Recréations forcées

Bonjour, matin ! Qu’en-il encore de l’aube ?

Que fera le soleil ce jour

de ses rayons bossus

la lune, de sa robe?

Et ce peuple qui attend

Ces enfants qui chantent, qui déchantent

Et ces couleurs de mirabelle?

Que fera le roi

De ses maladies

La reine, de sa dentelle?

Qu’en-est aussi de l’Etat

Des mouches

Du printemps

De l’hirondelle?

Bonjour, matin

Que la vie est telle!

Les nuages se bousculent déjà

Il vient le soleil, il va

Et ces vieux comptes à rebours

Comme toujours

Qui gazouillent.

Plus un acteur n’est dans sa loge

Un grain, une nouille

Plus une aire, un instant

Ne se donne déjà du temps

Et partout la fouille.

Le ciel est las

La terre tel un veilleur de nuit

A tourner se lasse.

Une voix heureuse

De loin

révisait sa grâce

Comme pour venir

Pour une autre qui l’embrasse

Détrôner la brume.

Bonjour, matin

ô feu qui s’allume

Viens que je te dise une chose:

Il n’y que toi qui est

Car nul n’est, sauf celui qui ose

Découdre dans ses murs

Le tremplin d’obscur.

Au creux des assemblages

La vieille horde des nuages

traînaient déjà les pattes…

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