Le monde musulman est bicéphale. D’un côté il y a la masse des damnés de la terre, plus de 90%, qui sont ce qu’on peut qualifier des prolétaires de la foi appelés communément les soumis, et d’un autre il y a la classe dominante qui se veut gardienne des dogmes de la foi et qui interdit toute velléité de révolte chez les prolétaires, toute tentative de résilience susceptible de nuire au bon équilibre de la société dessinée par dieu pour ses hommes.Les prolétaires de la foi ont pour seule vocation de donner leur vie à dieu et les élus de dieu et ses préposés qui constituent la classe privilégiée ont pour mission de verrouiller tout le système des rapports de dominants aux dominés. C’est pourquoi, dans les sociétés théocratiques, il n’y ni syndicalisme, ni vie associative, ni courants de pensée multiformes, l’homme n’a pas à réfléchir sur le sens de ce que dieu lui a procuré comme moyens de subsistance. Ni non plus à chercher à améliorer ses conditions d’existence qui n’est pas sans conséquence sur le ratio de la richesse que dieu leur a réservé. S’il y a des exclus du banquet de la nature, ce n’est que l’expression de la volonté divine. Et personne n’est en droit d’y remédier.
Si 90% des prolétaires de la foi disposent de 2% des richesses, ils n’ont pas à commettre une outrecuidance à dieu et exiger à ce que leur part de gâteau soit sensiblement améliorée. L’homme n’a pas à modifier les rapports de force entre les riches et les pauvres voulus par dieu. Dieu a créé les pauvres pour que les riches n’aient pas à payer leur tribut sous une autre forme que la pièce que les nantis jettent religieusement dans l’obole du pauvre. Heureux les prolétaires de la foi qui suivent dogmatiquement ce que dieu leur a enseigné par la bouche des élus le lupanar divin est à vous. Quant aux riches, ils jouissent doublement de la bénédiction divine qui est en réalité une malédiction de dieu qui frappe les pauvres pour l’éternité contre laquelle ils ne doivent pas se révolter. Le rêve de tous ceux qui veulent exercer leur pouvoir de domination sans partage et sans le moindre coût d’investissement. Avec des marges dignes de l’époque dorée de l’United Fruits et ses plus-values mirifiques. 100 Paradoxalement la démocratie qui a réussi tant bien que mal à$ de bénéfice pour 1$ dollar investi. La belle époque des républiques bananières qui a fait la fortune de l’Oncle Sam.
Les américains n’ont pas à s’embarrasser des querelles de clocher qui font ravage dans les pays musulmans où l’on continue à discuter de l’immuabilité de la foi comme au 1e siècle. Ils sont réalistes et pragmatiques, la démocratie n’est pas leur souci, bien au contraire ils font tout pour l’étouffer dans l’œuf, organiser des simulacres électoraux comme en Egypte, la Libye et la Tunisie. Imposer leurs candidats contre la volonté des peuples. Ils savent que la pire ennemie de l’accumulation de la richesse et l’expansion du grand capital est la démocratie, seul moyen d’envisager un partenariat gagnant-gagnant. Les luttes syndicales aux E.U. au cours du siècle dernier sont assez édifiantes quant à l’hostilité des prédateurs yankees. Seul l’Islam leur offre les meilleures garanties pour impulser un nouveau dynamisme à leur économie exsangue. C’est en toute logique qu’ils encouragent leurs pseudos ennemis islamistes seuls à mêmes de renforcer les mécanismes de mise sous l’éteignoir des prolétaires musulmans. L’Islam n’étant pas connu pour ses vertus égalitaires et de justice, les américains ne vont s’en priver pour en être ses meilleurs alliés d’opportunité, de même que l’Islam n’a jamais été hostile à l’exploitation de l’homme par l’homme et au capitalisme sauvage.
Avec un allié aussi tolérant à l’égard de l’ultra libéralisme et ses nombreux gardes fous dogmatiques contre les revendications sociales et économiques considérées comme une Fitna, source de discorde, exposant les contrevenants au châtiment suprême, ils ne peuvent que couver jalousement cette poule aux œufs d’or. L’Islam est pour eux une aubaine et un antidote au réveil du prolétariat. L’intérêt grandissant des prédateurs Yankees pour le monde musulman est bien la preuve de l’alliance entre le grand capital et le marché de la foi pour prendre en étau les prolétaires musulmans. On préfère leur construire des mosquées et les envoyer servir de chair à canon pour assouvir les desseins hégémoniques du grand capital américain plutôt que de leur ouvrir des écoles et des hôpitaux. Voilà comment l’islam instrumentalisé outrancièrement par ses supposés ennemis que sont les américains et leurs alliés qualifiés de sionistes est devenu l’atout majeur pour insuffler un nouveau souffle au capital américain en perte de vitesse et qui ne va tarder d’être étouffé par les pays du nouveau bloc émergent qu’est le B.R.I.C.S. A l’horizon 2025. il s’accaparera plus de 60%% des richesses mondiales. Avec des pays musulmans plus soucieux du repos de leurs âmes et incapables d’exploiter leurs richesses minières et énergétiques, les américains ont toutes les cartes en mains pour trouver des nouveaux relais de croissance pour leur économie et désamorcer leur processus de déclin au grand dam des européens qui voient passer sous leur nez un filon d’or.
La foi au service du capital, ce qui n’est pas nouveau mais ce qui l est c’est quand le capital est moribond et la foi devient sa planche de salut.