Mon rêve est montrealais

Mon rêve est montréalais, mes jours aussi. Je suis à Montréal depuis trois jours déjà. Je marche dans ma tête, y croque un souvenir ou une nostalgie je ne sais plus puis reviens à cette immense métropole.Une ville majestueuse aussi mondaine qu ancestrale.

Les pigeons viennent encore hardis picorer dans ces immenses parcs plombes.

Des enfants continuent a jouer dans les rayons d un soleil audacieux.

Tout le monde va encore dehors pour mieux se ravitailler en chaleur telle une fourmi pour les journées d hiver et de gel.

Les gens sont simples, effaces, solitaires ou en duo.

Une ville cosmopolite ou toutes les identités sont présentes parfaitement malaxées ou il est bon de vivre et de partager.

Je n ai pas eu la sensation d être dépaysée pour mes nerfs assez éprouvés par cette année difficile unique de remue ménage politique que sécuritaire.

Je laisse derrière moi ma famille, mon mari, mes enfants, mon pays en pleine révolution.

Je laisse aussi derrière moi mon peuple en pleine ébullition.

Je laisse mes rêves les plus fous de liberté de justice et d équité.

Je fais place a l envoûtement du nouveau du beau et du sensationnel.

Une ville qui brille de jour et de nuit.

Une ville qui transpire la mondanité, l opulence et la richesse.

Une ville qui abrite un monde fou de million de races, de gens tous plus occupes les uns que les autres mais sans cet empressement a la New yorkaise ni a la parisienne qui fait éclipser les couleurs du jour et de l homme serein.

Une ville sans ce stress empoisonnant qui mange tous les instants de paix de plaisir et de joie.

Une sérénité typiquement montréalaise faite d un dialecte mielleux chantonnant et dautres multisonorités.

Je traverse leurs vies sans grand bruit.

Je marche dans leur métro en habituee presque car il est si facile de vivre dans cette ville.

on apprend vite et on intègre presque spontanément le ventre de cette ville de milliers d immigres.

Je rentre dans leurs espaces commerciaux géants.

Je monte la rue sainte Catherine, la cote des neiges et quelques autres artères principales

Je me fonds dans cet immense marche de jean talon ou il m est bon de fermer les yeux et de sentir les senteurs épicées de mon pays si loin et si prés, ce pays dont je vis et je meurs.

De nombreux commerces orientaux pullulent sur la place du marche et hormis le brouhaha non criard des vendeurs et des clients, je me croirai dans une ville de mon pays.

Je traîne dans la rue tard dans la nuit.

Je me considère une personne de la nuit.

J aime la nuit mais depuis quelques mois, je ne l aime plus car elle m est porteuse ainsi qu a mon peuple qui même ici continue a m habiter, de sordides peurs et d angoisses multiples.

Ici, elle opère a me reséduire et je réapprends a l aimer.

Je piétine sur les vitrines éclairées et m attable a une deux des milliers de librairies.

Montréal est aussi une ville de livres et de lecture.

Je rentre dans le couloir anime du métro qui mène a la bibliothèque nationale.

Je me croirai dans un hypermarché.

Tous les livres sont la ou presque.

Tous les classiques, les contemporains, les poètes des années les plus reculées, les ascètes et les plus libérés.

Je rentre, je flaire quelques uns.

J aime passer ma main sur la couverture des livres comme sur un tissu soyeux pour mieux l apprivoiser.

Je ne sais plus trop bien qui de nous deux finit par s adopter en premier.

Je prends place sur une chaise de la cafeteria et je me fige avec lui pendant des heures dans un tête a tête tantôt idyllique tantôt boudeur en attendant la fin du cours de mon benjamin

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