il ne s’agisse de cette campagne scélérate contre la souveraineté économique du peuple tunisien et l’occupation médiatique des locaux de l’Office tunisien de Tourisme à Paris au début des années 90. Adoubé président de l’I.S.I.E avec la bénédiction de la Troïka de la félonie et de la honte, s’avère in fine être l’archétype des ascensions fulgurantes, obscures et mystérieuses qui font l’originalité des « involutions » arabes téléguidées par les Yankees et leurs marionnettes wahhabites et accessoirement la Turquie.

Comment cet homme qui ne semble pas a priori avoir la formation universitaire ni les compétences professionnelles requises, ni magistrat, ni juriste, ni expert électoral, s’est-il vu confier une mission aussi cruciale que technique et a-t-il pu être parachuté à une telle fonction alors que la Tunisie ne manque pas de femmes et d’hommes ayant le profil approprié. Se poser la question n’est pas minimiser ses qualités qui sont de surcroît inavérées, c’est pourquoi lui qui ne semble pas avoir le profil idéal et non pas un expert en droit électoral ou un constitutionnaliste ? Quels sont mêmes les buts inavoués de cette instance que j’ai qualifiées dans des précédents articles de bras électoral d’Ennahdha ou de fossoyeuse de la démocratie tunisienne ? Cet homme dont personne ne doute de son engagement patriotique a-t-il servi de pion sur l’échiquier de la mise en place de la politique de vassalisation programmée de la Tunisie en vue de la création du 6ème Califat sous l’égide de l’Oncle Sam ? Un simple faire-valoir instrumentalisé contre son gré ?

Des questions qui se perdront sans aucun doute dans les méandres de la pensée abscons et irradiée qui gangrène le pays de Bourguiba. Personne ne doute non plus des intentions bienveillantes pour son pays, mais toutefois, cela ne l’exonère pas de sa responsabilité morale quant aux informations des plus douteuses contenues dans son CV. Ce qui ne manque de lever le voile d’une certaine manière sur le scrutin électoral controversé et sur ses propres atermoiements et son laxisme tant en amont qu’en aval dudit scrutin dont il serait fastidieux de relever toutes les irrégularités parmi lesquelles:

• absence de contrôle de l’origine des fonds de financement des partis,

• confusion coupable entre carte d’électeur et carte nationale d’identité en violation du principe ce qui vous identifie ne vous qualifie pas (cf. voir mon article sur le sujet),

• manquement grave à son devoir de police à l’égard d’Ennahdha et de ses dirigeants qui menaçaient de plonger la Tunisie dans un bain de sang s’ils n’atteignaient pas la barre des 20%,

• l’absence d’assesseurs assermentés dans les bureaux de vote qui étaient à forte coloration nahdhaouiste,

• les résultats surannés et farfelus dans les dépouillements des bulletins de vote où il y a plus de votants que d’inscrits,

• son propre aveu quant à l’insincérité desdits résultats,

• les retards injustifiés et rocambolesques dans la communication de ces mêmes résultats,

• plus d’un million quatre cents mille bulletins détruits,

• son silence trouble quant à l’utilisation d’Ennahdha des lieux de cultes en tribune politique,

• la corruption et achats de voix dont Ennahdha s’est rendue coupable

• et bien d’autres anomalies et dysfonctionnements qui auraient dû motiver l’annulation pure et simple du scrutin d’un nouveau traité de Bardo en pire.

Certainement dépassé par les évènements sur lesquels il n’avait aucune emprise, il n’en reste pas moins que le doute persiste sur son réel degré d’indépendance vis-à-vis des vrais bénéficiaires de la tragédie tunisienne. Toujours le même doute qui prédomine comme celui qui pèse sur son CV et sur la régularité du scrutin et la gestion financière de son organisation. Tant qu’il n’a pas fourni les originaux des diplômes dont il se prévaut, les soupçons de trucage des élections sont plus que jamais fondés. Et un tricheur restera un tricheur. Il est évident que je ne lie pas diplômes et compétences, savoir et savoir-faire.

En revanche je ne peux dissocier savoir-être et vertus morales. Un comptable à la probité douteuse ne peut exercer un métier de comptable. Un voleur ne peut faire le gendarme etc. Un pédophile ne peut être éducateur de jeunes enfants…

Si ce Monsieur qui a présidé l’I.S.I.E. se prévaut des titres universitaires dont il n’est pas titulaire, cela ne peut que jeter le discrédit sur ce funeste scrutin et confirmer les accusations d’irrégularités portées à son encontre. Il n’y a aucun caractère calomnieux dans mes propos, surtout que cette affaire relève non pas de la vie privée mais du domaine public, il s’agit juste d’infirmer le postulat quand enjolive son CV on ne peut tout aussi bien enjoliver les élections. Et si la Tunisie est tombée dans un gouffre abyssal, c’est justement à cause de l’absence de rigueur morale et d’éthique dans le sens républicain des termes.

Attribuer en toute objectivité morale les marchés de publicité à un membre de son entourage et celui de l’imprimerie à son frère. Cela s’appelle comment au juste ? Un délit de favoritisme ? C’est pourquoi cette affaire de CV est avant tout une affaire de morale politique.

Comme il est difficile et présomptueux de lui accorder un blanc seing pour sa gestion financière morale et comptable de l’I.S.I.E alors qu’il n’a pas rendu à ce jour le rapport financier et moral de ses activités.

Enfin, cet homme qui soi disant aurait été élu par la Haute Instance de la Protection des Acquis de la Révolution, cela ne lui confère aucune légitimité de quelque sorte que ce soit puisque l’instance elle-même n’a aucune légitimité ni politique ni institutionnelle. En effet elle n’est pas elle-même élue et par conséquent représentative de la volonté du peuple tunisien. Cette instance a fait plutôt office de liquidation et de pétrification des espérances démocratiques que les tunisiens appelaient de leurs vœux depuis toujours. Elle a brisé le rêve d’un monde meilleur des indignés. Sa prétendue élection est une vue de l’esprit. Il doit surtout son sacre aux amitiés aux membres de la troïka dont il serait très proche et qui laisse planer de sérieuses interrogations sur l’indépendance affichée de l’instance électorale.

* Note de l’auteur: ceux qui viennent de m’attaquer au-dessus de la ceinture et qui fantasment sur ma vie personnelle, je les invite à garder leur venin pour mieux s’empoisonner avec. S’il est de leur droit de défendre leur « champion » mais qu’ils le défendent avec des preuves matérielles pour réfuter les sérieux soupçons de bidouillage du CV indissociables de ceux qui entachent la bonne organisation du scrutin.

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