Nous n’avons pas crié victoire-le changement nous le faisons !

Une question m’a toujours heurté l’esprit, pourquoi le peuple tunisien n’a jamais crié victoire après le 14 janvier 2011 ?En Egypte dès l’annonce du départ de Moubark, les révolutionnaires, à la place Ettahrir, ont largement et pendant des jours manifesté leur joie. En Lybie dès la rentrée des révolutionnaires à tripoli, le sang coulait encore et les libyens n’ont jamais cessé de montrer leur joie. Qu’est ce qui diffère en Tunisie, pourquoi les tunisiens n’ont pas réagit de la sorte, même pas un jour de joie exhibé ou ressenti ?????

La situation est floue et incertaine partout en Egypte, en Lybie et en Tunisie, l’odeur de manipulations politiques et de loups en guette de proie facile et tentante se laisse sentir à tout horizon. Les manipulations politico-économiques sont encore plus graves chez nos deux frères voisins, qui occupent une place stratégique et alléchante par leurs richesses naturelles et par leur emplacement territorial. Cependant les réactions de ces trois peuples diffèrent et je pense que ce sujet mérite d’être traité par les spécialistes et les résultats qui en découleront en montreront le degré de maturité politique, les attentes réelles de ces peuples et la mentalité liée au parcours historique de ces trois peuples.

En tant que tunisienne, je pense qu’aucun de nous n’a savouré le départ de ZABA et ses alliés de Trabelsi parce que nous savons pertinemment que dans les corrompus cagoulés et affichés émanant de la génération du régime de ZABA réside des milliers de ZABA et des milliers de Trabelsi. Nous savons tous que quelques personnages sont déchus mais le système y est encore bien implanté. Nous savons qu’il n’y a que les cons qui pourraient se faire avoir, à court terme, deux fois et que nous ne sommes pas prêt à crier victoire comme celle faite lors du coup d’état de ZABA contre Bourguiba. Ce coup d’état du 7 Novembre 1987 a conduit à une dictature encore plus prononcée, un balayage des valeurs, une chute libre de système éducationnel et l’élargissement de l’écart social divisant la société tunisienne en une poignée d’arrivistes de riches jetant l’argent par les fenêtres en suçant le sang et la dignité d’une large majorité de pauvres dont une bonne poignée d’intellectuels qui ne sont défavorisé que par leur honnêteté et intégrité.

Je pense également que la non joie du peuple tunisien n’est qu’un fort signe d’alerte pour l’anti-révolution avec ses institutions de support occidentales, avec ses partis politiques, avec son gouvernement actuel et prochain, avec toutes ses instances de transition ‘dictaturiques’, avec ses alliés de civiles et d’indépendants. Le courant révolutionnaire n’est q’en état de ’veille’, ce courant se construit et se renforce de jour en jour, il est formé d’une majorité écrasante de jeunes vivant dans une planète qui ne s’achète pas et ne se vends pas, ni par de l’argent pourri, ni par les postes de prestige dévalorisants. Une planète dont les symboles de base inébranlables sont: non à la corruption, non à l’injustice et non aux manipulations qui sonnent à tort et à travers comme des tonneaux vides. Une planète très jeune se voyant construire un bel avenir de dignité et de transparence. Une planète qui est prête à la collaboration d’égale à égale et qui refuse catégoriquement l’exploitation et la colonisation aussi bien intellectuelle, économique que politique. Une planète très jeune qui fait appel aux peuples du monde entier à s’allier à sa belle cause qu’est la dignité et la justice sociale. Une planète dont le symbole est la volonté, le travail et l’union indépendante de toute idéologie et dont les jeunes habitants crient haut et fort, sans honte ni vergogne, sans peur ni déstabilisations, avec tous les mots, dans toutes les langues, avec toutes les croyances religieuses et non religieuses, nous somme là, notre révolution continue à l’infini- à l’infini- à l’infini jusqu’aux changements radicaux qui ferons de l’homme l’HOMME.

Tunis le 19 Septembre 2011

Dhaouadi Zoubeida

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