J’avais commencé à rédiger un texte le jeudi 20 octobre après m’être dirigée au bureau de vote au consulat à Montréal. In extremis, je me suis retenue de publier. Par respect probablement pour ceux qui partaient encore voter, par pudeur certainement. Je ne sais comment expliquer.En arrivant a la station Mc Gill, je tremblais.
Intérieurement, j’etais partagée entre tourner les talons et revenir sur mes pas ou pénétrer et donner ma voix pour un parti sur lequel je n’étais pas du tout fixe.
La file n’était pas insupportable autant mon remue ménage intérieur.
Une multitude de questions me martelaient l’âme et l’esprit.
A qui devrai-je prêter ma voix pour l’utiliser à bon escient, ne pas en faire une arme a double tranchant celle qui va se retourner contre nous dans nos propres plaies déjà suintantes et toujours lancinantes
Etais-je entrain de départir pour ne plus y penser, fuir et opter pour la plus générale des solutions celle soit disant du peuple celle de l’unanimité même si elle est dans une voie a sens unique mitige et terriblement houleux
Depuis des mois que l’ambiance était faussée et que je me battais aux trousses d’un corpuscule de jeunes fb qui hurlaient leur dépit et leur mésalliance pour le gouvernement installe.Ce dernier était encore cheville par un sordide passe de copulation avec l’ancien régime mais surtout pour avoir scotomise jusqu’à cet instant même le devenir des blesses de la révolution des martyrs et des laisser pour compte.Un silence complice et méchant stérilise sur un modèle répressif en nous tenaillant encore, nous replongeant bien des fois dans des souvenirs douloureux et traumatisants encore frais.
Jetais convaincue qu’aucun parti ne méritait ma modeste voix ni même mon déplacement mais un devoir civique dont je me matraquais arriver a bout de mes réticences pour ne plus buter et refaire les anciennes bourdes ou je ne manifestais pas et ou je m’éclipsais pour éviter la mascarade.
Cette dernière en était elle une aussi sauf avec un plus fin maquillage.
J’étais soulagée de ne plus voir de photos du Reich et du führer ni d’avoir a supporter l’arrogance de gens affreusement laids aux dents jaunis et aux doigts crasseux aux cache-cols violet exhibant une autorité musclée sur les électeurs venus bon gré mal gré participer a la terrible mascarade qu’ étaient les élections.
Ceci était un agréable constat a ne point taire.
A ne pas taire aussi la légèreté des ambiances, la langue de bois disparue, les grosses fanfaronnades non plus.
Je voulais encore céder ma place lorsque mon tour arriva mais le courage me manqua.
Jetais dans un état comme second ou la maitrise de soi semblait me fuir, les pensées flageolantes et dispersées.
Mon interlocutrice a du surprendre mon air hébété parce quelle a du me répéter par deux fois ce que je devais faire.
Je voulais lui dire que je ne savais pas qui choisir non pas par embarras mais comme un manque de choix véritable et convainquant.
Je voulais lui dire tout cela mais je me suis retrouvée comme aspirée vers l’isoloir.
Je jette un regard embue presque aphaque ou les lettres dansaient dans un jeu essoufflant pour me refuser un nom bien éclaire.
Étais-je au dessus de tous ces partis et de ces listes
Qu’avais je a leur reprocher a part de s’être embourbé d’une politique de l’autruche de moyens douteux et de gens frileux
Etais je si difficile au savoir si étoffé pour que rien ne satisfasse mes yeux ni ne les sature.
Loin de tout cela, juste que mes réticences naissaient des frustrations des manques des bavures des incessantes répressions dont on continuait a nous bâillonner et des terribles manigances pour monter les uns contre les autres dont des discours mielleux ou de crocodile.
Aussi, hésitais encore lorsque j’allais porter la croix sur ce papier préemptif
J’hésite encore même maintenant
J’espère m’être bien conduit pour n’avoir rien a regretter ni d’avoir trompe mes pressentis ni d’avoir fausse chemin a quiconque ni d’avoir encore a baisser les yeux devant les générations a venir pour leur dire qu’encore une fois, je me suis faite baissée
Désolée si je suis dans la vulgarité mais ne vous arrêtez pas au mot, heure est plus grave, l’enjeu plus important.